C’est l’histoire d’un pilote d’ATR sans frontières

Commandant de bord sur ATR, Raphaël Leveillé totalise plus de 9.000 heures de vol sur le turbopropulseur, son avion fétiche. Ces vingt dernières années, il a exercé son métier sur différents continents et vient de rentrer en France recruté chez Chalair. Dans ses bagages il a ramené une multitude d’histoires fascinantes et gravées à jamais dans sa mémoire. Il va faire étape sur le plateau de JumpSeat pour nous les raconter !

« Notre retour sur Juba nous fait slalomer entre des cumulonimbus en formation qui pour le moment sont tranquilles. Ces nuages et plus particulièrement en Afrique sont de vraies tours montant parfois à 18 km d’altitude grattant la tropopause équatoriale. Les gradients de vents verticaux y sont d’une violence inouïe, de vraies machines à laver qui peuvent sérieusement endommager la structure de l’aéronef avec les grêlons et les très fortes turbulences que l’on peut y trouver. »

Raphaël revient de loin ! Il y a 25 ans, Il passe sa qualif sur ATR-42 chez Icare une école filiale de Britair. Avant cela il s’est formé au pilotage en aéroclub – il passe son PPL (licence pilote privé) à Lyon Bron – puis se finance son IFR chez Air Bor Dijon, où il est formé par un ancien Lieutenant Colonel…

Le goût de l’aventure l’a très vite piqué. « Un choix de vie » comme il aime le souligner aujourd’hui. Raphael a choisi de travailler en missions de plusieurs mois dans différents pays. De l’Algérie sous les couleurs de Khalifa Airways, à l’Inde pour Alliance Air et Jet Airways, il a fait de la ligne et emmené des milliers de passagers.

Il a aussi volé pour le compte de l’ONU au Soudan, où il a surfé avec les tempêtes de sables, réalisé des approches à vue vers des pistes en terre mal drainées et remplies de flaques et de boue, transporté des militaires armés… et susceptibles : « Lors d’un aller-retour au dehors de la cabine quelle ne fut pas ma surprise de voir un soldat débraillé, et braillant ,entrain de tirer le bras de Jimmy mon steward. Il voulait lui passer les menottes. Déjà un attroupement était entrain de naître avec les bagagistes, les gars de l’avitaillement qui vraisemblablement ne comprenaient pas l’énervement du soldat. Ce militaire estimait que le steward aurait dû fumer à l’opposé de l’avion. »

Raphaël a traversé le Gabon sans GPS, « où l’on faisait tout avec notre montre et des VOR improvisés… ». En Afrique, il a aussi goûté aux joies de vols ferry interminables où il n’oubliera jamais son escale imprévue à Kinshasa en République Démocratique du Congo… Il a aussi traversé le Pacifique, fait du fret aux couleurs de DHL…

Avant chaque mission de plusieurs mois, il devait laisser sa petite famille à Lyon… Des moments toujours difficiles de la vie mais au fil de ses voyages, Raphaël a immortalisé des moments inoubliables à travers ses écrits personnels.

Il est aujourd’hui bel et bien rentré et les partagera avec nous en direct dès midi le mardi 12 mars 2024, à partir de midi, dans votre émission JumpSeat. Rendez-vous ici pour nous suivre !