Dorine enchaîne le Bourget et Planète+

La chaîne Planète+ diffuse jeudi 25 juin (22h30) et mercredi 1er juillet (20h45) un documentaire consacré à Dorine Bourneton et la voltige.

Ce documentaire est produit par Bernard Vaillot, un spécialiste du genre aéronautique, et réalisé par Sam Caro. Ce film est notamment remarquable par la qualité des images d’une voltige perdue de vue, loin des standards de la compétition actuelle à 400 degrés/seconde : comment rendre beau une figure élémentaire.

Vaillot et Caro signent ici un documentaire à la fois pédagogique et captivant sur la voltige, la formation, la progression, le lâcher, la vie en club et les vols au salon du Bourget le week-end dernier : tout y est. Sa force réside aussi dans le fait que tout est vu à travers le regard du handicap, celui de Dorine Bourneton, suivie depuis plus d’un an par l’équipe de Planète+. Dorine décrit sa vie en club, l’AVA (Amicale de Voltige Aérienne), entourée de ses copains, à qui elle doit tout : le président, Régis Alajouanine, animateur-ingénieur-mécano-cuisinier (et son célèbre poulet-patates), son « frère », Guillaume Féral, lui aussi paraplégique, instructeur, doué d’un humour surprenant et, depuis peu, qualifié 1er cycle voltige, son instructeur voltige, Romain Vienne, qui prend la décision, un jour de la lâcher, instant émouvant qui rappelle à tous les pilotes ce moment inoubliable, et Claude, le mécano, bourru à souhait, mais qui répare aussi bien les avions « high tech » de l’AVA que les roulettes du fauteuil de Dorine.

Dorine Bourneton présente son père, à l’origine de sa passion pour l’aviation, fier de sa fille, mais qui ne le dira pas deux fois ! Pilote d’un ULM « tu n’as pas peur avec ce truc en toile ? », « et ton Cap10, il est comment ? ». Son père l’a encouragée à remonter dans un avion après son accident. Le week-end dernier au salon du Bourget, ses parents ont assisté à l’aboutissement de cette aventure : la présentation en voltige du Cap10, aux côtés des Rafale et autres Airbus.

Rien ne lui a été épargné dans ce parcours du combattant, que ce soit le long entraînement (elle a dû se muscler) ou la série d’examens médicaux ou sa démonstration devant Jupiter, le directeur des vols du Bourget. Sans parler de son club qui mise sur sa réussite. Rien n’a été laissé au hasard.

Les superbes images montrent bien à quel point le pilote HMI (Handicapé des Membres Inférieurs) doit jongler de sa main droite avec le malonnier, les gaz, le trim, la commande de volets, et de sa main gauche avec le manche et les deux gâchettes des freins différentiels (G et D), pour réaliser des atterrissages parfaitement maîtrisés sur la piste en dur du Bourget.

Pour ceux qui ont la chance d’être abonné à Planète+, ne manquez sous aucun prétexte cette formidable leçon de courage que donne Dorine.

Jean-Marie Klinka