Le "vengeur de Guynemer" avait tout pour être un héros national. Damien Accoulon revient sur les mécanismes en œuvre qui ont fait passer René Fonck de la lumière à l'oubli quasi total. © SDH-Air
Oublié pendant près de cinquante ans, l’as des as de la Grande Guerre fait un retour progressif dans la mémoire nationale depuis la première biographie qui lui est consacrée dans les années 2000.
Véritable « sniper » reconnu pour ses talents de chasseur et ses capacités hors normes, René Fonck termine la Grande Guerre avec 75 victoires homologuées et 142 probables. D’un naturel plutôt distant, parfois qualifié de froid, le personnage de René Fonck sera toujours distancié par Georges Guynemer, tombé au combat,...
7 commentaires
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Il me semble comme de nombreux pilotes des 2 guerre qu il etait ingenieur arts et metiets
C’est absolument FAUX !!!
cela fait partie depuis des décennies des « légendes urbaines » colportées. Après avoir quitté l’école, René Fonck qui présente de belles dispositions pour la mécanique, à 13 ans, entre aux Tissages Gilliotin à Saulcy-sur-Meurthe. Puis il apprend la serrurerie auprès de son oncle, maréchal-ferrant, à Merviller. De retour au pays, il intègre les Etablissements Delaeter à Saint-Dié, comme apprenti mécanicien, où vingt mois plus tard il était déjà considéré comme un bon ouvrier.
Lors d’un courrier, adressé le 10 mai 1914, au directeur de l’aéronautique du ministère de la Guerre, il demande à être admis dans le service de l’aviation, en précisant sa profession : « ajusteur mécanicien ».
Jean-Loup FROMMER
Mr Bacquié : le grand écrivain Kessel était contemporain de Mermoz, il l’a suivi de près, et a écrit à l’époque une biographie qui fait autorité.
Mr Jules Roy… n’était pas de la même époque, loin de là, donc on ne voit pas très bien le surnom qu’il aurait pu attribuer à Guynemer, qui était déjà une légende bien avant que ce monsieur ne se mette à écrire – et si vous voulez un personnage contestable, laissez donc tomber René Fonck qui est bien au-dessus de toutes ces polémiques vues à travers nos yeux de maintenant – et qu’a-t-il fait de si mal, d’abord ? et intéressez-vous de plus près à ce Mr Jules Roy, pas vraiment franc du collier – lisez « les ailes te portent » de Guillaume de Fontanges à ce sujet…
Et pendant que j’y suis, c’est fatigant ces pilotes de ligne civils qui font des livres sur des pilotes de chasse pour essayer de nous les expliquer à travers leurs yeux de civils, ( ou peut-être s’approprier un peu de leur gloire ? )
« cette biographie qui présente les faits de manière objective »
choisir un sujet à traiter est d’une certaine manière, ne plus faire preuve d’objectivité.
L’émission de Franck Ferrand, où l’auteur présentait son livre, fut décevante de par le réquisitoire à charge contre Fonck, et l’inexistence de contradiction apportée par l’auteur, alors qu’il connait des faits, comme la libération des pilotes prisonniers qui avaient fait 14-18, les renseignements rapportés à Pétain – qui n’en tenait pas compte – grâce à ses contacts avec Goering et Udet, la déportation du maire de Saulcy-sur-Meurthe commuée en une forte amende alors qu’il avait été pris avec tracts. De même, pouvait-il ignorer que sa sœur et son beau frère (le Capitaine Panin, chef du maquis local), qu’il hébergeait dans son « Château », étaient des Résistants.
Avec « son masque figé de tueur né », il semble faire des émules. Faut-il le rappeler, le job de Fonck était de tuer du Boche, et dans ce domaine il était plus qu’excellent !!
Posez-vous la question suivante:
Pourquoi cet aviateur qui a été élevé au plus haut grade de la Légion d’Honneur, quand vous consultez la base Leonore, son dossier est vide, tout comme est vide sa Fiche matricule aux archives départementales des Vosges ?
Fonck reste tricard, pour preuve l’Armée de l’Air, 65 ans après sa mort, ne lui a pas accordé l’honneur d’être parrain d’une promotion à l’Ecole de l’Air.
Certains « Piou-piou », dans les années 1970 quand ils osaient proposer Fonck comme parrain s’entendaient répondre : « Même pas en rêve ! »…
Pour ce qui est de la 4e de couverture, il va de soi que je ne l’ai pas écrite. Je suis d’accord avec vous pour dire que l’on n’échappe pas aux contingences: cela n’empêche pas de s’efforcer de rester mesuré et objectif, notamment en étayant son propos de documents et de sources solides. J’espère ainsi m’être approché de ce but.
Pour ce qui est de l’émission, l’émotion (et la brièveté) du direct n’a effectivement pas permis d’apporter une nuance qui s’imposait sur la fin. C’est dommage et je le regrette, mais heureusement, le livre est là pour apporter ce contrepoint nécessaire.
Le vide (relatif) des archives laisse en effet songeur, mais il ne faut pas non plus tout voir en noir: c’est aussi parce que des collectionneurs sont passés par-là, et on trouve des situations similaires pour d’autres As importants de la Grande Guerre. Fonck n’a cependant jamais été Grand-Croix de la Légion d’honneur, mais « seulement » Grand Officier, ce qui est déjà exceptionnel en soi.
Enfin, pour l’école de l’air, force est de constater que les décideurs de la question ne trouvent pas dans sa figure l’exemplarité recherchée chez un parrain de promotion.
Tout cela est évidemment étudié plus en profondeur par le livre, mais j’espère avoir pu répondre au mieux à vos interrogations sur mon travail et éclairer quelques aspects de Fonck souvent mal traités (voire maltraités).
Bien cordialement.
Oui, il fallait un tel livre. Et l’auteur nous entraîne sans peine à nous passionner pour l’histoire d’un homme qui interpellait par son masque figé de tueur né. J’ai pourtant failli en abandonner la lecture dès la première page de l’introduction. Il y est écrit que Guynemer était surnommé « l’Archange ». Objection votre Honneur, c’était « l’Ange de la mort », surnom donné par Jules Roy. Et nous savons tous que « L’Archange » était celui donné à Mermoz par Joseph Kessel…
Il est dommage que les illustrations ne soient pas plus nombreuses et de meilleure qualité (le papier sans doute).
Il reste un bon moment à passer avec ce glorieux aviateur.
Merci pour ce sympathique commentaire!
Je me permets tout de même de préciser que le surnom d' »archange » est bien donné à Guynemer dès avant Mermoz, comme l’atteste le titre de la pièce d’Edmond Rostand (L’Archange, 1925). Ce titre est repris à la fin des années 1930 pour associer encore Guynemer et Mermoz (Deux archanges de l’air, 1937). Kessel n’a, en cela, fait que reprendre un lieu commun de l’aviation de son temps! Et Jules Roy est bien plus tardif.