La prise de décision au coeur des entretiens de médecine aéronautique de Megève

Les dix-huitièmes entretiens de médecine aérospatiale de Megève se sont tenus, le 1er juillet à Megève. Ils portaient cette année sur la prise de décision en milieu aéronautique et médico-aéronautique. Ils ont réunis deux cent médecins agréés par la DGAC. On notait la présence du président de la Société Française de Médecine Aérospatiale, Henri Marotte, le président du Conseil Médical de l’Aéronautique Civile, Michel Cupa, le chef du pôle médical de la DSAC/PN, René Germa et son adjointe, Patricia Maruani.

L’équipe du professeur Frédéric Dehais de l’ISAE (Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace) à Toulouse, est venue présenter les résultats du développement de contre-mesures cognitives pour assister les pilotes en situation de stress. Il s’agit là d’une approche innovante des mécanismes neurocognitifs impliqués dans les phases critiques du vol conduisant à des phénomènes de persistance dans l’erreur décisionnelle. Elle repose sur l’utilisation des capacités modernes de l’imagerie cérébrale fonctionnelle

Pierre Commarmot, commandant de bord sur A320 a présenté une méthode d’optimisation de la prise de décision utilisée en compagnie aérienne, permettant non seulement d’être mieux armé en situation, mais aussi d’évaluer retrospectivement les enchainements décisionnels et d’en tirer les conclusions utiles. Cette méthode répond à la problématique pour le pilote de ligne contraint en permanence d’enchaîner les choix décisionnels au cours du vol.

Dominique Peccaud, professeur de sociologie à l’université de Nantes, a proposé une approche éthique de la prise de décision en milieu aéronautique en recentrant la problématique en amont du vol dans les choix de prévention des accidents : réponse technique à une analyse scientifique, réponse empirique à une analyse statistique, transformation des règles du “vivre ensemble” touchant l’ensemble de la communauté aéronautique en réponse à un évènement tragique.

De l’intérêt de l’acronyme M.A.F.O.R.M.E. (Médicaments, Alcool, Fatigue, Opérationnel, Repas, Météo mental, Excitation) équivalent français de I.M.S.A.F.E. dans l’auto prise de décision du pilote avant d’effectuer un vol : Didier Delaitre, médecin enquêteur au B.E.A. a illustré son propos par l’exposé d’accidents aériens survenus avec une forte probabilité de négligence du pilote dans son auto-évaluation.

Jean François Paris, médecin chef du CEMA de Roissy, s’est intérsséé aux difficultés de la prise de décision au cours d’une expertise d’aptitude médicale aéronautique. Il a déroulé la longue liste des particularités de cette improbable rencontre entre un médcin expert et un pilote et propose une série de reflexions susceptibles d’aider les médecins dans la conduite de leurs expertises et la légitimité de leurs décisions.

Ls aspects pratiques de la prise de décision au cours d’une expertise d’aptitude médicale aéronautique ont été présentés par Olivier Manen, professeur expert au CPEMPN de Percy. Différentes pathologies, parfois banales, sont analysées en détail pour être replacées dans le contexte aéronautique et sur les précautions particulières à prendre avant une décision d’aptitude.

Au cours d’une expertise d’aptitude médicale aéronautique, la prise en compte des aspects sensoriels est essentiel comme l’a démontré Charles Mercier Guyon, médecin agréé à Annecy. Le praticien a donné les clés d’une gestion satisfaisante de la prise de décision d’aptitude devant un trouble sensoriel en n’omettant pas d’apprécier la qualité de la fonction étudiée dans sa globalité.