Avec son ouvrage paru en 1956 aux Etats-Unis et publié actuellement – et pour la première fois – en français « Pour la Gloire » (Editions de l’Olivier), James Salter offre une vision très personnelle de la guerre de Corée. Non pas celle d’un aviateur passionné par toutes les choses de l’Air, mais celle d’un guerrier obsédé par la gloire et la chasse aux Mig ennemis.
L’histoire que raconte avec beaucoup d’humanité et d’humilité James Salter est vraie. Elle se passe en Corée entre 1950 et 1957. Les deux Corée, celle du sud soutenue par les Américains, et celle du nord armée par les Soviétiques et les Chinois, sont en guerre l’une contre l’autre. James Salter, jeune capitaine de l’US Air Force vole sur F-86. Dénommé « Sabre », le F-86 est le premier jet de chasse américain à ailes en flèche. Très rapide puisque capable d’atteindre Mach 0,89, et suffisamment motorisés par General Electric (un J47-GE-13) pour pouvoir grimper jusqu’au niveau 450, le F-86 de l’époque n’égalait pourtant pas son rival ennemi le Mig-15 fourni à la République démocratique populaire de Corée (Corée du nord) par les Soviétiques. Le Mig-15, propulsé par le puissant Klimov VK-1F, disposait d’une plus grande autonomie et surtout, pouvait voler jusqu’au niveau 480. Mais qu’importent les performances opérationnelles.
D’ailleurs, James Salter n’en parle quasiment pas. Ce qui obsède le chasseur américain, c’est de « descendre » un maximum de Mig. Pour devenir un « as » et jouir de la gloire d’un héros, il faut avoir abattu au moins cinq Mig. On ne dira pas ici si James Salter est parvenu ou non à cet objectif : il faut savoir préserver le suspens du récit.
Celui-ci raconte comment l’obsession maladive du pilote qui fini par « haïr » ses co-équipiers vainqueurs de Mig, va modifier sa propre vie. James Salter, au fil des pages, dévoile son vrai visage de pilote en souffrance, en doute, parfois même en état de peur panique. Pourquoi ? Parce que sa vie ne vise désormais qu’un seul but : « descendre » des Mig. C’est l’histoire d’une longue curée aérienne, ponctuée de virées érotico-alcoolisées au Japon. C’est aussi une vision très personnelle de la guerre de Corée, une photographie de ce que furent les combats aériens dans cette partie du monde au début des années 50. B.R.
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James Salter : un autre regard sur la guerre de Corée
Ce livre est plein de sel
James Salter : un autre regard sur la guerre de Corée
En fin de carrière dans la USAF, après la Corée et avant de devenir écrivain, Jim était basé a Chaumont sur F-100 Super Sabre (...percées en patrouille dans la nuit givrante, toujours short pétrole... virée solitaires dans le Paris de années '50) et faisait partie d'une équipe de présentation en vol. Puis, plus tard, pour écrire, SOLO FACES, il a connu Chamonix. Grand amoureux de la France, aux 'States il est surnommé "a writer's writer," beau compliment littéraire, mais belle jambe comparé a certains businessmen (millionnaires...) du roman. Apres "POUR LA GLOIRE" qui, comme L'EQUIPAGE de Kessel, dépasse de loin le vol et les avions, lisez "UNE VIE A BRULER." Et ensuite... lisez tout le reste. En VO l'écriture de Jim projette une vision de la vie sans complaisance mais toujours près des promesses de l'aube... ou du crépuscule. En phrases ciselés, il décrit un monde presque révolu, mais dont les figurants -- comme des Pentimentos écrit et non peints-- sortent du fond de l'ame d'un homme qui a vécu... et compris.