Les personnels de l’ONERA en grève

Plus qu’un mouvement social c’est un cri d’alarme que lancent les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC et CGT de l’ONERA en organisant, le 23 novembre 2023 à 9h00, une grève au moment même où le Conseil d’Administration du prestigieux laboratoire de recherche aérospatiale français doit approuver le budget 2024.

Encore cette année, au salon du Bourget, les quelques visiteurs qui ont fait l’effort de visiter le stand de l’ONERA ont été impressionnés par les recherches en cours. Non seulement, ces travaux mettent en lumière l’expertise des chercheurs, mais aussi et surtout leur capacité à explorer de nouvelles voies, en avance de phase. Le problème est que le pouvoir politique ne parvient plus à se projeter comme il l’a fait au sortir de la deuxième guerre mondiale. 

Depuis des années, à travers leurs organisations syndicales, les personnels de l’ONERA tentent vainement d’alerter les gouvernants. « Les contraintes budgétaires et d’effectifs imposées à l’ONERA ont un impact fort sur ses salariés et sur la capacité de la France à maintenir ses moyens de défense dans un environnement international en évolution rapide : dégradation des conditions de travail des personnels depuis la dernière alerte de 2021, temps de travail qui explose, augmentation du nombre de personnes en situation de risque psychologique et social et surtout le salaire en décrochage régulier par rapport au secteur aéronautique et spatial, difficulté de recrutement des techniciens et ingénieurs… Aujourd’hui un nombre record de personnels quittent l’ONERA ou craquent. »

L’erreur serait de croire que tout se résume à des revendications salariales. Il est question ici du maintien de la France au plus haut niveau scientifique ou encore de relever le défi de la décarbonation du transport aérien. Il en va aussi de la capacité de la France à assurer sa défense.