Les éditions JPO ont convaincu Jean Pinet, le pilote d’essais qui a fait passer à Concorde le mur du son pour la première fois, de raconter le supersonique de l’intérieur. Malgré un sous-titre accrocheur, « Les hommes de Concorde » est beaucoup plus qu’un livre d’exploits et de souvenirs.
« 110 tonnes en tonneau ». Effectivement, avec un tel sous-titre, les amateurs d’aéronautique ne résisteront pas à la tentation d’apprendre comment, en septembre 1980, alors qu’il était en service depuis près de quatre ans, Concorde a passé un tonneau barriqué. Jean Pinet qui rend public cette péripétie, n’était pas à bord. « Il y eut trois vols avec probablement un seul tonneau barriqué au cours de chacun d’eux », écrit il. « Mais au dernier vol, un ébranlement sonore de la structure – dû probablement à un incident sur les commandes de vol n’appréciant pas l’obligation imprévue à laquelle elles étaient soumises -, rappela chacun à la prudence ».
Voilà, c’est tout. Quelques lignes seulement, entre la page 38 et la page 39. Le « scoop » est là. L’essentiel du livre est ailleurs. Ceux qui étaient présents le 6 février 2019 à l’Aéro-club de France, quand la présidente Catherine Maunoury a remis à Jean Pinet, la Grande médaille de l’Aéro-club de France, savent l’importance qu’a attachée, ce grand nom de l’aéronautique, à la formation et aux facteurs humains. Cette préoccupation est omniprésente dans cet ouvrage, comme elle a soutenu la carrière de l’auteur.
Jean Pinet a pris conscience très tôt de la responsabilité, en termes de formation que devait être celle d’un constructeur aéronautique qui ambitionnait de rivaliser avec les plus grands, et en particulier avec Boeing. Cette prise de conscience date de sa formation de pilote militaire aux USA, en 1953. « Là ce fut une révélation pour moi. Je découvrais l’Amérique, mais aussi et surtout les méthodes d’enseignement opérationnel de l’US Air Force mises au point à l’occasion de la Seconde guerre mondiale ».
Des années plus tard, il fera le choix de quitter les essais en vol de Concorde pour rejoindre Airbus et créer Aéroformation, le département formation de l’avionneur européen. En 1972, tout était à inventer, et l’environnement était loin d’être porteur. « A cette époque, la formation était considérée comme un mal nécessaire qu’il fallait garder à un niveau minimum ». Il lui faudra convaincre et développer les outils.
Avec son équipe, pendant 22 ans, il va écrire la doctrine qu’il ne cessera de remettre en question. Une quête sans fin, qu’il poursuivra bien après sa retraite, en obtenant une thèse de doctorat, meilleur moyen selon lui pour essayer de comprendre le comportement parfois irrationnel d’un pilote entrainé face à l’imprévu. Et si aujourd’hui Airbus s’implique dans la formation ab initio des futurs pilotes de ses avions c’est sans doute parce que les graines qu’a semées Jean Pinet et d’autres ont germé.
Et même si vous auriez aimé en apprendre plus sur les trois tonneaux barriqués qu’a passé Concorde, vous prendrez du plaisir à lire les anecdotes autour de Concorde et vous sortirez ébloui par le témoignage engagé de ce passionné lucide de 90 ans que reste Jean Pinet, l’un des hommes de Concorde, et beaucoup plus encore.
Gil Roy
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Bonjour,
je suis à la recherche d'un employeur pour signer un contrat d'apprentissage de deux ans pour faire un bac pro aéronautique option systèmes. Je souhaiterais devenir mécanicien.
Je suis admis au CFA des métiers de l'Aérien à Massy, mais je dois trouver l'entreprise avant la rentrée prochaine.
Si quelqu'un a des pistes? J'ai envoyé une trentaine de CV avec lettre de motivation...sans succès.
Bien cordialement.
Benjamin
alberro44@gmail.com
Suite...,Jean Marcot et Gilles Jardinaud,vol AF 4590.
C'était une grande famille.
Par contre,pour l'entretien,c'était souvent la galère,surtout sur les moteurs.Sur les Rolls-Royce, il fallait avoir des doigts de fée.Même un changement de roue pouvait être galère,surtout avec les freins chauds et les filetages super fins.Et puis,les roues à gauche du fût,filetage à gauche et,à droite, filetage à droite.Il fallait le trouver ça! Sinon,ça reste pour moi un merveilleux souvenir avec des entraînements à Shannon,des dépannages à...Santa Maria , Mexico,Shannon...
Le plus bel avion du monde encore à ce jour... à mon avis.
Bonjour,
En temps que mécano avion,j'ai travaillé sur Concorde de 76 à 84.
Quelle aventure! A la création de la division,il y avait une ambiance formidable.Les équipages passaient nous voir de temps en temps,parmi lesquels les regrettés Christian Marty,
je me souviens du direct à la TV du 1er vol de Concorde, comme cela s'est passé un dimanche, il y avait beaucoup de monde devant son petit écran...
en dehors du décollage très émouvant, la plus belle image a été celle des "vortex" en bout d'aile apparus à l’atterrissage grâce à la poussière sur la piste;
le lendemain, tous les journaux titraient en 1ère page et même le quotidien l'Equipe avait publié (sur son papier jaune du lundi) une photo de l'avion en vol ! c'est dire l'exploit...
J'ai vécu ces moments là en temps que dessinateur d'etudes projet Concorde. Que de moments passionnants de ma carrière !
Bonjour,
Je prépare un ouvrage technique dédié à Concorde.
Pourriez-vous me recontacter par émail svp ?
peterdarger@gmail.com
Bonjour,
Je travaille en usinage mécanique
Aéro et suis passionné du concorde.
À tout hasard auriez -vous encore quelques plans de pièces du projet concorde?
Bien cordialement
Pierre
pierrotetpont@gmail.com
J'ai soixante quinze ans . Monsieur Ramondou CONCORDE, CE RAJEUNI C'EST VRAIMENT L'EXPLOIT DU SIECLE, JE NAIS JAMAIS LA CHANCE DE VOYAGER AVEC CE SUPERBE AVION BRAVO LA FRANCE ET AIRBUS JE VOUS FÉLICITE À BIENTÔT SI MA SANTÉ ME LE PERMET. BON COURAGE.