Cet Airbus A320 a été le premier avion aux couleurs de la nouvelle compagnie aérienne italienne ITA Airways. © ITA Airways
Les concessions faites par Lufthansa et le ministère italien des Finances et de l’Économie sont de grande envergure. Les gardiens de la concurrence de l'UE ont approuvé définitivement l'entrée du transporteur allemand dans le capital de la compagnie italienne ITA Airways.
Après avoir donné son feu vert en juillet dernier à l’entrée de Lufthansa dans le capital d’ITA Airways, la compagnie aérienne qui a succédé à Alitalia, au terme d’un processus d’examen inhabituellement long, la Commission européenne a accepté les mesures négociées pour maintenir la concurrence sur le marché italien du transport aérien et autorise la reprise progressive.
Dans un premier temps, le groupe Lufthansa va investir 325 millions d’euros dans ITA Airways en échange de 41 % des parts de la compagnie aérienne italienne. Le groupe allemand se réserve le droit, dans un deuxième temps, de reprendre entièrement la compagnie aérienne à une date ultérieure et de verser 800 millions d’euros supplémentaires à cet effet.
En contrepartie de cette entrée, ITA Airways et Lufthansa doivent permettre à leurs concurrents easyJet, IAG (International Airlines Group) et Air France-KLM de développer leurs propres liaisons aériennes entre Rome et Milan ainsi que certaines destinations d’Europe centrale en leur cédant des droits de décollage et d’atterrissage. En outre, ITA Airways doit permettre à l’un des concurrents énumérés d’accéder à son propre réseau afin que celui-ci puisse également proposer des liaisons indirectes – c’est-à-dire des correspondances via des accords interlignes – entre certaines destinations d’Europe centrale et des villes italiennes autres que Milan et Rome. Lufthansa et le ministère italien ont informé la Commission européenne qu’easyJet serait le partenaire de cette mesure.
Lufthansa et ITA Airways doivent également, comme condition supplémentaire, conclure des accords interlignes avec des concurrents pour les vols long-courriers entre l’Italie et l’Amérique du Nord. La Commission européenne estime qu’une telle mesure entraînerait une augmentation des vols sans escale et des vols directs sur les liaisons avec l’Amérique du Nord. Dans ce domaine, Lufthansa et IAT Airways veulent trouver un accord avec IAG et Air France-KLM.
Lufthansa et le ministère italien des Finances et de l’Économie (en tant qu’actionnaire principal d’ITA Airways) doivent également libérer des créneaux de décollage et d’atterrissage pour les vols court et moyen-courriers à l’aéroport de Milan-Linate afin de dissiper les inquiétudes concernant une position de quasi-monopole.