L’iconique co-fondateur de l’association « Mirauds Volants » est décédé des suites d’un cancer. Le handicap visuel dont souffrait Patrice Radiguet ne l’a pas empêché de voler et de consacrer sa vie à rendre possible ce qui semblait fou. Le fou volant s’en est allé, laissant un héritage précieux.
Lorsque nait Patrice Radiguet en 1955, les médecins lui diagnostiquent rapidement des problèmes de malvoyance. Avec énergie et détermination, ils se donne les moyens de vivre ses rêves et d’être là où on ne l’attend pas.
Féru d’aviation, de spéléologie, de VTT, de canoë et d’escalade, Patrice a toujours le souci de « contourner la difficulté » sans toutefois se mettre en danger.
En 1982, il monte à bord d’un avion léger. Il découvre la planche de bord au toucher. Une fois en vol, l’instructeur lui laisse les commandes. L’instructeur l’invite à revenir, ils voleront souvent ensemble. Pour Patrice, c’est la confirmation de son envie de repousser les limites et de partager son rêve.
Patrice devient membre de l’Amicale des Pilotes Aveugles de France, aujourd’hui disparue, et il vole à l’aéroclub de Toulouse-Lasbordes. Il participe à la création de l’association « Mirauds Volants » en 1999. Son objectif est de favoriser l’accès au pilotage d’avions, d’ULM et de planeurs aux déficients visuels.
Au début des années 2000, l’association crée une méthode d’instruction à la voix et forme des instructeurs. Patrice Radiguet traduit les cartes VAC en braille, sous la dictée, à l’aide de son ordinateur spécialement programmé.
Avec le soutien d’ingénieurs de Thales, l’association développe le SoundFlyer, un dispositif sonore d’aide au pilotage. Cet outil révolutionne le pilotage des déficients visuels en traduisant les mouvements de l’aéronef en signaux sonores et vocaux.
En 2015, Patrice Radiguet reçoit la médaille de l’aéronautique qui met à l’honneur son travail permettant de rendre possible l’accès à la pratique de l’aéronautique pour un public qui semblait, de prime abord, privé de pilotage.
Dans le hangar de Nogaro, le « Miraud Volant » travaille sans relâche sur le Boisavia 601 N°25, l’un des trois derniers exemplaires existants. Pas besoin de lumière pour travailler : il reconnaît le calibre des écrous du bout des doigts.
Près de 180 pilotes déficients visuels ont depuis été formés, en France et à l’étranger. Grâce au travail de Patrice Radiguet et des Mirauds Volants, douze aéroclubs français comptent aujourd’hui parmi leurs rangs des pilotes déficients visuels.
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Le petit cimetière tout au fond du Lot était battu par un vent terrible.
Réunie une dernière fois autour de Patrice, une assemblée très diverse, quelques aviateurs, bon nombre de cannes blanches.
Etoile de David, crucifix, croissant, ou rien du tout ...
Il appartient à chacun de choisir librement le signe sous lequel il voudra reposer.
Sur le cercueil de Patrice, il y a une petite hélice en métal, que parfois faisait tourner ce vent terrible.
Tchao, Miraud.
Tu nous auras bluffés jusqu'au bout.
Merci de cet hommage à Patrice. Un ami depuis 40 ans. Avec qui nous avons travaillé sur la voix de l’horizon sonore dont il avait repris le développement après Jean Claude Bordenave de La Réole aveugle avec qui nous avions volé avec Germain Chambost à SARLAT en 1980 !!! Patrice était un vrai passionné qui n’a jamais lâché prise. Il avait aussi soutenu notre ami Julien Prunet de France Info. Autre passionné hélas parti lui aussi.
J’apprends son départ avec tristesse.