J’appréhendais un peu la lecture sur l’aventure des Zeppelin qui a déjà donné lieu à tant de livres, albums ou films (ces derniers en général à sensation). Et puis voilà que Gérard A. Jaeger m’a intéressé d’entrée de jeu avec le parcours initial de Ferdinand von Zeppelin.
A 25 ans il est envoyé dans le Minnesota étudier la stratégie militaire des Nordistes pendant la Guerre de Sécession. Il partira ensuite à la recherche des sources du Mississipi en compagnie de deux russes et d’un indien. En 1863, à Saint Paul, on le fit monter à bord d’un ballon captif d’observation. Puis il revient à l’état-major du roi de Wurtemberg (à l’époque l’Allemagne n’était pas encore unifiée).
Toujours jeune officier, il est chargé d’une incroyable reconnaissance en France, aux portes de Lauterbourg, quelques jours avant le début de la guerre de 1870. Et là, il y a matière à un film : espionnage, chevauchée, mort de tous ses compagnons, mis en joue puis sauvé, errance en territoire hostile, puis retour. Gérard A. Jaeger nous entraine loin du plus léger que l’air, mais c’est important, car son livre permet de mieux comprendre l’étonnante personnalité de l’homme à la casquette blanche.
Bien sûr, le lecteur rencontrera les pionniers français de l’aérostation : Henri Giffard, Henri Dupuy de Lôme, le capitaine Renard, les Frères Tissandier, mais force est de constater que seul Ferdinand Zeppelin poursuivra pendant toute sa vie le même but : doter son pays (en l’occurrence l’Allemagne, d’un dirigeable rigide utilisable en temps de guerre pour bombarder et en temps de paix pour transporter de fortunés passagers. Je ne citerai pas les nombreux prototypes dont le volume et la puissance des moteurs croissent à chaque nouveau modèle, ni les nombreux accidents liés notamment à la météo.
Le chapitre sur les bombardements de Londres, et plus rarement sur Paris, pendant la première guerre mondiale, témoignent du courage des équipages, mais aussi des modestes résultats de leurs exploits.
Après la guerre les Etats Unis récupèrent des dirigeables allemands, les copient et souvent les crashent ; mais au moins eux disposent de l’hélium (stratégique et coûtant une fortune). Les Italiens se lancent aussi dans l’aventure et Nobile deviendra leur héros, après avoir été éjecté sur la banquise avec quelques compagnons pendant que le vent faisait s’envoler le dirigeable avec les derniers passagers impuissants.
Deux chapitres font vibrer le lecteur : celui du vol du Graf Zeppelin autour du monde le 7 août 1929, et le dernier vol du Hindenburg vers Lakehurst. Le tour du monde partit de Lakehurst, rejoignit l’Allemagne, survola Berlin ; le mauvais temps l’empêcha de survoler Moscou. Charles Dolfus qui avait été invité décrit avec enthousiasme le voyage : le survol de la Sibérie, l’escale au Japon, et un peu d’ennui au-dessus du Pacifique. Au total ce furent 33.000 kilomètres parcourus en 12 jours. Le lecteur est immergé dans une ambiance délicieusement surannée.
Pour le dernier vol, l’intérêt est que Gérard A. Jaeger, évite la recherche du sensationnel, mais s’attache aux seuls éléments quasi certains, et fait vivre à ses lecteurs un dénouement tragique et la fin d’une époque.
Je souhaite aux lecteurs un bon vol à travers 30 ans d’histoire.
Jean Ponsignon
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Bonjour, juste une petite rectifications je pense que vous voulez parler de la guerre de 1870 et non de 1970.
Amicalement
Bien sûr ! Merci d'avoir relevé la coquille.