Sous le soleil de Tokyo

L’auteur japonais de manga (« mangaka » pour les initiés) Seiho Takizawa fait son retour en France avec une nouvelle série retraçant la vie d’un pilote de chasse japonais du centre d’essais en vol de l’armée impériale, pendant la deuxième guerre mondiale. Un nouveau témoignage historique d’un toujours aussi grand réalisme graphique.

Ce sont le dessinateur Romain Hugault et l’éditeur suisse Pierre Paquet qui ont fait connaître aux amateurs français de bande dessinée, le mangaka Seiho Takizawa, en publiant en 2015 deux recueils regroupant des histoires courtes parues au Japon, au début des années 1990 pour les plus anciennes, et traduites pour la première fois en français. Les lecteurs de bandes dessinées aéronautiques ont pu découvrir à cette occasion que la forme narrative du manga se prêtait bien au récit de batailles aériennes dont Takizawa s’est fait une spécialité.

A l’école du dessin de maquette

Pour les plus anciens d’entre nous, le parallèle avec les petits formats des années 60 et 70 en France, n’est pas absurde, si ce n’est le sens de la lecture inversé et surtout le remarquable réalisme des scènes d’action et surtout des avions. Ce réalisme recherché par les lecteurs de BD aéronautique et caractéristique de l’œuvre de Takizawa s’explique ici dans le fait que mangaka a débuté sa carrière dans une magazine de maquettes, en l’occurrence Model Graphix. Et au Japon, le modélisme est élevé au rang d’art.

Grâce au souci du détail de Takizawa, ses récits sont un cours d’histoire sur l’aviation japonaise. Au fil des pages lues de droite à gauche on découvre le mode de fonctionnement archaïque de l’armée impériale durant la deuxième guerre mondiale et on se familiarise avec les avions japonais.

Un manga à collectionner

Dans cette nouvelle série qu’a choisi d’éditer Delcourt, le héros est un pilote de chasse ayant combattu dans diverses régions du monde qui rentre à Tokyo, fin 1943. Il est muté au centre d’essais aériens de l’armée impériale.

L’éditeur a choisi de conserver le même format et le même type de papier que l’édition originale. Autrement dit, il propose un vrai manga consommable qui (au Japon) est destiné à finir dans une poubelle du métro, après lecture. En 2015, Paquet, quand il avait choisi d’éditer Seiho Takizawa, était parti sur une édition beaucoup plus soignée, répondant plus au goût des amateurs de bande dessinée franco-belges. Toutefois, rien n’empêche de faire une place méritée dans sa bibliothèque à ce seinenLe seinen est un manga qui s’adresse aux jeunes adultes. Au contraire… G.R.

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