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Crash du prototype de l’Il-112V

L'IL-112V devait participer au 7ième Forum militaire et technique international « Armée-2021 » entre le 22 et le 28 août 2021. © OAK

Le 17 août 2021, l'unique prototype volant de l'avion de transport militaire Ilyushin Il-112V (RF-41400) s'est écrasé en phase d'approche dans la région de Moscou.

Selon la compagnie aéronautique OAK, l’appareil effectuait un vol d’entrainement lorsqu’il s’est écrasé en phase d’approche. Il s’apprêtait à atterrir sur la base aérienne de Kubinka.

Les images filmées par le vidéaste amateur Dmitri Ovtchinnikov, et diffusées sur les réseaux sociaux, montrent le turbopropulseur Klimov TV7-117ST droit de l’avion en flammes.

L’appareil a ensuite rapidement perdu de l’altitude, en virage, jusqu’au crash. Les trois membres d’équipage, dont on compte le pilote d’essai et Héros de la Fédération de Russie Nikolai Kuimov, sont...

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23 commentaires

La possibilité de commenter une information est désormais offerte aux seuls abonnés Premium d’Aerobuzz.fr. Ce choix s’est imposé pour enrayer une dérive détestable. Nous souhaitons qu’à travers leurs commentaires, nos lecteurs puissent apporter une information complémentaire dans l’intérêt de tous, sans craindre de se faire tacler par des internautes anonymes et vindicatifs.

  • Le vice-Premier ministre russe Iouri Borisov avait déjà constaté en juillet, après une visite de l’usine WASO à Voronesch, que l’avion ne répondait pas aux exigences du Kremlin. « Tant que vous ne confirmez pas les performances de vol exigées de l’Il-112, il est inutile de parler de contrats en série », avait-il déclaré.
    Selon le site Kommersant, il résulte des premières analyses de l’accident, qu’une perte de stabilité des émissions de gaz aurait été le point de départ de l’accident, qui aurait conduit à la destruction partielle de la turbine, dont les débris ont coupé des conduites de carburant.
    Les fuites de kérogène auraient engendré un incendie, qui se serait rapidement propagé à la structure de l’aile. Le feu a détruit l’aileron rendant l’appareil incontrôlable.
    L’article précise que l’l’Il-112W n’est doté de deux extincteurs par moteur, alors que la version civile en est équipé de six à chaque turbine. En outre ces deux dispositifs d’extinction ne seraient pas dirigés vers le moteur.
    Kommersant dénonce le manque de maturité des moteurs Klimow TW7-117ST qui tombaient très régulièrement en panne, limitant jusque là les essais de l’unique prototype, à seulement 23 vols de quelques minutes.

    Sur le portail News.ru, l’ancien constructeur en chef d’Iliouchin, Nikolaï Talikov, déclare qu’il s’attendait à un accident, compte tenu de la mauvaise qualité de ces moteurs. Il dénonce la succession aux commandes de l’avionneur de six patrons, au cours des sept dernières année.

    Selon l’ingénieur Andrej Zlobin, autrefois impliqué dans le développement de la version originale du Klimow TW7-117, la conception de base de ce moteur est fiable, mais offre peu de marge de progression. Or, c’est précisément ce genre de modifications « forcées » qui ont été effectuées sur le TW7-117ST de l’Il-112W.
    Zlobin affirme que le TW7-117 de base est doté de composants de turbines et d’un système de refroidissement réduits, rendant une optimisation très délicate.
    L’ancien ingénieur déclare par ailleurs que l’industrie aéronautique russe serait dirigée par des personnes aux « cerveau de poulet » qui, bien qu’occupant des postes de direction, n’ont aucune formation aéronautique.
    Il affirme avoir des sueurs froides quand il pense que ces « incompétents » vont peut-être bientôt essayer de faire passer l’aviation russe à l’hydrogène.

    Depuis l’accident les essais du turbopropulseur régional Il-114-300, qui devait remplacer l’An-24, et qui possède les même moteurs que l’Il-112, ont été interrompus.
    A défaut de disposer rapidement d’un remplaçant à l’An-24, il se dit que Moscou se verra peut-être contraint de faire l’acquisition d’un appareil étranger.

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  • par Laurent Altenburger

    Voici un article interessant sur la chaine d‘evenement catastrophique. RIP courageous crew.
    Des indications de Design failure, Test preparation failure et finalement Management failure. Ça en fait du monde à mettre en prison!

    https://www.scramble.nl/military-news/the-cause-of-the-crash-of-the-il-112v-prototype

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  • Pourquoi le pilote n’a-t-il pas coupé le moteur de l’aile gauche étant entendu que le côté droit était supposé déjà « mort » ?
    Ce brusque virage est dû à la poussée venant du côté opposé au feu !!!

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    • Parce que quand on vient de perdre 50% de la puissance de l’avion, la première priorité n’est pas de perdre volontairement les 50% restant !
      Mais plutôt d’essayer d’utiliser les 50% restant pour se donner des solutions. Bien sûr, cela n’est pas simple, et même difficile souvent, si on est à basse vitesse et/ou basse altitude.

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  • Bonjour,
    Je suis petit pilote et j’aimerais qu’il soit commenté la différence entre le décrochage et la VMCA, merci.
    c177@wanadoo.fr

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    • Décrochage : l’aile dépasse son incidence maximale et les filets d’air « décrochent » du profil. L’aile perd à cette endroit toute portance.
      VMCA : Vitesse Minimale de Contrôle en Air libre. C’est à dire la vitesse minimale ou les gouvernes permettent de garder le contrôle de l’avion. Dans le cas d’un bimoteur, c’est en particulier la vitesse minimale ou les gouvernes permettent de contrer les effets d’un moteur en panne (traction dissymétrique).
      Perdre le contrôle de l’avion ne signifie pas forcément qu’il a décroché.

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  • par Bruno, instructeur pilote

    Jaloux ?
    Oui, je suis instructeur pilote en vol (et au sol aussi) depuis 30 ans, sur Falcon 10, Falcon 20, Falcon 50 et Falcon 900 plus un peu d’Airbus.
    Savez-vous, vous-même, de quoi vous parlez ?
    L’erreur est humaine, y compris chez les plus grands pilotes d’essai (il y a des exemples connus en France).
    Les images ne font aucun doute sur la cause (finale) du crash.
    Le pilote avait-il le choix de rester au dessus de VMCA ? Oui, en descendant plus vite pour garder de la vitesse. Cela aurait possiblement conduit à un crash aussi, puisqu’il semblerait que la motorisation était faible, d’après l’article.
    brunomdn@orange.fr

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  • Difficile de regarder cette tragédie en direct…une pensée pour les familles meurtries.

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  • Les commentaires des apprentis enquêteurs vont bon train.
    Je pense qu’un équipage d’essais, dont le chef pilote de Ilyuchin, pilote d’essais depuis plus de 30 ans, sait percuter un extincteur et rester au dessus de la VMCA, surtout en lisse et en descente… Qui sait s’ils avaient encore le contrôle, de l’hydraulique et des commandes de vol intègres ?
    Pour utiliser un crash en cours de CRM, il faut en avoir compris les causes, sinon c’est de l’impro, pas très CRM !
    Pour la comparaison avec l’A400M, il est juste 7 fois plus lourd. No comment !

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    • par philippe ouvrard

      Merci pour ce commentaire sensé après de telles âneries venant même de personnes qui se targuent d’être instructeurs pilotes (…)

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    • Oui, merci pour ces remarques sensées.
      L’incendie semble monstrueux et hors de contrôle. Ce n’est pas un simple extincteur qui va éteindre ces flammes plus grosses que le fuselage et donc vraiment alimentées. Gros pépin moteur.
      La question est : depuis quand ce feu est actif ?
      Parce que sur la vidéo, l’avion semble plus en palier basse altitude qu’en descente, et en configuration lisse (ou quasi) qu’en configuration d’atterrissage. Le train est rentré, les volets me le semble aussi, et l’avion sur la fin, perdant de la vitesse, remonte sur sa trajectoire, avec un feu qui diminue. Ça ne ressemble en rien à une approche.
      Qui voit cet avion en approche ? Depuis quand on fait des approches sur un avion d’essais en commençant par du radada au dessus des arbres ? Si on a le feu depuis 5 ou 10 minutes, peut-être.
      Au début de la vidéo, tout semble aller bien. Pas de feu visible, trajectoire stable en basse altitude sans grosse incidence, et en quelques secondes, perte totale de contrôle de l’avion, par passage sous la VMCA, malgré la dérive qui mets bien l’avion en glissade vers la gauche avec autorité, mais qui ne suffit pas à garder la l’avion à plat. Je suppose que l’aile droite ne répond plus.
      La durée totale est très faible, mais le feu violent et certainement destructeur pour les commandes de vol de l’aile droite.
      L’enquête dira, pas moi.

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      • par Laurent Altenburger

        Vous avez vu juste. Cf conclusion de l‘enquete non officielle, lien ⬆️
        Gros manquement des industriels et du management, et surtout un moteur de m…

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  • Pourquoi ne pas avoir crashé l’avion dans les arbres ???….
    Et les extincteurs moteur ???…

    Répondre
    • Ils n’y ont pas pensé, c’est sûr…

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    • par Bruno instructeur pilotes

      Les extincteurs ne font pas toujours tout, il faut d’abord couper l’arrivée carburant.
      Mais, avant toute chose, s’occuper de la trajectoire est prioritaire (piloter l’avion !), avant même le traitement de la panne, aussi grave soit-elle ! Ce qui ne semble pas avoir été le cas…

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  • par Bruno Instructeur pilote

    Tout ça ressemble étrangement à une perte de contrôle directement liée à un passage en dessous de VMCA (Vitesse Minimum de Contrôle en l’Air).
    Il est probable que cette précieuse video sera réutilisée pour la sensibilisation des pilotes au CRM (Crew Resource Management) : visiblement, le pilote, trop affairé à traiter sa (grave) panne semble avoir oublié la première des priorités : « FLY THE PLANE ».

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    • par Hasnaoui ouahab

      On voyait bien que la vitesse était trop faible pour maintenir l’avion en état de vol…c’est un décrochage!.

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    • Pas très fan de la théorie du passage sous la Vmca, surtout en descente et
      en lisse.
      Par contre, comme @Gauthier, une perte de contrôle dû à une perte hydraulique/des gouvernes consécutive à l’incendie pourrait être plausible.
      À posteriori, mais impossible à envisager au moment précis où ça arrive du fait du manque de conscience de la gravité de la situation, réduction totale et immédiate de la puissance du moteur vif et droit devant.

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  • Très mauvaise copie de l’Airbus A400M, pourquoi n’avoir pas prévu de l’équiper de quatre moteurs, puisque trop lourd pour deux !

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  • Le départ de feu est très violent, et la perte de contrôle très rapide derrière… Impressionnant. Irrattrapable.
    Pilote d’essais reste un métier dangereux…

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  • par Jean-Luc soullier

    Ca serre le cœur.
    Que le terre leur soit un lit de plumes.

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