Que voilà un beau livre ! C’est un cadeau à se faire ou à faire à d’autres. En ces temps de morosité et d’inquiétude, voilà un livre qui vous remet droit. Il expose avec simplicité ce qu’une poignée d’hommes et de femmes peuvent accomplir pour rendre le monde plus fraternel et les actions humanitaires plus efficaces.
L’auteur du récit est Stéphane Dugast. Né en 1974 à Nantes, écrivain, il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages et le réalisateur d’une douzaine de documentaires. De plus, il est secrétaire général de la Société des explorateurs français. Mais la rédaction de cet ouvrage fut pour lui un défit et une course contre la montre, car Aviation Sans Frontière ne lui avait donné que trois mois pour accomplir son travail.
Le texte est essentiel, mais il est magnifié par la qualité des images, dues en grande partie à la bande des Zeppelin boys. Leurs photos sublimes alternent avec des images d’archives éloquentes dans leur simplicité.
L’ouvrage s’ouvre avec une préface de Bertrand Piccard et s’achève avec le sourire d’Anggun, la marraine d’ASF.
Au fil de la lecture on apprend comment cette ONG est née en 1980 grâce à l’impulsion de quelques uns donnée auparavant au moment de la guerre du Biafra et de la famine en Ethiopie. Les photos permettent de comprendre dans quelles conditions se déroulaient les vols. Une petite photo évoque un mitraillage mortel d’un Cessna dans le ciel de Phnom Penh en 1994. D’autres montrent l’association active au Salvador ou au Honduras, région où on ne s’attendait pas à la voir.
Ces superbes clichés détaillent l’ensemble des opérations d’ASF et de ses correspondants : les habitants d’un village de brousse africaine défrichent une piste de fortune ; lors de l’épidémie d’Ebola les pilotes d’ASF acceptent de transporter des malades dans des tentes transparentes étanches. Il est à noter qu’ASF est la seule ONG au monde à disposer d’un CTA (Certificat de Transport Aérien). L’acheminement du fret est aussi important, comme le lait en poudre en cas de famine : 10 tonnes de lait en poudre se transforment en 100.000 litres de lait.
Moins connues peut-être sont les activités d’accompagnement de réfugiés depuis leurs camps jusqu’aux pays d’accueil, ou encore les Ailes du Sourire qui offrent la joie de voler aux enfants les plus défavorisés. Ce ne sont que quelques exemples de ce que vous découvrirez avec émotion en lisant ce bel ouvrage. Les Editions de la Martinière ne mégotent pas sur la qualité.
C’est volontairement que je ne cite aucun des acteurs, car il faudrait les citer tous, et ils sont des centaines, donnant leur temps et leurs compétences, parfois prenant des risques. Ils sont le tissu vivant de cette épopée altruiste, active depuis 38 ans, qui méritait bien un conteur.
Jean Ponsignon
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