Heures et heur. Des milliers d’heures de vol aux commandes d’un grand nombre d’avions différents, et une foule de moments de bonheur. A la retraite depuis une dizaine d’années, Jean-Louis Chatelain, ancien pilote de ligne, partage ses souvenirs : « Fortunes, tribulations et méditations d’un pilote témoin de son temps ».
Concorde occupe une place importante dans ce livre de souvenirs. Comment pourrait-il en être autrement ? Ceux qui ont eu le privilège de prendre les commandes du supersonique ont été marqués vie. Jean-Louis Chatelain qui a convoyé le F-BVFB à l’Auto & Technik Musuem Sinsheim (Baden-Baden), le 24 juin 2003 ne le cache pas : « Plus de dix-sept ans après, il me reste et me restera durablement une sorte de blessure langoureuse ». Ce fut son dernier vol sur Concorde, 22 mois seulement après ses premiers tours de piste à Châteauroux, le 11 septembre 2001.
Jean-Louis Chatelain a été qualifié sur Concorde, le 24 juillet 2000. La veille du crash de Gonesse, dans lequel il a perdu, en la personne de Christian Marty, l’un de ses plus proches amis. « Et voilà qu’en ce 25 juillet tout s’écroule ». Il sera nommé enquêteur par la justice. Cette enquête sera éprouvante, comme celle de l’accident de l’ATR de Royal Air Maroc, provoqué par un commandant de bord qui avait décidé de se suicider : « Cette malheureuse femme pilote marocaine, sans se départir du voussoiement à l’adresse du commandant, et jusqu’au bout s’exprimant en français, a lutté pour reprendre les commandes, sans y parvenir. Impossible pour moi d’oublier ses cris et son imploration… ». L’écoute de l’enregistreur de conversations (CVR) est une épreuve pour beaucoup d’enquêteurs.
Fort heureusement, les quarante-deux années de carrière passées à piloter des avions à réaction, de la Caravelle à l’A380, sont d’abord une somme de bonheur pour ce passionné d’aviation, sous toutes ses formes. Jean-Louis Chatelain a vécu l’âge d’or du transport aérien et a pu piloter une grande diversité d’avions de ligne : 707, 737, A320, A340, 747… Concorde… De quoi rendre jaloux les pilotes d’aujourd’hui condamnés à un type. De quoi leur couper l’envie de raconter leurs souvenirs de peur d’ennuyer leurs lecteurs.
Gil Roy
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C'est bien dit Bernard (Bacquié). C'est totalement vrai. Jean-Louis sait nous divertir en nous relatant son vécu de passionné de l'Aviation avec un grand "A".
Je recommande bien sûr cette lecture accessible à tous les passionnés de l'Aviation .
C'est plus qu'un carnet de vols... c'est un carnet de vie(s), ce sont des heur(e)s de vol !
Heur :
-Je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d'heur de m'être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins qui m'ont conduit à des considérations et des maximes dont j'ai formé une méthode…, Descartes, Méth. I, 3.
C'est un très bon livre que je recommande. Jean-Louis a su divertir en élargissant son vécu à maints sujets. Le texte est alerte et le livre très bien imprimé et présenté. Outre la passion du vol en dehors de la ligne, j'ai ceci en commun avec Jean-Louis : celui d'avoir caressé le manche du F-BVFB pour lui faire passer le mur du son à la main. Mais lui, avec celui-là ou ses congénères, il l'a fait souvent.
Oui, vraiment une très belle carrière, prolongée par Airbus et les analyses d'accidents. Comme un Belotti bis !
Un livre à ne pas rater, même s'il va faire des jaloux !