Publicité
Culture Aéro – brèves

Le Mirage III R de Buc retrouve sa « cocotte » et ses couleurs

Published by
François Brevot

Cinq habitants de Buc restaurent sous ses couleurs d’origine, le Dassault Mirage III R de l’ER 03.033 Moselle installé à l’entrée du village.

Faute de sorties aéronautiques, interdites par le Covid, les français en profitent pour restaurer leur patrimoine, dans les 10 km autorisés autour de chez eux … Cinq villageois de Buc, au sud de Versailles, viennent de repeindre leur Mirage III R. Livré par Secamic en 2009, le III R n°306 de l’armée de l’air, trône à 50 m de l’ancienne porte de l’Aéroparc Louis-Blériot, et face à la statue Jean Casale. Hélas, un an plus tard, il a été vandalisé avec des tags militants.

Le placement de chaque marquage nécessite un minimum de gymnastique et d’équilibre. © François Brévot / Aerobuzz.fr

Il est difficile d’ajuster l’emplacement de chaque marquage avec exactitude : pas de droit à l’erreur au moment du collage. © François Brévot / Aerobuzz.fr

S’aidant de nuanciers de l’Otan, les Bucois ont retrouvé les couleurs du 306 dans un catalogue de peintures en bombe Montana Black, cette dernière étant moins ardue à appliquer, que la traditionnelle peinture militaire en pistolet, raconte Sylvain, cheville ouvrière du groupe. En convertissant à l’échelle réelle, les côtes de marquages retrouvés à l’issue d’une profonde recherche documentaire, son associé, Lemna, a réussi à imprimer par informatique, cocardes, insignes, et stencils, sur des films autocollants, dont la fameuse «  cocotte » collée sur l’empennage.

La taille de chaque visuel a été calculée, en se calant sur celle de la cocarde. © François Brévot / Aerobuzz.fr

Un Mirage IIIR repeint avec la cocotte de la BR.11, comme si il sortait d’usine. © François Brévot / Aerobuzz.fr

Le Mirage IIIR numéro 306 fut affecté sur la BA124 de Strasbourg, successivement à l’ER 03.033 Moselle (escadrille BR.11) du 7 juin 1963, à août 1970, puis à l’ER 01.033 Belfort, jusqu’au 4 décembre 1980, avant finalement, d’être cédé au CEV de Brétigny jusqu’en 1995. En juin 2009, il a été donné à la Ville de Buc, par la société Secamic qui se trouve sur la commune.

François Brévot

 

Publicité
François Brevot

François Brévot est un reporter globe-trotter, chroniqueur, et photographe, passionné d’histoire contemporaine, aéronautique et spatiale, et de géopolitique. Il écrit en particulier, sur l’aviation militaire moderne ou ancienne, française ou internationale, et de nombreux récits de voyages sur des destinations et musées à caractère aéronautique. Spécialisé sur les nouvelles puissances aériennes, il visite très régulièrement les salons aéronautiques émergents du nouveau Siècle, que ce soit en Russie, en Chine, en Asie, en Turquie, et se passionne pour les nations d’Europe centrale.

View Comments

  • Je suis désolé ,mais cet avion (en unité opérationnelle ) n'a jamais été équipé d'un ILS dont on voit l'antenne en haut de la dérive. Cette transformation a du être effectuée lors de son passage au CEV de Brétigny . Malgré tout quelle restauration ! . Bravo à tous ceux qui y ont participé en espérant que sa livrée ne subira pas d'outrage .J'ai volé sur ce 306 à de multiples reprises lors de mon passage à l'ER 01/33 de 72 à 78.

  • Ca fait du bien de savoir ce IIIR à nouveau respecté! Ce que ces volontaires passionnés ne savent pas, c'est qu'un des pilotes de cet avion repose à deux kilomètres, dans le petit cimetière des Loges en Josas. Ainsi, le IIIR No 306 et son pilote, Pierre Jarry, reposent 'en voisins'. C'est d'ailleurs là-dessus que se conclut le livre 'Pilote de Reco, de Cognac à Washington' (à découvrir aux Editions NEL, Paris, 2010).

  • Vous n'allez pas me remonter le moral , avec votre article !!!!!
    J'ai piloté ce MIII R N° 306 les 15 et 23 Mars 1967 quand j'appartenais au 3/33 !
    IL y a 54 ans .
    Je vais essayer de prendre contact avec l'équipe qui le restaure , afin de les remercier .
    Merci AEROBUZZ de m'avoir rappelé ces années de " VRAI " pilotage .

  • Comme d'habitude, aucuns jeunes ados pour aider ... Ils transmettent quoi les parents et grands parents ?!

    • C'est justement la question de pose Adrien 31 : quelles valeurs transmettons nous à nos jeunes ?
      Que bugger devant un écran connecté est plus important que les valeurs humaines ?
      Partager sa culture, son histoire, ses valeurs, ne se fait pas sur internet.
      Je parie que certain vont découvrir, un jour, que leur grand père était héros de guerre ou grand scientifique dans un site web d'histoire, voire sur wikipédia !
      L'éducation civique se fait tous les jours, également par l'action bien réelle et pas uniquement par de jolis textes lus en diagonale. Quand un gamin a nettoyé des tags parce ce qu'il trouve que ça fait moche en face de chez lui ou sur l'avion sur lequel volait son grand père y'a 40 ans, il ne prend pas les choses de la même manière quand des sagouins reviennent plus tard tagger !
      Ca s'appelle la vie en communauté, en société.
      Et ce n'est donc surtout pas seul devant un écran.

    • Beaucoup de jeunes et d'ados, hélas, sont actuellement coincés par une Éducation Nationale en totale déroute devant des écrans d'ordinateurs plus ou moins performants, à galérer sur des ENT plus ou moins buggués, pour essayer de préparer leur Brevet, leur Bac, leur BTS.... leur avenir, en résumé !
      Alors un minimum de bienveillance pourrait amener à comprendre que le passé ne soit pas leur préoccupation principale en ce moment.
      Quoique, heureusement, on en trouve encore pas mal à traîner dans les aéro-clubs, sur les terrains de vol-à-voile, à spotter dans les meetings.....

  • Très beau travail, pour restaurer cet avion prestigieux avec son célèbre insigne. Et en plus, c'est bien fait - ce qui n'est pas toujours le cas.
    Problème éternel : les avions laissés en plein air se dégradent vite (et c'est valable aussi pour les bases aériennes, je ne parle même pas des aéroclubs qui au fil des années sont un peu devenus le dépotoir de l'Armée de l'air) Là c'était un avion donné par la SECAMIC voisine, qui ne savait plus trop quoi en faire (ils l'avaient manifestement récupéré pour le vendre d'occasion à une armée de l'air lointaine, ça aurait pu marcher il y a 20 ans..)
    Force est de reconnaitre qu'en banlieue, sur un rond-point, posé à même le sol, cet avion est fort vulnérable aux anti-aéronautique, anti-armée... et autres jaloux et anti-tout, qui hélas sont nombreux. Une clôture ou un trépied l'éloignant du sol (comme le splendide IIIRD d'Ambérieu... du même escadron!) sera peut-être nécessaire. Mais là qui paiera ? se faire donner un vieux Mirage, tout le monde y arrive - le préserver, c'est autre chose. Bravo encore à cette équipe !

  • Merci à ces villageois passionnés et investis. C’était tellement triste de voir cette pièce du patrimoine souillée par des messages militants.
    Bravo à eux.

  • Bravo les gars, vous êtes des chefs, il est superbe.
    Espérons qu'il restera dans cet état le plus longtemps possible , avant qu'il ne soit tagué ...

Recent Posts

Fin du Puma dans la Royal Air Force

Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More

21 novembre 2024

Le radar de la tour de contrôle de CDG héliporté

La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More

21 novembre 2024

Service prolongé jusqu’en 2040 pour les PC-7 suisses

Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More

21 novembre 2024

Spirit Airlines se place sous la protection du chapitre 11

On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More

21 novembre 2024

Biblio – Cavalier du ciel

Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More

20 novembre 2024

Le Pérou reçoit un Beechcraft King Air 360CHW équipé evasan

Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More

20 novembre 2024
Publicité