Le dernier livre de Jean-Pierre Otelli « Erreurs de pilotage 8, toujours le facteur humain… » est paru. Comme d’habitude, l’auteur se veut pédagogue en expliquant, à partir d’exemples réels et preuves à l’appui, que dans la grande chaîne du transport aérien, le maillon le plus faible est souvent l’homme. Dans ce huitième volume de cette série à succès, on trouve ainsi raconté et analysé des crashs encore très médiatisés, même si certains datent un peu : l’attaque du vol Korean Air 007 au-dessus de l’ile de Sakhaline par la chasse soviétique en septembre 1983 ; l’atterrissage loupé d’un 777 d’Asiana Airlines à San Francisco le 6 juillet 20113 ; le crash au large de Perpignan d’un A320 d’Air New Zealand au cours d’un vol d’essai en novembre 2008 ; la tragédie d’Habsheim le 6 juillet 1988…
Otelli s’appuie sur les retranscriptions des dialogues entre pilotes dans le cockpit (cockpit voice recorder) et entre pilotes et centres de contrôles au sol. Il démontre ainsi qu’à chaque fois, le facteur humain est responsable. Manque de vérification de l’affichage d’un cap ; entêtement à vouloir « épater la galerie » ; absence de concentration lors de la phase d’atterrissage ; plan de vol bâclé… Finalement, Otelli en fini presque par faire sienne cette interrogation (pages 244 et 245). « Certains en viennent à poser une question : faudra-t-il un jour envisager de supprimer le pilote à bord des avions ? Ce n’est pas encore à l’ordre du jour, pourtant les plus grands noms de l’aéronautique commencent à l’évoquer. Ainsi, Jean Pinet, ancien pilote d’essais et membre de la prestigieuse Académie de l’Air et de l’Espace pose une question dérangeante : quand pourra-t-on supprimer à bord, cet humain peu fiable, cher payé, indiscipliné, gênant ? »… Seule l’Histoire donnera la réponse. B.R.
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J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Réponse à DC (octobre 2014) : Jean-Pierre Otelli est pilote de voltige, c'est aussi le fondateur de la patrouille de voltige du Maroc. Je pense que cela suffit pour avoir des connaissances en matière d'aéronautique, non? Et c'est effectivement un bon "'raconteur d'histoires"
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Je suis bien d'accord avec vous (DC) sur le titre "Erreurs de pilotage". Encore faut-il que tout se pilote, ce qui est très loin d'être le cas. Mais ce titre n'est là que pour l'accroche commerciale, le contenu du texte étant bien loin de faire une quelconque démonstration sur des erreurs de pilotage. L'obstination souvent désignée comme étant à l'origine de nombreux crash, n'est pas une erreur, c'est un comportement qui peut être aussi bien salvateur que très dangereux, selon la situation.
Un pilote qui décide de faire un tonneau de nuit avec un avion qui n'est même pas prévu pour ça n'est pas non plus une erreur de pilotage. C'est un être humain dont l'orgueil, l'inconscience, l'incompétence, l'inintelligence.....bref la liste des qualificatifs peut être immensément longue, l'amènent à la mort en entraînant avec lui des personnes qui lui ont fait confiance. C'est comme quand d'autres sortent bourrés d'une boîte de nuit et prennent leur voiture. Ca peut passer, avec de la chance !
Je suis également d'accord qu'il faudrait écrire dans des livres "commerciaux", toutes les histoires vraies dans lesquelles les pilotes ont sauvé des centaines de passagers, par leur sang froid, leur adresse, leur bon sens et une gestion du stress exceptionnels.
FBE
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
"Le métier de pilote est un métier difficile comme celui de chirurgien ou tant d’autres métiers qui peuvent entraîner le décès d’une ou plusieurs personnes qui, en échange d’une service payant, reçoivent la mort. Bien sûr, on peut hurler à l’erreur humaine, à la faute, à l’incompétence, mais on pourrait y ajouter, l’orgueil et la vanité de l’être humain, nous avons le recul nécessaire pour ça et des exemples à la kilotonne [Et tout ce qui suit]"
Pour le reste, je suis globalement d'accord avec vous.
Bien à vous,
DC
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
"Je ne connais pas JP Otelli et je me garderai bien de juger ses compétences techniques. Il a simplement le courage de démythifier ceux qui s’auto-proclament depuis la création de l’ aviation des "seigneurs". Spécialiste des FH en aéronautique je suis malheureusement bien placé pour savoir qu’en terme de "seigneur", on est très très loin du compte. Ce ne sont que des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses, point final, n’en déplaise à certains, qu’on soit voltigeur ou "15Kheures" en ligne."
Puisque d'une certaine manière je suis visé par les propos ci-dessus, je répondrai que j'ai lu plusieurs des premiers livres rédigés par JP Otelli. J'ai à chaque fois été surpris par des imprécisions, des raccourcis sommaires, voire de franches inexactitudes, quand ce n'étaient pas des affirmations complètement fausses.
Chacun fait ce qui lui plaît et lit ce qu'il veut, pour ma part je me borne à ne plus tenir compte le moins du monde de ce qui pourrait m'être rapporté étant extrait de ses publications.
Rien que le titre "Erreur de pilotage" flaire le journalisme bas de gamme à la recherche de sensations bon marché, et aucunement la recherche l'évocation factuelle des facteurs humains telle que pratiquée par les (vrais) spécialistes du CRM...
Bien à vous,
DC
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Le métier de pilote est un métier difficile comme celui de chirurgien ou tant d'autres métiers qui peuvent entraîner le décès d'une ou plusieurs personnes qui, en échange d'une service payant, reçoivent la mort. Bien sûr, on peut hurler à l'erreur humaine, à la faute, à l'incompétence, mais on pourrait y ajouter, l'orgueil et la vanité de l'être humain, nous avons le recul nécessaire pour ça et des exemples à la kilotonne !
C'est un constat, une fatalité. Les pilotes d'avions de ligne ne pilotent plus des avions. Ils pilotent des systèmes complexes qu'ils ne comprennent pas en totalité et dont ils font partie. Et lorsque le système n'est pas compris cela donne une situation de pilotage de base comme le décrochage, qu'il paraît facile sur le papier de contrer sans aucune difficulté, ce sont les premières leçons de pilotage. Toutefois, un avion peut décrocher à plus de 10 km au-dessus de la mer, avec des pilotes de système à bord qui ne comprennent pas la situation aérodynamique, car on a construit le système pour aider le pilote, pas pour le remplacer. Et quand le système ne peut plus aider le pilote, voire le trompe, ce dernier doit comprendre. C'est le macabre résumé du crash de Rio, mais il n' a pas été le premier. Et ce n'est qu'un froid constat. Y-en aura-t il d'autres? C'est sûr et certain. Lorsque les pilotes de système seront au sol, avec d'autres outils pour dominer toutes les situations, ce sera différent, mais on ne fera pas monter des passagers dans des avions sans pilotes sans les leurrer. A quand des hôtesses ou steward en cabine avec casques sur la tête pour surveiller des voyants verts et faire croire que tout est maîtrisé du bord?
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Je ne connais pas JP Otelli et je me garderai bien de juger ses compétences techniques. Il a simplement le courage de démythifier ceux qui s'auto-proclament depuis la création de l' aviation des "seigneurs". Spécialiste des FH en aéronautique je suis malheureusement bien placé pour savoir qu'en terme de "seigneur", on est très très loin du compte. Ce ne sont que des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses, point final, n'en déplaise à certains, qu'on soit voltigeur ou "15Kheures" en ligne.
L'avenir est-il dans les machines? Je pense que oui, les seigneurs de demain seront au sol mais dans combien de temps ? ce n'est pas pour demain.
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
A M. Jean Pinet: je vous rend grâce bien volontiers du fait que vos propos tels que rapportés dans l'article ont étés tronqués et sortis de leur contexte.
Quant au livre en question, son titre "Erreurs de pilotage" en est la première escroquerie. Beaucoup ici ont expliqué pourquoi.
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
... Quant à JP Otelli, pour avoir lu certaines de ses précédentes publications, désolé, je considère que dans le domaine de l'aviation de transport il n'a pas de compétence lui permettant d'écrire quoi que ce soit. Un superbe voltigeur, sans aucun doute, mais chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. En ce qui me concerne, le pilote de ligne aux 15000 hdv que je suis n'a aucune compétence en matière de voltige, aussi me garderai-je bien d'émettre un quelconque commentaire au sujet d'une compétition de voltige ou de la bonne réalisation ou non d'une figure.
A bon entendeur....
DC
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Je rejoins ce qui a déjà été mentionné plus bas: si on voulait faire une analyse rigoureuse de la contribution de l'humain aux résultats de la sécurité aérienne, il serait bon de ne pas oublier les situations à priori désespérées qui ont été sauvées par un facteur chance certes, mais également et peut-être surtout grâce à la présence d'un équipage compétent et bien entraîné.
-Le B747-200F d' Evergreen qui avait perdu (au sens propre) un moteur au décollage d'Anchorage en traversant de la turbulence sévère à 3000', cet incident provoquant l'arrachage d'une bonne partie du bord d'attaque de l'aile et une dégradation aérodynamique jamais imaginée,
-Le B707F qui s'était posé en catastrophe à Istres en 1992 suite à un incident analogue,
-Et le plus médiatisé Cactus 1549 sur la rivière Hudson en janvier 2009, qu'il serait peut-être bon de déjà rappeler à certains beaux esprits à la mémoire sélective...
-Etc, etc, la liste est tout sauf exhaustive.
En tous cas le jour où les avions de ligne seront devenus des drones, pour moi il n'y aura pas d'hésitation: je me terrerai dans la Creuse....
DC
J.P. Otelli dénonce une huitième série d’erreurs de pilotage
Les pilotes de ligne ont en général tendance à m'irriter surtout lorsqu'il font grève ou qu'ils affichent un réel mépris pour tout individu qui n'est pas au moins pilote.
Cependant, je persiste à considérer que si des accidents sont imputables au facteur humain, il est bien dommage de ne pas pouvoir faire le compte de tous les accidents que ces messieurs ont évité grâce à leur habileté, leur rapidité de réaction et l'analyse rapide d'une situation.
un automate aurait-il su faire atterrir l'A380 de Quantas ?