Le n° 6 de la série historique (Aérocollection) des éditions Cépaduès, alliant les recherches et les textes du journaliste passionné d’histoire, Jean Molveau, et les aquarelles de l’illustrateur Jean Bellis, vient de sortir. Il boucle en quelque sorte le panorama des machines volantes emblématiques de la Première Guerre mondiale et cet opus est cette fois consacré aux plus légers que l’air.
D’une pagination légère (40 pages) et inchangée (donc 19 sujets), cette publication (format 30 x 15 à l’italienne), qui rentre néanmoins et malgré un prix modique, dans le cadre des « beaux livres », réussit le tour de force de s’attaquer de manière très documentée à un thème qui n’est pas le plus connu, ou le plus galvaudé des choses de l’air de la Grande Guerre. Si le lecteur a pu, avec les précédents, avoir fugitivement l’impression de « réviser ses classiques » – car le choix éditorial et l’espace disponible imposent d’aller à l’essentiel et à l’auteur d’opter pour des engins représentatifs –, cette démarche identique permet cette fois de révéler des éléments vraiment fort peu connus. Bien que de faible « encombrement », l’Aérostation de la Grande Guerre propose un panorama à la fois concis et assez complet de ce domaine qui fut essentiel au déroulement des opérations militaires de 1914 à 1918. C’est une belle synthèse.
Ainsi donc, sont traités tout à la fois les dirigeables les plus évocateurs, naturellement les Zeppelin (car on connaît moins les Parseval et autres Schütte-Lanz !), mais aussi les aérostats des autres belligérants : les quelques ballons en service dans l’armée française lors du déclenchement des hostilités sont ainsi traités, ballons dont la plupart furent abattus par leur propre camp ou trop obsolètes pour être efficaces, au contraire des fameuses productions germaniques, instruments high-tech de bombardement stratégique… Mais les captifs, du sphérique des débuts aux célèbres « Caquot », ces « saucisses » d’observation utilisées intensivement dans tous les camps (voire les cerfs-volants !) ne sont certes pas oubliés…
L’artiste, lui, est revenu aux saynètes du premier volume les Pionniers de l’Aviation, et avec son talent habituel, grâce à ses peintures, il fait figurer ces géants des airs en situation. Chaque sujet bénéficie ainsi d’un véritable tableau, qui donne une grande originalité à l’ouvrage.
Intérêt du sujet, qualité de l’information et de l’illustration, tout cela fait indéniablement de l’Aérostation de la Grande Guerre le fleuron de la collection – pardon, de l’Aérocollection ! Laquelle est désormais réunie dans un coffret unique et valorisant, une bonne idée.
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