Pour ses 35 ans, le constructeur ATR a confié au journaliste aéronautique Michel Polacco la mission de retracer son histoire et de mettre en lumière les qualités indéniables de son produit emblématique qu’est le biturbopropulseur ATR42/72.
Michel Polacco réunissait toutes les qualités pour éviter le piège du livre hagiographique et donner du corps à un ouvrage à la gloire d’une réussite industrielle. L’auteur maîtrise son sujet. Dans ses fonctions de journaliste, il a suivi jusqu’à aujourd’hui tous les développements depuis la présentation de la première maquette de l’avion, au salon du Bourget 1981, jusqu’aux dernières évolutions technologiques et les plus récents contrats. Son texte d’une remarquable densité est émaillé d’anecdotes qui sentent le vécu. Polacco est aussi pilote professionnel qui apprécie les qualités de vol de l’ATR42/72.
C’est sur une table à dessin du bureau d’étude Concorde qu’a pris forme le projet AS35 : AS pour Aérospatiale et 35 pour le nombre de sièges. Il s’agit d’une évolution du Nord 262 à empennage en T. La direction générale de la société, réservée sur les chances de succès, a recherché un partenaire industriel pour partager le risque. Et c’est ainsi que l’italien Aeritalia a embarqué et qu’aujourd’hui ATR est détenu à parts égales par Airbus et Leonardo.
Dans les années 90, la jetmania a failli avoir la peau d’ATR. Les hélices incarnaient le passé. L’époque était au réacteur. Les petits biréacteurs brésiliens et canadiens emportaient alors tous les marchés, même si sur la plupart des étapes, bien que la facture carburant nettement supérieure ne justifiait pas le gain de temps négligeable. Les compagnies succombaient à l’effet de mode. Les ventes annuelles d’ATR tombèrent en dessous de la dizaine.
L’envolée du pétrole, l’éveil de la conscience écologique et surtout la montée en puissance de pays émergeants ont renversé la tendance. Les compagnies aériennes ont redécouvert ce défricheur de lignes qu’est l’ATR42. Entre temps le bureau d’étude du constructeur a métamorphosé le biturbopropulseur en éliminant les vibrations et les nuisances sonores grâce à une nouvelle hélice, et en greffant au cockpit une suite avionique de dernière génération.
Aujourd’hui, l’ATR42/72 qui a tout d’un grand, a gagné sa place dans les flottes des compagnies du monde entier, mais aussi dans le plan de carrière des pilotes de ligne. Résultat : il sort chaque année entre 80 et 90 avions des deux chaines d’assemblage final de Toulouse.
C’est cette histoire d’un constructeur à taille humaine et d’un avion qui se pilote que raconte avec talent Michel Polacco. Un vraiment beau cadeau d’anniversaire que ce livre.
Gil Roy
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En tant que riverain d'Orly (mais cependant ingénieur ENSICA) c'est non seulement l'avion que j'aime, mais on l'aura deviné..son silence. Ah pourquoi tous les vols domestiques ne se font-ils en ATR?
Je suis très touché par ce fort aimable commentaire, ou cette sympathique "critique" de lecture. C'est vrai que j'aime ces avions et que lorsque Privat a répondu à l'appel d'offre d'ATR, j'ai accepté avec joie et enthousiasme la proposition de l'éditeur. Et les collaborateurs de l'entreprise ATR ont vraiment joué le jeu. Aucun sujet n'a été occulté. ce fut un plaisir à faire. MP.
Génial cet avion qui permet de transporter quelques clients de la brousse malgache vers la ville.
Les pilotes semblent s'amuser dans leur travail quotidien et c'est très rassurant.
C'est un peu l'ancienne philosophie qui permettait d'être dans un avion (Super Constellation) sans pour cela être obligé d'avoir un quantité de passagers qui donne l'impression d'être au milieu d'une bétaillère, comme hélas avec des avions désormais à 200 ou 300 personnes pour les vols long courrier. Et comme on ne choisit pas ses voisins...