"La question du sphinx" de Michel Mouton, ou une magnifique leçon d’humilité adressée aux pilotes. © Gil Roy / Aerobuzz.fr
Passé par l’armée de l’air, aujourd’hui pilote de ligne, Michel Mouton s’est fait connaître en signant une série d’essais ambitieuse sur le commandant de bord. Avec « La question du sphinx », une nouvelle facette de cette personnalité se découvre, celle de romancier. Il offre ici une ode aux jeunes pilotes. A tous les pilotes même !
« La question du sphinx » de Michel Mouton est un grand, un très grand livre. L’auteur, qui connaît bien l’Aviation pour avoir été successivement contrôleur aérien, puis pilote militaire puis commandant de bord, livre à travers l’histoire classique d’un jeune adolescent pris par la passion du pilotage, un hymne incroyable à l’Aviation.
Certains n’y verront dans ce récit, qu’une histoire finalement simple : le héros dont on ne connaît rien, entre par la petite porte dans un aéroclub et le lecteur suit sa progression jusqu’à son premier « solo » à bord d’un planeur. Evidemment, il rencontrera sur sa route des personnages haut en couleur comme il se doit dans tous les aéroclubs qui se respectent.
D’autres y retrouveront les ambiances « chaudes » des fins de journées d’été, lorsque les avions et planeurs sont rangés sous le hangar et les odeurs des merguez mêlées à celles des bières commencent à se côtoyer. Car il y a dans « la question du sphinx » de l’alcool (beaucoup !), du sexe (un peu !), et beaucoup d’autres choses qui font l’ordinaire des club-houses, dès lors que la journée de vol s’est achevée.
Mais l’essentiel du livre n’est pas là ! Derrière la rédaction précise, parfois très drôle, et toujours très respectueuse et rigoureuse des réglementations et procédures aériennes, « la question du sphinx » est une magnifique leçon d’humilité adressée aux pilotes. Il y a de la poésie dans ce livre. On est dans la tragédie classique avec ses unités de temps, de lieu, et d’action.
Mais l’auteur parvient, sans en avoir l’air, à transcender la passion de voler. Les personnages sont « rustres », on pourrait même dire « brut de décoffrage ». Pourtant, tous les acteurs du roman, avec leurs charismes et leurs faiblesses, contribuent à l’émancipation aéronautique, humaine, et même spirituelle, du héros.
C’est tragique et merveilleux. Tragique parce que le lecteur sent bien que cachés derrière chaque personnage, il y a du combat et de la lutte. Merveilleux parce que le rêve de voler devient au fil des pages une réalité éblouissante. C’est un peu le rêve d’Icare, version moderne.
« La question du sphinx »
De Michel Mouton – Editions JPO
195 pages – 19,90 euros
ISBN : 9 782373 010527
Le chapitre consacré au premier « solo » du héros devrait être placardé dans tous les club-houses de tous les aéroclubs tant l’auteur a su décrire à la perfection ce qui se passe dans le corps et dans l’esprit du jeune pilote.
Evidemment, il est toujours possible d’interpréter « la question du sphinx » avec une vision beaucoup plus « terre-à-terre ». Ce serait alors passer à côté du message essentiel du livre : savoir s’élever pour atteindre la parfaite harmonie entre la terre et … le ciel.
Bruno Rivière
Acheter en ligne : La question du sphinx
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Bravo pour votre commentaire qui rejoint tout à fait mon appréciation sur le livre de Monsieur Michel Mouton. Oui, c'est bien un livre exceptionnel qui ne se complet pas dans le "moi, je" auquel tant de "pilotes-écrivains" succombent péniblement.