Avant de devenir copilote sur long courrier, Guillaume Bertrand a débuté sa carrière de pilote dans le travail aérien. Dans un livre de 400 pages, il raconte ces cinq années passées aux commandes d’avions légers.
A l’image de Francis Blanche, il faut bien admettre que c’est curieux chez les aviateurs ce besoin d’écrire des livres… La citation exacte extraite du film « Les tontons flingueurs « (1963) et que chacun d’entre nous a en mémoire est : « C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases… » Comme nombre de pilotes avant lui, Guillaume Bertrand n’a pas échappé à la tentation de raconter sa passion, son métier. Il s’est focalisé sur ses débuts de pilote professionnel, des années riches en expérience qui ont précédé sa carrière actuelle de pilote de ligne.
Il a effectué ses premières heures de vol en tant que professionnel dans des décors de cartes postales. Ses premières missions, il les a réalisées en Polynésie, aux commandes d’un biturbopropulseur Britten Norman BN2 Islander, dans le cadre d’un recensement scientifique des grands animaux marins. « L’enjeu de cette mission scientifique est de dresser un état des lieux des espèces marines vivant au large de la Polynésie, et de dessiner les contours des zones qui seront déclarées par la suite « aires marines protégées ». Avec trois avions, six pilotes et une équipe d’une trentaine de scientifiques, nous avons quatre mois pour survoler l’ensemble des eaux territoriales entourant la Polynésie française, soit une superficie comparable à celle de l’Europe ».
Des cétacés, il passe aux cyclistes. Trois semaines à survoler le peloton du Tour de France, à 4.000 m d’altitude, avec un bimoteur Piper Seneca chargé de relayer les émissions radio. Des vols propices à la méditation, comme ce jour le long de la côte Atlantique, du côté de Noirmoutier : « Je retrouve avec plaisir le théâtre de mes premiers vols comme pilote professionnel. Diplômé en 2009, dans un contexte de crise économique peu propice à l’embauche en compagnie aérienne de jeunes pilotes inexpérimentés, c’est ici qu’aux commandes d’avions remorqueurs de planeurs ou largueurs de parachutistes j’ai noirci les premières pages de mon carnet de vol. Ces quelques centaines d’heures de vol se sont par la suite avérées très utiles lorsque j’ai décidé de pousser plus avant la découverte du travail aérien en participant à des missions de plus grande envergure ». Guillaume Bertrand fait évidemment référence à ses missions au Moyen-Orient, pour des vols de relevés topographiques, et surtout en Afrique.
C’est peut-être comme cela qu’un jeune pilote professionnel fraîchement démoulé devient progressivement un aviateur armé pour affronter les imprévus d’une carrière de pilote de ligne. Le livre de Guillaume Bertrand est un témoignage de plus sur des années ni choisies, ni toujours agréables à vivre d’un point de vue économique, mais qui au final constituent un riche apprentissage. Il est aussi un message d’encouragement adressé à tous ceux qui galérent pour surmonter les obstacles, au pied, du cockpit d’un avion de ligne. Les aviateurs ont aussi besoin de partager… G.R.
Possibilité de commander l’ouvrage directement auprès de l’éditeur.
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http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article6409.html
Coup de coeur 2020 de l'aérobibliothèque!
Excellent livre qui malgré l’épaisseur se lit d’une traite ....
Je pense que nous sommes beaucoup à pouvoir écrire un livre en fait...
Nous serions en effet nombreux à avoir sufisamment de choses à raconter pour en faire un livre. Mais sans doute bien moins nombreux à pouvoir le faire avec le talent de l'auteur, dont la plume est particulièrement douée !
Pas mieux...
Il est en effet dommage que beaucoup de jeunes pilotes chanceux, tombant au bon moment des embauches massives, arrivent directement dans le cockpit d'un avion de ligne sans passer par l'etape intermédiaire et au combien formatrice, du travail aerien et aviation d'affaires, sorte d'apprentissage qui fait la différence. Aux USA, jamais un pilote sortant de l'ecole n'arrive directement dans une major, et c'est heureux! Combien de fois, me retrouvant en conditions dégradées, je me suis retrouvé seul à "gérer la crise", le jeune copi se retrouvant completement perdu, me retrouvant à gérer la panne et...le copi!
Sans parler de leurs caprices quand il manque un plateau repas ou qu'il faut changer d'avion au débotté suite à un problème de maintenance, ou encore parce qu'ils ne trouvent pas normal de ne pas pouvoir passer à gauche car il n'ont pas les 350h en CDB réglementaires...Ces jeunes nantis m'ont souvent fait grincer des dents, moi qui sortait de 10 ans d'aviation d'affaires à dégivrer mon avion moi-même l'hiver et gérer mon vol de A à Z!
Je partage pleinement ce point de vue !
Cordialement.
De mémoire, le BN2 Islander est un bi-moteur à pistons.
LG
Je confirme le BN2 de Guillaume était bien en version initiale du BN2 : bimoteur à piston
Le BN2A "Islander" était equipé de moteurs à pistons de 250 cv à carburateurs, puis à injection...
Il à été utilisé par AIR LITTORAL à partir de 1976 pour faire des lignes régulières :
Montpellier - Nice
Montpellier - Mende - Clermont-Ferrand (service Aéropostal)
et les lignes interieures Corses sous le nom de : KALLISTER
Ajaccio - Propriano / Ajaccio - Bastia / Ajaccio - Calvi / Ajaccio - Figari