Publicité
Aviation Générale – brèves

Wingly s’expatrie provisoirement en Allemagne

Published by
Gil Roy

Les trois fondateurs de Wingly, sur l’aérodrome d’Egelsbach (Francfort). © Wingly

A la suite de la mise en place de la réglementation française dérogatoire du 24 août 2016 régissant le coavionnage, les plates-formes spécialisées ont pris un coup dans l’aile. Leur activité est réduite à leur plus simple expression. Du coup, Wingly qui a ouvert début 2016 une plate-forme dédiée à l’Allemagne, a décidé d’aller s’installer à Berlin, en attendant d’y voir plus clair. L’EASA devrait en effet se prononcer sur les réserves émises par la DGAC au nom de la France, à propos du coavionnage. L’Agence a en principe jusqu’au 26 septembre 2016 pour le faire.

Quelque soit le retour de l’EASA, une hypothétique libéralisation du coavionnage en France n’est pas envisageable à court terme. D’où la décision de Wingly de se tourner vers le marché porteur que représente l’Allemagne. « Nous totalisons actuellement entre 50 et 100 passagers par semaine en Allemagne, alors que nous avons atteint que 10 passagers par semaine en France, au maximum », constate Bertrand Joab-Cornu, l’un des fondateurs de Wingly.

« Loin de là l’idée d’abandonner la France mais avec la dérogation de la DGAC, notre activité est presque à « zéro » au sein de notre cher hexagone. Il nous est donc plus stratégique d’aller faire fonctionner ce qui fonctionne en attendant que la situation se décante en France. En Allemagne, nous sommes accompagnés par une joint-venture entre l’entreprise de media allemand Axel Springer et le Plug&Play accelerator, une référence dans l’accompagnement de start-up dans la Silicon Valley ». Wingly a également mis en place un partenariat avec Bose qui permet aux pilotes Wingly de tenter de gagner un casque Bose A20. « C’est aussi une preuve que malgré les barrières qui se dressent face au coavionnage, que des acteurs de renom nous font confiance« .

Wingly va aussi mettre à profit cette période pour monter en puissance en Grande-Bretagne. G.R.

Publicité
Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Il ne faut désespérer. Il y a fort à parier que l'EASA modère la position française. La décision qui a été prise s'appuie sur une possibilité d'exception au règlement européen dont l'application est limité à une réaction immédiate d'un état membre face à un problème de sécurité. Or la décision française n'est pas motivée sur ce point et pourrait être entachée d'illégalité. Mais ces aspects juridiques ne sont pas les plus importants, en cas de cassation, le Conseil d'Etat laissera les acteurs de le statu quo. Il faut donc rapidement créer les conditions de l'après, par la mise en place d'un processus sérieux d'évaluation de cette nouvelle pratique et de l'influence de la médiation d'une plateforme internet qui peut déployer des contrôles et des messages de sécurités.

    • Même certains aéroclubs s'y sont mis en faisant un règlement interne interdisant le transport de passagers étrangers au Club même en partageant les frais à parts égales... C'est pas beau, l'aviation "privée" ? Privée d'intelligence certes...

  • dérogation signifie normalement et dans tous les pays du monde: élargissement,ouverture, libéralisation.
    chez nous ça devient: refus, restrictions, impossibilités.
    la France qui était un "foutu" Pays est en train de devenir un pays foutu.
    Nos autorités peuvent en être heureuses, il n'y a qu'elles qui ne craignent rien...

  • Quelle tristesse ... Un long sejour aux USA nous a permis d'y découvrir dans beaucoup de domaines un pragmatisme d'une efficacité redoutable. Le blocage du coavionnage en France est une chose incompréhensible pour eux.

  • Et on découvrira avec stupeur que le co-avionnage n'est guère plus dangereux qu'autre chose, que l'idée aurait pu générer de l'activité (et donc des ressources supplémentaires pour la France) et permettre à l'aviation légère de trouver sinon un nouveau souffle, au moins un moyen d'endiguer son triste déclin. on se réveillera trop tard mais cela n'est pas grave. On a déjà bien pris l'habitude de jouer les "loosers". Tout cela pour protéger qui, pour protéger quoi? Un vieux pays bien sclérosé où les seules courses Red Bull qui peuvent avoir lieu sans affoler la DGAC sont celles des caisses à savon volantes (Redbull fluftag). Beau palmarès pour la seconde nation aéronautique!

Recent Posts

Bruno Stoufflet élu président de l’Académie de la Air et de l’Espace

Dix-huitième président de l’Académie de l'Air et de l'Espace, Bruno Stoufflet a officiellement pris ses… Read More

18 janvier 2025

REX – Le piège de l’atterrissage en patrouille pour un hélicoptère militaire

Un hélicoptère Fennec de l'armée de l'Air et de l'Espace connait un atterrissage dur au… Read More

18 janvier 2025

Premier lancement réussi pour le New Glenn de Blue Origin

New Glenn, le lanceur géant partiellement réutilisable de Jeff Bezos et Blue Origin, a finalement… Read More

17 janvier 2025

Lockheed Martin livre 10 S-70i Black Hawk aux Philippines

Lockheed Martin a livré 10 hélicoptères S-70i Black Hawk en 2024 au ministère philippin de… Read More

17 janvier 2025

Honeywell en route vers l’IA et le vol autonome

Honeywell et NXP Semiconductors N.V. ont annoncé au CES 2025 de Las Vegas (7-10 janvier… Read More

17 janvier 2025

Air India Aviation Academy commande 93 monomoteurs Piper Archer DX

La compagnie aérienne nationale Air India veut "anticiper une pénurie de pilotes". Pour se préparer,… Read More

17 janvier 2025
Publicité