Philippe Charbonneaux multipliait les passerelles entre ses deux passions, l'automobile et l'aéronautique. © Editions Bleu Ciel Diffusion
Le designer Philippe Charbonneaux a notamment signé la ligne de la Renault 8, de la Renault 16 ou encore du Berliet Stradair. Authentique passionné d’aéronautique, tout au long de sa carrière, il s’est amusé à dessiner des avions et à croiser ses deux univers de prédilection. Les éditions Bleu Ciel Diffusion révèle son talent dans un ouvrage coréalisé par son fils Hervé et l’éditeur Roger Gaborieau.
J’admets que je n’avais jamais entendu parler de Philippe Charbonneaux avant d’ouvrir le livre qui est consacré à ses travaux. Et je dois reconnaître aussi que ma surprise s’est doublée du plaisir de la découverte d’une œuvre d’un dessinateur qui aurait pu aspirer au titre recherché de « Peintre de l’air ».
Si, tout au long de sa vie professionnelle, il a cherché à conjuguer sa passion de l’aviation avec celle de l’automobile, c’est dans l’automobile qu’il s’est fait un nom dans les années 50 à 80, en signant quelques modèles emblématiques des Trente glorieuses : la Renault 8, la Renault 16, le camion Berliet Stradair. C’est aux USA que Philippe Charbonneaux fera ses classes, plus précisément à Detroit, au sein du centre de style de General Motors où il fera partie de l’équipe qui dessinera la Chevrolet Corvette.
L’aviation, il l’a découverte très jeune, au début des années trente. Il fera son apprentissage avec l’aéromodélisme. Il passera son brevet de pilote privé avant la guerre. En mai 1940, il rejoindra l’Angleterre et intègrera par la suite la Royal Air Force. Il débute comme traducteur des manuels de pilotage de chasseurs et bombardiers pour les pilotes français arrivés en Grande-Bretagne après l’appel du Général de Gaulle. C’est alors que les services de renseignement de la RAF remarqueront sa faculté d’observer en détail les avions. Fin 1942, après une instruction spécialisée, il revient en France via le Maroc pour infiltrer la base de Reims occupée par la Luftwaffe, observer tout ce qu’il peut et le reproduire fidèlement en dessin. Sa formidable mémoire visuelle sera un atout.
A la sortie de la guerre, il entre dans l’automobile, mais restera attaché jusqu’à son dernier jour à l’aéronautique. Il n’a jamais arrêté de réaliser des illustrations mettant en scène des avions de tourisme, militaires ou de transport. Au fil des pages du livre que lui consacrent son fils Hervé et l’éditeur Roger Gaborieau, le lecteur mesurera la qualité de son œuvre et découvrira des passerelles entre les deux univers. En 1949, Philippe Charbonneaux dessine pour le constructeur Delahaye, un modèle dont les échappements sont directement inspirés de ceux du Spitfire. Le signera aussi un car publicitaire pour l’Armée de l’air, sur une base de Berliet Stradair. Il prendra surtout, beaucoup de plaisir à revisiter des modèles, que ce soient des voitures ou des avions.
Ce livre, par la qualité de sa maquette, est un bel hommage à Philippe Charbonneaux. Roger Gaborieau fait, une fois de plus, honneur à son métier d’éditeur.
Gil Roy
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