Passé par l’armée de l’air, aujourd’hui pilote de ligne, Michel Mouton s’est fait connaître en signant une série d’essais ambitieuse sur le commandant de bord. Avec « La question du sphinx », une nouvelle facette de cette personnalité se découvre, celle de romancier. Il offre ici une ode aux jeunes pilotes. A tous les pilotes même !
« La question du sphinx » de Michel Mouton est un grand, un très grand livre. L’auteur, qui connaît bien l’Aviation pour avoir été successivement contrôleur aérien, puis pilote militaire puis commandant de bord, livre à travers l’histoire classique d’un jeune adolescent pris par la passion du pilotage, un hymne incroyable à l’Aviation.
Certains n’y verront dans ce récit, qu’une histoire finalement simple : le héros dont on ne connaît rien, entre par la petite porte dans un aéroclub et le lecteur suit sa progression jusqu’à son premier « solo » à bord d’un planeur. Evidemment, il rencontrera sur sa route des personnages haut en couleur comme il se doit dans tous les aéroclubs qui se respectent.
D’autres y retrouveront les ambiances « chaudes » des fins de journées d’été, lorsque les avions et planeurs sont rangés sous le hangar et les odeurs des merguez mêlées à celles des bières commencent à se côtoyer. Car il y a dans « la question du sphinx » de l’alcool (beaucoup !), du sexe (un peu !), et beaucoup d’autres choses qui font l’ordinaire des club-houses, dès lors que la journée de vol s’est achevée.
Mais l’essentiel du livre n’est pas là ! Derrière la rédaction précise, parfois très drôle, et toujours très respectueuse et rigoureuse des réglementations et procédures aériennes, « la question du sphinx » est une magnifique leçon d’humilité adressée aux pilotes. Il y a de la poésie dans ce livre. On est dans la tragédie classique avec ses unités de temps, de lieu, et d’action.
Mais l’auteur parvient, sans en avoir l’air, à transcender la passion de voler. Les personnages sont « rustres », on pourrait même dire « brut de décoffrage ». Pourtant, tous les acteurs du roman, avec leurs charismes et leurs faiblesses, contribuent à l’émancipation aéronautique, humaine, et même spirituelle, du héros.
C’est tragique et merveilleux. Tragique parce que le lecteur sent bien que cachés derrière chaque personnage, il y a du combat et de la lutte. Merveilleux parce que le rêve de voler devient au fil des pages une réalité éblouissante. C’est un peu le rêve d’Icare, version moderne.
Le chapitre consacré au premier « solo » du héros devrait être placardé dans tous les club-houses de tous les aéroclubs tant l’auteur a su décrire à la perfection ce qui se passe dans le corps et dans l’esprit du jeune pilote.
Evidemment, il est toujours possible d’interpréter « la question du sphinx » avec une vision beaucoup plus « terre-à-terre ». Ce serait alors passer à côté du message essentiel du livre : savoir s’élever pour atteindre la parfaite harmonie entre la terre et … le ciel.
Bruno Rivière
Acheter en ligne : La question du sphinx
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Bravo pour votre commentaire qui rejoint tout à fait mon appréciation sur le livre de Monsieur Michel Mouton. Oui, c'est bien un livre exceptionnel qui ne se complet pas dans le "moi, je" auquel tant de "pilotes-écrivains" succombent péniblement.