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Aviation Générale – brèves

Une remarquable opération de secours suite à l’amerrissage d’un DA-40 au large de Calvi

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Gil Roy

L’armée de l’air et de l’espace, venue en appui de la Sécurité Civile, a mis en oeuvre l’ensemble de sa chaine de secours pour venir en aide aux trois occupants d’un monomoteur DA-40 obligé d’amerrir, en Méditerranée, quelques instants après son départ de Calvi.

Le vendredi 5 mars 2021, un monomoteur diesel Diamond DA-40 qui venait de décoller de Calvi pour Cannes, a été victime d’une panne moteur. Il y avait à bord, une instructrice et ses deux élèves-pilotes. Il volait alors à 6.000 pieds (2.000 m) d’altitude. Il était près de 18h, lorsque le Centre de détection et de contrôle (CDC) de Lyon a identifié l’avion en difficulté sur ses écrans radar. Le DA-40 qui avait fait demi-tour, tentait de rejoindre Calvi. Cette information est transmise à l’Air Rescue Coordination Center (ARCC) de Lyon. 

Perte de contact radar et déclenchement d’une opération SAR

Les opérateurs suivent l’aéronef sur les écrans radar puis le perdent au large de Calvi. Ils signalent instantanément la perte de contact radar au Centre national des opérations aériennes (CNOA) et demandent l’ouverture d’une opération Search and Rescue (SAR). Compte tenu de la localisation de l’événement en secteur maritime, l’ARCC Lyon délègue la conduite de l’opération SAMAR (sauvetage aérien maritime) à la préfecture maritime de la Méditerranée, identifie la zone probable d’accident et propose l’engagement de plusieurs moyens aériens.

Le l’hélicoptère EC145 Dragon 2B de la Sécurité civile est contacté pour participer à l’opération de recherche et de sauvetage, mais celui-ci préconise l’emploi d’une machine militaire techniquement mieux stabilisée pour la manœuvre délicate d’hélitreuillage. « La haute autorité de défense aérienne (HADA) au CNOA, qui suit l’opération de sauvetage depuis Lyon, décide donc de déclencher le Puma d’astreinte de l’escadron d’hélicoptères 01.044 de Solenzara, spécialisé dans les opérations SAR, pour secourir les naufragés. L’équipage prend immédiatement les dispositions nécessaires et permet au Puma de décoller moins d’une heure après l’alerte. », explique l’Armée de l’air et de l’espace.

Le Mirage 2000C de la Police du ciel en ange-gardien

« En parallèle, un Mirage 2000C de la Police du ciel décolle de la base aérienne d’Orange sur ordre de la HADA, moyen le plus rapide pour rejoindre la position estimée des trois naufragés. Arrivé à 18h55 sur zone, il ne tarde pas à repérer le canot de sauvetage. La décision est prise de maintenir le M2000C jusqu’à la limite de son autonomie carburant afin de les rassurer en leur faisant comprendre qu’elles avaient été localisées et que les secours étaient en route. »

Vers 20h, alors que l’hélicoptère de la Sécurité civile est présent sur les lieux depuis quelques minutes, et conformément à ses préconisations, le Puma arrive sur zone avec une équipe de sauveteurs constituée du personnel médical et de plongeurs embarqués. « À l’issue d’une rapide évaluation de la situation, il est décidé de larguer les deux plongeurs à distance du canot pour éviter le chavirement de l’embarcation par le souffle du rotor de l’hélicoptère. Ils rejoignent ainsi à la nage les victimes choquées et transies de froid, les rassurent, et commencent un rapide bilan des blessures afin de définir un moyen d’extraction adéquat. Si les deux premiers passagers ne présentent pas de lésions graves, le dernier se plaint de douleurs dorsales. Les plongeurs doivent alors réaliser une procédure civière, particulièrement complexe de nuit, qui implique une parfaite coordination avec le treuilliste. »

Une fois les trois naufragés hélitreuillés à bord du Puma, ils sont pris en charge par le reste de l’équipage pour un bilan médical. Les soins prodigués ont permis aux victimes de supporter au mieux le temps de transit jusqu’à l’hôpital d’Ajaccio, où elles sont arrivées vers 21h15 et ont pu bénéficier d’une assistance médicale complète.

Ce sauvetage qui est également relaté par Le Point, dans un article documenté de Thierry Vigoureux, rappelle évidemment, celui des six occupants d’un Cessna Centurion, au large de Propriano, en octobre 2009. Il invite à relire le remarquable récit qu’en a fait  François Suchel dans son livre « Le serment de Piana ».

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Quel soulagement! Une panne en monomoteur, au dessus de la mer, loin des côtes et à la nuit tombante, c'est certainement l'un des scénarios les plus redouté de tout pilote! Et là, c'est le résultat qui compte et qui ne mérite que des éloges: Envers l'ATO pour la qualité de ses formations, à l'instructrice pour son amerrissage réussi et plus encore, aux élèves, au contrôle et aux services combinés de sauvetage et à toutes celles et ceux qui auront contribués aux résultat final. Comme à l'habitude, on verra s'insurger ceux qui "auraient fait bien mieux, plus vite, différemment" mais pour quel résultat au final? Mieux que 3 vies sauvées peut être? Surmonter le choc initial, la montée d'adrénaline face à la réalité d'un amerrissage est déjà un exploit. Nul doute que l'instructrice, les occupants et leurs familles se refont le "film" et envisagent les autres issues possibles.....
    En tout cas, une entrée mémorable à mettre dans le carnet de vol - LFMD - LFKC / LFKC - .... La Méditerranée!
    Encore félicitations à tous.
    "Fly Safe, Be Happy"

  • j'ai toujours été fasciné des discussions de bistrot aprés un crash ou une autre aventure. J'en ai entendu toute ma vie des "yaka, faucon", (parfois des vrais d'ailleurs)Je dirais:
    1) l'équipage est vivant c'est tout ce qui compte.
    2) Les pros qui sont intervenus sont a féliciter mais ça fait partie du boulot et ils ne tiennent pas aux médailles ,simplement merci n'est déjà pas mal. (ce n'est pas toujours le cas .. par expérience)
    3) Ce sont des gens qui connaissent leur boulot et je n'imagine pas les gens disant "tiens on va prendre un café avant de décoller ou autre connerie de ce genre) non ils foncent et pas à l'aveuglette , en briefant avant.. Merci à tous mes anciens collégues des centres radars, des SAR et des hélicos et avions de toutes les administrations pour leur implication et leur sérieux. Tout est débriefé aprés..! tout le temps..
    4) S'il n'y a pas assez de moyens, c'est un autre débat, faut voir avec les chefs et nos politiques.. on commence par là.. (je rappelle CAnadair et TRackers pour ceux qui s'en souviennent ... ça n'avait rien à voir avec les secours mais avec le fric et la politique oui..)
    5) mais bon on est dans l'humain et ça continuera à chaque fois... hélas..
    Bonne journée à tous.

    • " Tout est débriefé aprés..! tout le temps.." dites-vous LOTSER68 ?
      Eh bien c'est ce que nous faisons sur AEROBUZZ. Où est le problème ?
      Nous n'utilisons pas le jargon des pro, nous disons analysé et commenté.

  • La vraie vie n'est pas aussi simple qu'un clic sur un clavier pour commenter une nouvelle. Étonnants ces commentaire qui s'insurgent contre le soi-disant délai trop long pour récupérer des promeneurs aériens nocturnes au milieu de la mer... Bon, à la fois c'est vrai qu'aujourd'hui tout est du à tous, sans délai et gratuitement :-(
    Si l'on se réfère à la qualité de services globalement obtenue sur tous sujets et tous domaines, il serait intéressant que chacun commence par balayer devant sa porte avant de juger autrui. Encore une histoire de paille et de poutre :-)

  • Histoire fort intéressante. On en saura plus quand le rapport du BEA sera publié.
    Ils ont bien de la chance d'avoir eu un canot - et même là, ils étaient fort gelés, apparemment.
    A comparer avec l'histoire du golfe de Porto, également publiée dans Aerobuzz : https://www.aerobuzz.fr/culture-aero/cest-lhistoire-vraie-dun-crash-dans-le-golfe-de-porto/
    La Marine n'a-t-elle pas d'hélicos SAR à Hyères ? je sais, c'est deux fois plus loin (200 km/100 km) Les Pumas de Solenzara sont historiquement positionnés pour le recueil de chasseurs éjectés lors d'accidents en campagne de tir... (il y a bien longtemps, c'étaient des H34) Et ils font aussi œuvre utile pour toutes les assistances en Corse, en collaboration avec les EC135 des gendarmes (il y a un PGHM en Corse) et de la Sécurité Civile. De toute façon, la chaine a fonctionné (celle qu'on apprend lorsqu'on passe des UV diverses...) et les autorités savaient ce qu'elles faisaient.
    Peut-être que la SNSM de Calvi (les canots oranges et verts) aurait pu sortir - il devait y avoir des raisons.
    Quand on n'est plus qu'une tête qui dépasse des vagues, on n'est plus grand chose...

    @ Taddei : "dans l’aviation civile on dispose d’équipages en réserve" - ce n'est pas comparable - c'est déjà bien d 'avoir un hélico et un équipage en standby. Un équipage en réserve dans les starting blocks ne se justifie que sur un grand aéroport, pour une grande compagnie pour ses propres vols, et si possible avec un seul type d'avion.. Tout est une histoire de coûts... et d'effectifs, encore une fois. Maintenant vous écrivez au commandant de base de Zara et au commandant de l'escadron d'hélicoptères, si vous avez une meilleure suggestion pour l'utilisation de leurs moyens existants.
    @ Jérôme : "un magistral loupé" .... je ne vois pas en quoi ! il doit y avoir certains des intervenants que vous n'aimez pas, pour d'autres raisons.
    Vous n'avez jamais été treuillé d'un hélicoptère alors que si vous étiez dans l'eau ? moi si, une bonne quinzaine de fois. Jamais été en mer dans un canot de sauvetage gonflable non plus ?

    • La SAR, et spécialement la dimension SAMAR, est traditionnellement du ressort de l'armée de l'air dans le golfe du Lyon. C'est également le cas dans le golfe de Gascogne avec l'escadron de Cazaux. Autrefois basé à Aix puis à Istres, c'est l'escadron de Solenzara qui assure désormais prioritairement cette mission depuis plus de dix ans. Pour ce faire, cette unité regroupe tous les Puma air métropolitain. La machine arrivant en fin de vie, le problème de son successeur se pose urgemment avec je crois, la volonté de louer des H225 pour cela.

  • Bravo pour votre intervention. Simple lecteur qui s'intéresse à l'aéronautique, je tenais pour la première fois à laisser une note d'encouragement et positive. Les bénévoles, les militaires et autres corps d'armée qui œuvrent pour notre sécurité sont tellement discrédités inutilement sur ces sites, qu'il ne faut pas oublier qu'une majorité, certes silencieuse est de votre côté.
    Félicitations pour votre réactivité et votre réussite dans ce sauvetage.
    Un grand père qui a le plaisir de voir son petit fils passer le BIA.

  • Rebonjour Jean-Baptiste,
    sympa de me répondre vite…
    Je suis bien sûr d'accord pour que tu autorises Gil à me communiquer ton email.
    Dans l'attente,
    bon dimanche,
    Luc

  • Bonjour,
    Le contrat SAR c'est 1h de jour et 2h de nuit (je parle du décollage, pas du ralliement). C'est comme ça.

    Repêchés en 2h c'est une très bonne perf!
    Treuiller par nuit sombre loin des cotes n'est confortable qu'avec un PA 4 axes, et quand il y a 2 pilotes 1 treuilliste 1 plongeur et 3 naufragés il faut un gros hélico et une civière (et la charge offerte pour le carburant pour rentrer), d'où le PUMA qui tient le SAR OACI à solenzara.

    Bref pour ceux qui pensent qu'il y a en permanence en l'air quelqu'un qui va vous secourir dans les 10 minutes, relisez la réglementation et prenez gilets, radeau, balise, artifices et combinaison étanche si l'eau est froide. Combien de guignols vont en corse en T shirt avec juste des gilets ensachés dans la soute 1h avant le coucher du soleil ?
    Enfin, tombez en France, ailleurs vous verrez c'est pas mieux et c'est plus cher !

    Hallucinantes ces critiques !

    Vous pouvez aussi faire un don à la SNSM, qui ira bénévolement vous repêcher.

    • Merci !
      Une fois encore la magie d'Aérobuzz, moins de Buzz pour plus de témoignages !
      Ce qui s'échange ici servira-t-il à modérer nos avis, c"est à dire nos jugements à l'emporte pièce ?
      Notre expérience collective pourrait modérer notre réflexe reptilien, qui pousse toute envie d'analyse au presse purée :-(
      Voeux pieu ?!? Qu'importe je l'exprime.
      J'ajoute n'avoir aucun intérêt dans le modèle économique du blog et pense qu'un jour l'Humain se servira de son expérience, et qu'en absence il saura aller chercher l'information là où elle est la plus crédible.

    • @Gauthier ; Est ce que le temps de réaction ( 1 heure de jour ) va être aussi celui-là si je m'égare en avion léger et que je m'approche de trop près d'une centrale nucléaire ? Je ne crois pas !!!

      • Ma seule expérience (simple spectateur à l'atterro) d'un avion léger en intrusion zone P (Bugey) : comité de réception à l’atterrissage, par la Gendarmerie locale + Procureur pour témoignage du pilote et notification de la procédure.
        La trace radar servant à apporter la preuve de l'erreur de pilotage.
        Peut-être est-ce à tord, je ne pense pas que les autorités jugent notre taille d'aéronefs comme des menaces fortes pour ce type d'équipement... car les poursuites sont davantage pénales qu'aériennes.

      • Bonjour,
        Le décollage de la PO c'est 7 minutes. Elle a sauvé plus de miches qu'elle en a abattu !

        Mais la différence c'est que :
        1 se rapprocher d'une centrale c'est interdit et que les conséquences dépassent le sort malheureux de l'équipage.
        2 emporter les moyens de survie permettant d'attendre les secours en mer plusieurs heures c'est obligatoire.

        En tant que contribuable, je suis heureux que mes impôts servent davantage à la protection collective qu'à la récupération confortable de quelques touristes par an, imprudents ou meme juste malchanceux.

  • Jean-Baptiste Berger, peux-tu nous en dire plus à propos de ton expérience personnelle?
    Date, lieu, avion, méthode d'amerrissage, etc…
    Luc

    • Bonjour Luc,
      Non, pas sur ce site, certains trouveraient matière à railleries, inutile de les solliciter sur un évènement personnel qui prendrait des pages à relater...
      C'était aux Antilles, il y a très longtemps, et j'avais surtout eu beaucoup de chance que les personnes que je cite s'investissent autant.
      Si ça t'intéresse j'autorise Gil à te communiquer mon email, je répondrai volontiers à tes interrogations.

  • Je trouve au contraire que la mise en oeuvre des moyens a été optimum.
    La présence du Mirage immédiatement envoyé sur les lieux a permis de définir les conditions dans lesquelles les naufragés se trouvaient (sur leur radeau de survie) et donc de décider de la meilleure façon de procéder à leur sauvetage.
    J'imagine que si l'une des victimes avait été considérée comme en danger vital plus urgent l'hélicoptère de la sécurité civile aurait quand-même procédé à son hélitreuillage mais dans des conditions plus délicates et en attendant que les moyens lourds de l'armée viennent secourir les autres.
    Pour avoir passé une vingtaine d'heures en mer (heureusement plus chaude) après une aventure similaire, je peux vous assurer que me retrouver "au sec" deux heures seulement après l'amerrissage m'aurait évité, ainsi qu'à mes trois compagnons d'infortune, une nuit assez angoissante !
    A l'époque personne n'avait coordonné les recherches (ni l'aviation civile ni l'armée) et notre survie a été liée à des bonnes volontés privées qui, elles, ont fait ce travail de recherche et de coordination. (y compris en alertant les institutions officielles (pilote inspecteur DGAC, merci Jean Claude Ordoux, pilote de la gendarmerie héliportée, merci Jacques Delaunay).
    Merci à vie à Jacques Liard qui a fait à lui tout seul le travail de toute la chaine SAR défaillante, y compris en affrétant, de nuit, un avion privé avec lequel il nous a repéré après une déduction méthodique de notre position. (après lecture du plan de vol et des enregistrements ATC incluant mon message de position, ce que personne n'avait fait....)
    Dans le cas de Calvi, les victimes ont été bien secourues et c'est finalement ce qui compte, la prise en charge par un coordinateur officiel ayant évité la "pagaille" de mon cas particulier, miraculeusement rattrapée par un pilote de talent, en soirée, après une journée de travail déjà éprouvante (huit heures d'épandage) et sur sa propre initiative.
    Merci encore, Jacques.

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