Les trois quarts des 23 pilotes-instructeurs de l’ESMA ont cessé le travail du 12 au 13 décembre 2017 afin d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail et une revalorisation de leur rémunération. Le management chinois de l’école de pilotage de Montpellier semble dépassé par les revendications de son personnel navigant technique.
En 2012, le personnel de l’ESMA avait accepté d’importantes réductions de salaires pour éviter le dépôt de bilan. Le SNPL précise que, pour leur part, les personnels navigants techniques avait, à l’époque, consenti à une baisse de l’ordre de 20%. Ces efforts n’avaient pas empêché la mise en redressement judiciaire et en 2013 la liquidation de la société rachetée en 2014 par le groupe chinois HNA via une filiale européenne.
En février 2016, HNA Chine a pris le contrôle de l’ESMA et a mis en place une direction chinoise qui à l’évidence n’est pas parvenue à éviter la grève des instructeurs-pilotes qui demandent une revalorisation de leurs salaires. Le SNPL déplore que ces dernières années, « les seules évolutions salariales acquises l’ont été par la seule prise en compte de l’ancienneté de personnels fidèles et très attachés à leur école ». En choisissant d’interrompre le travail deux jours seulement, les pilotes ont voulu adresser « un message d’alerte » à la direction sans « provoquer de dommage à la société ».
Reste à savoir maintenant si cet avertissement a été reçu. Dans les mois à venir, l’ESMA risque d’être confrontée à des départs en série de ses instructeurs. Les compagnies aériennes recommencent à recruter des pilotes. Et comme à chaque ouverture des vannes, les écoles se font siphonner leurs instructeurs les plus qualifiés. Et cela intervient au moment où l’activité repart.
En 2017, l’ESMA doit accueillir quatre promotions de 25 cadets chacune envoyées par le groupe HNA qui viennent s’ajouter à sa clientèle individuelle. Il va lui falloir des instructeurs, mais aussi des avions et des mécaniciens pour les faire voler. Depuis le début de l’année, l’école gère la pénurie. G.R.
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Le 16 décembre 2016, la direction de l'ESMA nous a fait parvenir le communiqué de presse suivant, intitulé " L’actionnaire de l’ESMA intervient suite à l’annonce de la grève du 12 et 13 Décembre 2016 " :
« A ce jour, nous contrôlons la situation. Arrivés il y a seulement 9 mois au capital
de la société ESMA, en Février 2016, l’actionnaire a aujourd’hui investi 4 Millions d’Euros dans l’école.
Cet investissement a d’ores et déjà permis de régler une partie des dettes sociales et fournisseurs, précédemment observées dans les exercices passés.
L’actionnaire final a pu faire l’acquisition des actions de la société en début d’année.
La situation difficile qu’a pu connaitre l’école ces dernières années est en cours d’amélioration, puisque des investissements ont déjà été réalisés par l’actionnaire, permettant ainsi de préparer l’accroissement d’activité.
Ce dernier informe par ailleurs, qu’en fonction des résultats obtenus et du prochain bilan, une réévaluation des salaires pourra alors avoir lieu.
Pour rappel, lors du redressement judiciaire, l’école ne comptait plus de 69 salariés. A ce jour, grâce au redéveloppement de l’école,
ce sont 96 salariés qui travaillent pour l’établissement, tous secteurs confondus. De nombreux projets et contrats sont par ailleurs en cours de négociation, permettant ainsi à l’école d’envisager un développement certain de son activité.
Nous portons une attention particulière à la demande du SNPL, et nous tachons au plus vite, de pouvoir y donner suite. »