BIBLIO – Les avions de transport et de liaison de l’armée de l’Air

Rares sont les éditeurs qui publient des monographies archi-détaillées sur des aéronefs qui ne sont ni des avions de combat, ni de prestigieux « liners ». Lela-Presse visiblement ne fait pas que s’attacher au simple niveau commercial, mais fournit de véritables et fiables sources de connaissance…

Invariablement, les livres publiés par cet éditeur sont absolument magistraux. J’ai l’impression de me répéter, mais je suis bien forcé de constater que rares sont les publications de cette maison qui ne suscitent pas mon admiration sincère, voire enthousiaste ! Celui-ci, pourtant, réunit tous les ingrédients pour ressembler à une « tarte à la crème » tant le vaste sujet traité pourrait constituer un véritable fourre-tout, pouvant accueillir tout aéronef militaire tricolore ne portant pas un armement. Cela pourrait être le cas si ce volumineux volume ne s’étalait pas, sous sa couverture cartonnée, sur près de 480 pages au format 21 x 29,7 !

La richesse dans la diversité

Rien n’est laissé au hasard, rien n’est bâclé ; d’ailleurs ils se sont mis à deux auteurs plus un spotter connu pour photographier tout ce qui vole, pour se sortir de cette tâche colossale. Une petite dizaine de chapitres autorise le survol (en haute résolution !) des monomoteurs et des multimoteurs à pistons, des aéronefs mus par des turbopropulseurs, et naturellement par des réacteurs.

Pour faire bonne mesure, un chapitre sobrement intitulé « les inclassables » (où l’on trouve des machines de conception étrangère, qui, soit furent exotiques, soit eurent un service d’une éphémère longévité) en côtoie un autre sur les avions qui ont bien failli entrer en service (évocation de quelques prototypes, ou de ceux qui n’ont pas été retenus, qui va du Rallye d’aéro-club du biturbine Dassault Hirondelle, etc.)…

Évidemment, les icônes se taillent une bonne part du gros gâteau, Flamant, Noratlas, Transall, Broussard, MS-760 Paris, Mystère 20, Caravelle, Boeing C-135F, Airbus et j’en passe…

J’ai cependant trouvé un manque que je ne m’explique pas. Si l’on voit des Morane-Saulnier 502 Criquet, fabrication française du Fieseler Storch germanique gréés en remorqueurs de planeurs, le Jodel D-140 Abeille/Mousquetaire ne figure pas à l’inventaire – presque à la Prévert – qui fait l’objet de cet ouvrage… Bon, cela n’enlève pas grand-chose, vraiment pas de quoi faire la fine gueule !

Un pilier de bibliothèque

En lisant cette somme – autant être prévenu, sa lecture va prendre « un certain temps » – on se prend à songer, tel l’iconoclaste, que ce livre peut remplacer des monographies sur chacune des machines volantes qu’il évoque. Pas faux ! Par exemple, le lecteur pourra fort bien se contenter de ce qu’il apprendra sur le Transall, plutôt que d’investir dans un livre qui lui sera totalement et exclusivement consacré… C’est un choix !

Et pour ma part, je conseillerais les deux, pour être définitivement incollable… Mais pour tout savoir sur la carrière sous les cocardes du Nord 1 101 Ramier (Noralpha pour les civils) des NC-701/702 Martinet (ex-Siebel 204), ou du Morane-Saulnier 733, où donc allez-vous chercher ?

Bon, j’ai renoncé à compter les photos (d’aucuns, les râleurs, se plaindront que certaines sont trop petites) tellement ce livre en fourmille… Se glissent également divers profils couleur.

Faites-vous plaisir, acquérez une immense culture avec ce pilier de votre bibliothèque.

Jean Molveau