En 150 pages, Claude Lelaie, un homme pour qui les machines volantes n’ont plus de secret (ancien pilote de chasse, puis pilote de ligne, puis pilote d’essais notamment de l’A380…) démontre que piloter un A380 est aussi « facile », selon lui, que piloter un DR400 ! Son dernier livre « De l’école de pilotage à l’A380 » est une suite d’anecdotes, de questions-réponses, d’illustrations et de démonstrations qui prouvent les similitudes qui existent entre pratiquement tous les avions. Rien à voir avec son remarquable ouvrage sur les essais en vol de l’A380 vus de l’intérieur.
Dans son dernier ouvrage, Claude Lelaie explique par exemple comment se comporte un A380 au décrochage. «… presque comme un monomoteur ! De légers mouvements en lacet ou en roulis sont visibles lorsqu’on atteint le décrochage. L’abattée longitudinale est quelquefois moins nette sur les gros avions, mais il arrive aussi qu’elle soit peu marquée sur certains appareils légers, comme par exemple sur le TB20 Trinidad. La récupération est absolument immédiate en poussant très légèrement sur le manche… » (page 18). Quant au roulage, même si l’A380 dispose de plusieurs caméras pour aider le pilote à respecter les axes sur la piste et les taxiways, les techniques de roulage sont les mêmes. « Les élèves pilotes ont tout intérêt à prendre de bonnes habitudes dès le début et à s’astreindre à rouler parfaitement sur l’axe, que ce soit sur les taxiways ou sur la piste au décollage et à l’atterrissage. Une astuce universelle, valable du monomoteur au jumbo jet est d’aligner visuellement le bord interne de la cuisse qui se trouve le plus près du centre de l’avion avec la ligne axiale. Mesdames, Mesdemoiselles, pour prendre vos repères, volez en pantalon ! » (page 29).
L’auteur n’oublie pas non plus de rappeler certaines vérités, comme celles par exemple qui concernent la sécurité des vols. « Il faut quand même garder à l’esprit que l’avion est aujourd’hui l’un des moyens de transport les plus sûrs. Pour donner un ordre de grandeur du point de vue statistique, dans le transport aérien il y a un accident mortel pour un million de fois le tour de la terre… » (page 59). De même Claude Lelaie, avec toute la rigueur qu’on lui connaît, rappelle aussi les énormes progrès qui ont été réalisés dans la conception des avions d’aujourd’hui. « La finesse [d’un très gros jet] est élevée, de l’ordre de 20. Tout comme les planeurs du début des années 60 ! » (page 126)
Finalement, la question principale est : « le pilotage d’un gros jet est-il difficile ? La réponse est sans ambiguïté : non. C’est peut-être ennuyeux à avouer dans les cercles non aéronautiques sans porter atteinte à l’égo de certains pilotes, mais c’est la vérité ! La difficulté du métier n’est pas dans le maniement d’un avion mais dans les prises de décisions de toute nature. » (page 9).
Bruno Rivière
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Les réflexions de Claude Lelaie sur le pilotage des avions
L'ennui c'est que nos malheureux camarades de l'AF 447 n'ont pas du suivre les mêmes cours de pilotage que M. Lelaie, sinon ils seraient encore parmi nous! À la suite de ce grave accident, le monde aéronautique à réformé ses cours de pilotage, notamment sur l'approche et la gestion du décrochage.
Les réflexions de Claude Lelaie sur le pilotage des avions
C est marrant,
les pilotes de 747, comparent aussi son pilotage a celui d un Cessna.. sourire..
En attendant , le 380 est un "plus" cote passager.. pour l instant, avant le betaillage..
Porco