A quoi a pu penser Pierre-Georges Latécoère, le 11 avril 1927, dans les heures qui ont précédé la cession de la Ligne à Marcel Bouilloux-Lafond ? Dans une fiction « plausible », Jacques Arnould a imaginé ce moment et raconte les événements qui ont conduit à cette décision.
Le 11 Avril 1927, Pierre Georges Latécoère, l’homme « sans qui la Ligne n’aurait pas existé », en proie à des tracas matériels et lassé par les difficultés qu’il rencontrait en Amérique du Sud dans l’exploitation de la prolongation de la ligne entre Rio et Récife, cède la presque totalité des parts des Lignes Aériennes Latécoère à Marcel Bouilloux-Lafond, industriel et homme d’affaires français installé au Brésil. La suite est une autre histoire qui verra la naissance de l’Aéropostale et d’Air France dès 1933… Pour sa part, Jacques Arnould a choisi de relater dans son ouvrage « Et la ligne Vivra ! » (Editions Privat) les derniers instants avant la cession de sa compagnie.
Fasciné par l’étonnante personnalité de ce brillant ingénieur et entrepreneur, à la fois amateur de belle littérature et de beaux livres, de musique classique autant que de bonne chère, de belles demeures et de jolies dames, il nous immerge dans l’intimité de Pierre-Georges. Tout au long des 190 pages de son « petit livre », il ne le nomme toujours que par son prénom.
Jacques Arnould s’appuie sur une importante iconographie fournie par la Fondation Latécoère et par Marie-Vincente Latécoère, belle fille du pionnier. Il s’est aussi aidé du travail des historiens et biographes qui l’ont précédé dans cet exercice. De savoureuses anecdotes témoignent d’instants vécus pendant dix années au sortir de la guerre par cet ancien élève de l’Ecole Centrale qui, du fait d’une vue déficiente, n’avait jamais pu être pilote, mais qui devint le créateur et le patron de la première compagnie aérienne.
On découvre, parmi nombres d’autres récits, illustrations et images le plus souvent méconnues, le salaire des pilotes, les multiples péripéties rencontrées lors des survols du désert, par les équipages où par celui qui rêvait, depuis son hôtel particulier de l’Avenue Marceau, de ses bureaux du boulevard Haussmann ou dans son usine et sous les hangars de Montaudan, du « plaisir d’en être ».
Un ouvrage dans lequel le lecteur va retrouver les acteurs qui ont œuvré à la renommée de l’entreprise : Daurat le chef d’exploitation intraitable, les héroïques pilotes que Jacques Arnould compare à la Garde Impériale de Napoléon et qualifie de « Grognards du ciel » ou de « loups des airs » : St Exupéry, Mermoz, Guillaumet, Renne et tant d’autres, mais aussi Beppo de Massimi, l’un des premiers et plus fidèles collaborateurs, un homme exceptionnel qui va grandement contribuer au défrichage de la ligne de Toulouse à Casablanca, puis plus au Sud vers Cap Juby et Villa Cisneros et enfin en Amérique du Sud… Beppo de Massimi à qui, en ce 11 avril 1927, le « patron » va apprendre la vente de l’entreprise.
Si le contenu de cet ouvrage relève plutôt de la « fiction à partir de faits réels », tel que l’exprime Jacques Arnould, il ne nous en fait pas moins découvrir, en respectant une réelle justesse historique et une volonté de ne pas faire de son écrit une nouvelle biographie, nombre de facettes inconnues de la personnalité de ce grand entrepreneur que fut Pierre Georges Latécoère. Pour cette seule raison, si ce n’est aussi la qualité de l’écriture, tout passionné de la dimension humaine des grandes aventures du XXème siècle se devrait de posséder cet ouvrage. Noël approche… Ph.C
Acheter en ligne : Et la ligne vivra ! : Latécoère, 11 avril 1927
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Bouillons vivait en France et était maire d,une ville de la somme si ma mémoire ne fait défaut . Je crois même qu'il était avocat ....!!
Il y a laissé sa fortune suite aux entourloupettes purement Françaises ......!!
de musique classique autant que de bonne chère ?
ou plutôt de bonne chair ? quoique si la chair est bonne, elle sera chère.
Cher Monsieur JMB, je persiste et signe ! ....et vous livre ici la définition encyclopédique de "faire bonne chère" :
Expression venant de chère, du latin cara, « visage, face ». Elle ne prend son sens actuel qu’au XVIIe siècle, le sens premier signifiant faire bonne figure, ou être aimable (« accueillant »), sens que l'on a conservé en anglo-normand dans le vocable cheer.
Faire bonne chère \fɛʁ bɔn ʃɛʁ\ intransitif :Bien manger, faire ripaille, faire débauche de table. ex : "Cela fait bien longtemps que nous n’avions fait si bonne chère."
Bien qu’elle en ait aujourd’hui le sens, probablement à cause de l’homonymie, l’expression ne s’écrit jamais faire bonne chair.
Certes nous autres rédacteurs ne sommes pas infaillibles, mais en ce qui me concerne j'essaie de ne pas trahir notre langue française... autant que faire se peut et quand j'ai un doute .. je vérifie !... ce que je vous engage vivement à faire cher monsieur JMB... tout en vous souhaitant d'excellentes fêtes de fin d'année autour d'une bonne table... pour y faire bonne chère... assurément ! Cordialement.
Philippe Chetail - Aerobuzz.fr