Il est passé par la case pilote de chasse, mais l’objectif de Philippe Perrin était de devenir astronaute. Il a payé le prix fort. © NASA
C’est un témoignage d’une rare humilité que livre ici Philippe Perrin. En 2002, il a été l’un des assembleurs de la station spatiale internationale au cours d’une série de sorties extravéhiculaires d’une rare intensité.
Philippe Perrin n’est pas le plus connu des dix astronautes français qui ont pris part à une mission spatiale. Il est pourtant, avec Thomas Pesquet, celui qui totalise le plus de sorties extravéhiculaires. Toutes les trois, lors de la mission américaine STS-111 en juin 2002. Cette mission spatiale est aussi la seule de sa carrière. Il a fait le choix de ne pas embrayer sur une nouvelle. Il avait réalisé son rêve d’enfant. Plus encore, à ce moment de sa vie, il s’est convaincu qu’il avait « peut-être mieux à faire : apprivoiser la Terre et apprendre à y vieillir, tout simplement ».
Depuis toujours, il voulait pourtant voyager dans l’espace. Sa formation et sa carrière de pilote de chasse était le passage obligé. Une éjection en vol a failli tout remettre en question, comme quelques années plus tard, à quelques semaines de s’envoler pour l’espace, une hernie discale.
Philippe Perrin raconte le courage moral et physique qu’il lui a fallu pour surmonter ses deux épreuves, et bien d’autres, sans avoir, à chaque fois, la certitude que cela suffirait. L’astronaute joue carte sur table et se livre avec une grande humilité et une pointe d’humour lorsqu’il décrit les vingt années de sacrifices qu’il a consenties. Sans regret ni autosatisfaction.
La force de ce témoignage réside aussi dans sa franchise, dans les mots simples employés pour décrire l’extraordinaire. Parmi les passages les plus impressionnants, il y a sans doute, la description des sorties extravéhiculaires dont on n’imagine pas le défi physique qu’elles représentent.
On mesure aussi, combien le contexte a changé depuis le début des années 2000. A l’époque, les astronautes français étaient livrés à eux-mêmes. Philippe Perrin raconte en particulier son arrivée à Houston, ses démêlés à l’aéroport avec les services de l’immigration, ses déboires avec sa voiture de location et le piètre confort de sa chambre de motel réservé par le CNES. De grands moments de solitude…
Ce livre offre une rencontre passionnante avec un homme engagé.
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