François Susky aux commandes de son Cessna 185 Skywagon. Il a ouvert des pistes à travers la Guyane que lui seul et son avion pouvaient pratiquer. © Michel Defos du Rau / Ed. Orphie.
François Susky est une figure de la Guyane. Pilote de brousse amazonien par nécessité, il a participé au développement économique du département français où il est arrivé au début des années cinquante. Un aviateur exceptionnel. Un homme généreux et libre.
André Rouayroux a rencontré François Susky un an avant que celui-ci décède, le 7 mars 2019, à l’âge de 91 ans. Il est allé spécialement à Cayenne pour recueillir son témoignage. Ce livre est la transcription des propos qu’il a enregistrés. C’est d’abord un témoignage sur la manière dont s’est développé ce territoire français d’Amérique du Sud, après la guerre.
Né en Tchécoslovaquie dans les années 1930, il a vécu de plein fouet l’occupation nazie puis soviétique. A cette époque, il a échappé à plusieurs reprises à la mort. Il doit d’avoir traversé cette adversité à sa fabuleuse capacité d’adaptation et à une détermination inébranlable. Des qualités qui lui seront très utiles, une fois arrivé en Guyane, dans sa carrière d’orpailleur puis de bâtisseur.
Pour se rendre sur les exploitations artisanales de l’or, puis, plus tard, pour visiter et approvisionner ses chantiers de construction au fin fond de la forêt amazonienne, l’avion léger va se révéler indispensable. Il avait été formé au pilotage pendant la guerre sur l’avion d’attaque au sol Illouchine 2. En Guyane, il se déplacera avec son propre Cessna Skywagon 185 à train classique, le célèbre « India Charlie ». Il ouvrait des pistes sur lesquelles lui seul pouvait se poser et décoller.
« Une bande de terre à peu près plane, d’une centaine de mètres. Je reconnais qu’à part moi, jamais personne n’a jamais osé tenter l’aventure. », avait-il confié à André Rouayroux. « Cette piste avait un secret : on s’y posait en deux fois. Pour pouvoir toucher dès les premiers mètres, il fallait arriver très léger et l’exercice exigeait de faire un premier passage pour larguer la cargaison avant de revenir se poser, allégé. » L’ « India Charlie » était son septième et dernier avion, avec lequel il a fait plus de 7.000 heures de vol au raz de la cime des arbres.
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