Entre ciel et montagne, un essai de Bernard Bonnelle sur l’amitié entre Antoine de Saint-Exupéry et Henry de Ségogne. Une œuvre littéraire avant tout.
Bernard Bonnelle raconte l’amitié « brouillonne », qui lia l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry, et l’alpiniste Henry de Ségogne. Le premier manquera de perdre la vie lors de son raid entre Paris et Saigon. L’autre renoncera à quelques centaines de mètres du sommet et ne deviendra pas le premier vainqueur d’un plus de 8.000 mètres. Evoquant Saint-Exupéry, l’auteur lui prête cette analyse : « Que son raid aérien Paris-Saigon se fut terminé dans les sables du désert, c’était bien mérité : il l’avait préparé par-dessus la jambe, entre une soirée de réveillon et une querelle avec Consuleo. Mais qu’une mousson trop précoce prive Henry du résultat de deux années de travail minutieux, c’était trop injuste ».
« Avec sa forte carrure, sa bonne bouille de Pierrot lunaire et son accoutrement hétéroclite de provincial monté à Paris, Antoine ne passait pas inaperçu ; mais la distinction naturelle d’Henry, ses allures à la fois libres et policées, son profil racé et son sourire mi-charmeur, mi-moqueur, avaient peut-être également attiré l’attention d’Antoine ». Ils se verront pour la dernière fois, en septembre 1940, dans le parc des Sources, à Vichy. « Ni l’un ni l’autre n’aimaient les effusions. Au moment de se séparer, Antoine détourna le regard pour ne pas laisser voir ses yeux luisants. Pressentaient-ils qu’ils se quittaient pour toujours ? Henry suivit du regard la haute silhouette de son ami qui tournait derrière le kiosque. Vingt-trois ans auparavant, Antoine avait fait irruption dans sa vie, en poussant sans ménagement le fâcheux qui lui cherchait querelle, dans la cour du lycée Saint-Louis. Ce n’était plus une intuition, mais une certitude : ils ne se reverraient jamais ».
Saint-Exupéry mettra sa notoriété dans la balance pour retourner au combat. Il mourra en mission, le 31 juillet 1944. Ségogne poursuivra sa carrière de haut-fonctionnaire sous l’occupation, puis lors de la reconstruction de la France. Il mourra en 1977.
Ce n’est pas un énième document à la gloire de Saint-Exupéry, mais un livre sur l’amitié. Les grandes figures des lignes Latécoère et de l’Aéropostale en sont absentes. En revanche, on y croise d’autres amis communs, tels que le romancier Léon Werth, à qui Saint-Exupéry dédicaça « Terre des Hommes », ou encore l’auteur Jean Prévost tué dans le maquis du Vercors, et Pierre Dalloz, autre résistant.
Bernard Bonnelle a glissé dans son récit des clichés en noir et blanc de ces hommes qui les rendent encore plus proches.
Gil Roy
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