Né en février 1923, Michel Rétif a quitté ce monde à l’âge de 101 ans ce 23 juillet 2024. Célèbre pour avoir été le mécanicien navigant du vol inaugural de Concorde, il a été impliqué dans de très nombreux programmes qui ont fait l’aéronautique française ce qu’elle est aujourd’hui.
Né en 1923, Michel Rétif intègre la SNCASO en septembre 1938. Remarqué par ses talents de mécaniciens, il intègre les essais en vol dès la fin du conflit mondial et participe au programme Triton, premier avion à réaction français, en tant que mécanicien navigant d’essais. Il effectue le premier vol du premier SO 4050 Vautour en compagnie d’un certain Jacques Guignard en 1952.
On le retrouve ensuite impliqué dans les programme Bretagne et surtout Caravelle. En 1964 il devient chef mécanicien d’essais chez Sud Aviation et c’est à ce titre qu’il est impliqué dans le programme Concorde et que le 2 mars 1969 il participe au tout premier vol du supersonique. Au sein de son entreprise, il assure ensuite le suivi technique des Concorde en service dans les compagnies aériennes Air France et British Airways.
Il était le dernier survivant de l’équipage du premier vol de Concorde après les décès de Jacques Guignard en 1988, Henry Perrier en 2012 et bien sûr André Turcat en 2016.
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Quelle longue et belle vie !
Ce départ sonne la fin d'une époque, celle des avions où l'humain dominait encore son métier, avec peu de calculateurs bien qu'à la pointe de la technologie de l'époque.
L'Officier Mécanicien Navigant a disparu, le copilote va disparaitre puis ce sera l'avion sans pilote.
L'équipage du Concorde ayant disparu, voilà l'Intelligence Artificielle qui envahit les cockpits mais qui ne remplacera pas l'enthousiasme que des hommes comme Michel Rétif avaient soulevé.
Un grand Monsieur. Ayant eu en 2019 l'insigne honneur de passer avec lui une journée entière au musée Aeroscopia pour commémorer les 60 ans de dame Caravelle, j'avais pu apprécier son humilité et sa simplicité. De nos conversations suintaient sa passion de l'aviation et sa tristesse de n'avoir plus auprès de lui ses chers camarades des temps héroïques. J'avais réussi à l'amuser en lui disant qu'il ne se doutait pas que, plus jeune que lui de 22 ans, j'avais été parfois proche lors des essais du biréacteur révolutionnaire. Les jeudis après-midi dans les années 1955 à 59, quand il faisait beau et que je déjouais la vigilance de ma mère, je me postais derrière la clôture de fils de fer barbelés et piquets de bois, juste à une centaine de mètres du seuil de la piste 33 de Blagnac. Je me soûlais du fracas et du vent des réacteurs. Pas du tout... rétif aux embûches pour le devenir, je décidais que je serai pilote Caravelle. Je l'ai été et j'eus toujours le plus grand respect pour mes collègues mécaniciens (navigants ou pas). Clin d'oeil à Christian Mérigot, ancien OMN Air France et aujourd'hui fidèle lecteur !