Encore une monographie très complète – on pourrait même dire sans crainte de se tromper, exhaustive – dont l’éditeur Lela-Presse a le secret. Elle est cette fois consacrée à un avion pas vraiment extraordinaire mais qui a pourtant toute sa place dans l’histoire des ailes françaises parce que premier succès d’un nouvel avionneur au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Dassault, et parce que ce bimoteur a connu une longue carrière dans l’armée de l’Air et de la Marine.
À chaque fois que j’évoque un ouvrage de cet éditeur, désormais le seul à publier en langue française d’impressionnantes monographies sur des sujets (en particulier des aéronefs) tricolores (mais pas que), je ne peux que lui rendre hommage pour cette démarche courageuse et si importante pour notre mémoire aéronautique… Tous ces livres, et celui-ci n’échappe pas à la règle, sont le fruit d’un travail de recherche documentaire et iconographique de leurs auteurs qui suscite l’admiration, tant l’ensemble constitue une impressionnante collection d’ouvrages de référence.
À vrai dire, je dois confesser un certain retard dans l’examen de ce volume relié de 320 pages au format 21 x 29,7 sous couverture cartonnée. Il est sorti voici quelques mois. Me fallait-il, à cause de ce délai, le passer sous silence sur Aerobuzz ? Je ne le pense pas, et je me rattrape donc, tant je considère que Bruno Vielle (déjà auteur de plusieurs livres du même acabit, dont un opus sur le Mercure publié par le CAEA de Mérignac) a fourni un travail remarquable qui doit être connu du plus grand nombre…
Certes, le bimoteur ancestral de Dassault avait connu la publication d’un ouvrage de moindre importance quoique de grande valeur, écrit par l’historien spotter et ancien conservateur du musée de l’Air et de l’Espace Bernard Chenel lors de la fin de carrière de l’avion sous les cocardes au début des années 1980. Carrière de près de 35 années, soit dit en passant, loin d’être terminée sur la scène des meetings aériens tant les machines préservées en état de vol sont encore populaires. Mais, une quarantaine d’années plus tard, la connaissance du sujet n’a fait que croître et embellir.
Le lecteur qui se plonge dans ce livre est littéralement comblé. Il aura au final l’impression de totalement maîtriser l’historique des MD-311, 312 et 315 et même du géniteur MD-303 dont le Flamant est très directement issu. Mais aussi de toutes les versions et sous-versions, et de ses « dérivés« , ou plus exactement des programmes qui ont été développés par Dassault pour lui succéder : Spirale, Communauté et Hirondelle. Programmes qui ont connu une réussite inversement proportionnelle à celui de leur prédécesseur ! Il faut dire que le Flamant, avant d’être un appareil-école, était pensé pour apporter une logistique, rustique et adaptée, à une utilisation au sein des colonies…
Après une préface d’Éric Trappier, pdg de Dassault-Aviation, le chapitrage suit une articulation classique : la genèse, l’industrialisation, la mise en service, la vie opérationnelle et l’emploi dans les colonies ou lors de la guerre d’Algérie, etc. Une partie technique est également présente et bien illustrée de vues issues de documents constructeur ou de manuels de maintenance. Et, cerise sur le gâteau, outre l’évocation soignée des « Dassault » qui survivent en état de vol, bichonnés par diverses équipes de fanas, le livre se termine par une liste de production de toutes les machines fabriquées, liste qui retrace le cursus de chacune d’entre elles avec leurs diverses affectations et la durée de celles-ci.
Vous l’avez compris, ce bouquin est « du très bon Lela-Presse« , mais ne dis-je pas ça lors de chaque parution ? Quoi qu’il en soit, ce « Flamant » mérite toute l’attention des bibliophiles férus d’aviation.
Jean Molveau
Commander le livre Le Flamant & Ses Derives.
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Que de souvenirs pour moi, qui ai vu pendant toute ma jeunesse ces appareils survoler la cité berruyère lors de vols d'entrainement entre la base-école d'Avord et Bourges. Il me semble encore entendre leur bruit bien particulier, notamment quand ils survolaient mon lycée, assez proche des pistes de l'aéroport.
Et c'est le seul de toute la famille qu'on appelait : "Le Dassault". Quel beau titre de noblesse !
Vieux souvenirs de Rochefort lorsque les points fixes Pistons se faisaient sur 312/315 et les Pts fixes réacteurs sur B2, mais toujours le même engouement lors des renouvellements de CDN de la flotte d'Alençon maintenue admirablement en état de vol grâce à la foi inébranlable de père et fils ODOLANT.
Serge
Je vais l'acheter de ce pas!