Elle reprit le contrôle juste avant que les roues ne touchent le sol. Sa mission était certes remplie. Mais à quel prix !
Elle, c’était Margerie de la Bourbelière, aînée d’une fratrie de 5 enfants issue d’une famille tarnaise qui avait fait fortune dans le textile quand cette activité battait son plein dans la région.
Aujourd’hui, son brevet de pilote privé en poche elle se préparait à accompagner sa meilleure amie et ses parents à Royan où ils possédaient une jolie villa en bord de mer. Elle avait gagné la confiance du chef pilote de l’Aéro-Club de Castres Mazamet qui l’avait autorisée à prendre le DR400, merveilleux avion pour accomplir cette mission.
L’aviation de tourisme garde un relent de l’aviation militaire qui l’a précédée et pour assurer la sécurité, les procédures d’utilisation des avions obéissent à la rigueur soldatesque.
Margerie avait bien préparé son vol en relevant ses caps, ses points de report, les fréquences à utiliser, les altitudes à observer, les zones à contourner, le tout consigné sur sa feuille de route.
La météorologie avait été vue et revue plusieurs fois la veille et le matin de ce jour épique pour Margerie. Internet offrait un moyen sublime pour déchiffrer le temps qui attend le voyageur aérien dans son périple. Dès 6 heures, elle se pencha sur son écran d’ordinateur puis à sa fenêtre pour constater que les stratus annoncés traînaient bien sur le plateau des Causses comme la météo nationale l’avait prévu mais avec une intensité bien plus forte que les 10 kilomètres de visibilité indiqués par la prévision de la veille. Cette observation inquiéta Margerie. Elle n’avait volé que par beau temps avec des visibilités de plus de 50 kilomètres. Faudra-t-il affronter cette difficulté pour son premier voyage solo avec la responsabilité de 3 passagers comme le DR400 le permettait. Elle n’oubliait pas qu’elle pratiquait le vol à vue et qu’elle ne possédait aucune qualification pour un vol sans visibilité. Bien sûr dans sa formation, la progression prévoyait une à deux heures de vol sous capote sans références visuelles extérieures mais Margerie savait que sa capacité de vol aux instruments sans voir la terre ne lui permettait pas de se sentir à l’aise dans ce genre de circonstances.
Fallait-il annuler la mission ?
Non, elle ne pouvait se résoudre à cette solution.
La météo prévoyait une amélioration surtout en cette saison printanière. D’ailleurs, à l’instant même, le soleil n’éblouissait personne mais il luttait derrière un écran gris en montrant parfois ses tâches qui lui donnaient un air de clown qui réconforta Margerie.
Ghislaine et ses parents l’attendaient déjà au Causse et Margerie dut prendre l’attitude assurée de celle qui sait dominer les situations.
La manche à air bien molle sembla vouloir souffler le brouillard. Peine perdue !
Un café détendit l’atmosphère et réveilla le soleil qui creva le rideau qui s’étendait tout le long de l’horizon.
Margerie avait profité de cette attente pour faire le plein, nettoyer la verrière et les plastiques sur les côtés, vérifier l’huile et les commandes. Le DR400 n’attendait que la décision du pilote pour accomplir son travail. Habitué de ces stratus traînants il prit un régime plus grand pour dissiper définitivement les lambeaux d’ouate qui traînaient encore sur l’aérodrome.
Le voyage pouvait commencer.
Aligné sur la piste 14, compas ajusté, le DR400 rugit et le bitume s’enfonça sous lui. Le père de Margerie paraissait heureux, la mère un peu crispée sourit à sa fille et ses yeux affichèrent une certaine fierté. De son temps les filles s’occupaient plutôt de broderies que de conduite d’un avion !
Virage à droite en montée, tout paraissait en ordre et le ronflement régulier des 200 chevaux du moteur rassura tout le monde et établit une certaine sérénité dans la carlingue. Quelques filets de stratus attardés saluèrent l’équipage en glissant sur les ailes et en donnant une impression de vitesse vertigineuse.
Toulouse Information nota les éléments que Margerie d’une voix bien assurée lui indiquait. Un Piper se fit entendre dans les casques que chacun avait placés sur ses oreilles.
-« Si tout va bien nous serons à Royan dans 1 heure 35, annonça Margerie à ses amis qui profitaient du paysage et de la propreté des fenêtres pour photographier le château de Montespieu une belle bâtisse remontant au XIIème siècle. »
Au loin, l’horizon semblait s’obscurcir et Margerie fut envahie par toutes les histoires qu’elle avait entendues sur les pilotes qui, proches de leur destination, continuent à progresser dans un ciel qui devient de plus en plus menaçant en risquant l’accident qui détruira leur appareil. Le danger était encore loin et elle décida de foncer.
Déjà Graulhet s’échappait sous l’aile droite. Paul, le père raconta une histoire de mégissier que lui seul comprit mais que tout le monde acquiesça par un rire soutenu. Il fallait garder l’esprit de bonne entente qui régnait entre eux ! Des filaments de fine barbe à papa commencèrent à apparaître autour du DR 400. Quelques gouttes de pluie frappèrent le cockpit mais s’évaporaient aussitôt. Montauban annonçait déjà la R46 cette bande de l’espace réservée à l’entraînement des avions de chasse à réaction. Il fallait monter ou descendre pour ne pas enfoncer la zone réacteurs. Margerie choisit, pour le plaisir de ses passagers, de descendre au-dessous des 800 pieds règlementaires. Le vent s’était levé et le frottement des particules d’air sur le relief créait une molle turbulence qui secouait le DR400. Margerie consulta à nouveau sa fiche météo et chercha les vitesses du vent prévues sur le parcours. Ses connaissances en dynamique des fronts nuageux se brouillèrent. Le vent devrait faire fuir le brouillard, le brouillard devrait annoncer une atmosphère calme. Que valait-il mieux, être secoué ou ne rien y voir ?
Pragmatique, Margerie pensa qu’elle serait renseignée dans quelques minutes. Une information donnée par le contrôle du centre de parachutistes de Bouloc à un autre aéronef en sens inverse lui fit plaisir. L’activité para présente à Bouloc la réconfortait sur l’intensité du vent. Les paras ne se lancent pas si les conditions aérologiques ne leur assurent pas une certaine sécurité. Rassurée par une turbulence, acceptable surtout pour ses amis, elle ne s’inquiétait pas de la ligne noire qui barrait l’horizon.
Le DR400 faisait confiance à sa pilote parce qu’il l’avait jugée en école. Pilotage précis, toujours en avance sur le déroulement du vol, prise rapide de décision, le DR400 pensait qu’elle irait loin dans la carrière de pilote professionnel. Pour aujourd’hui, il avait une légère appréhension parce que le départ avait été retardé et qu’il risquait de manquer quelques minutes pour le retour, si Margerie s’attardait après l’atterrissage à Royan. Un drôle de bruit sourd se faisait entendre à intervalles réguliers. Le DR 400 n’aimait pas du tout ce son lugubre. Il espéra que Margerie s’était, elle aussi, inquiétée de cette anomalie. En vol, toute anormalité suspecte réveille des soupçons sur la sécurité et crée un climat d’inquiétude.
En effet, Margerie avait réagi au petit tam-tam qui semblait venir de dessous de la carlingue. Elle ne pouvait pas faire grand-chose si ce n’est de vérifier que les aiguilles de tous les instruments se bloquaient dans le vert.
Margerie n’avait constaté aucune anomalie. Le bon DR 400 vivait sa vie avec toute la conscience et les qualités du bon destrier. Il était remonté à 1000 mètres pour voir plus loin que le bout de son nez. Malheureusement au fur et à mesure qu’il grimpait la vision devant le capot s’amenuisait. Margerie pensa que le front promis pour la fin de l’après-midi avait devancé les prévisions. Parfois l’air chargé d’humidité enfermait le DR400 dans une bulle qui bloquait complètement la vue. Margerie réduisit les gaz et retrouva un horizon encore plus noir que tout à l’heure. Elle s’inquiéta mais rassura ses passagers en leur promettant un ciel dégagé à l’arrivée. Pour l’instant, elle leur conseilla d’admirer le paysage qui se déroulait bien rapidement à la faible hauteur où le DR400 filait.
Le DR400 ne semblait pas gêné par les fines gouttelettes d’eau qui mouillaient son habitacle. De minces filets de liquide zigzaguaient à sa surface et isolaient de plus en plus l’équipage. La radio muette indiquait que peu d’aéronefs se trouvaient en l’air. La mauvaise visibilité les avait rabattus vers les aérodromes environnants. Inconsciemment Margerie pensait à ces veinards qui se prélassaient dans le club house de leur club. Elle réagit aussitôt pour ne pas se laisser distraire et rester vigilante aux commandes. Elle essaya d’évaluer la distance qui lui permettrait de voir un obstacle devant elle. Malheureusement cet exercice qui lui parut inopportun échoua. Elle n’écouta pas non plus les battements de son cœur qui commençait à s’emballer. Justement les signes de la panique qu’il fallait éviter à tout prix. Elle n’était plus très loin de sa destination et une information sur le temps à Royan lui parut très salutaire.
Elle afficha la fréquence de sa destination et appela :
– « Royan Tour de Fox Golf Yankee Novembre provenance Castres Destination vos installations, à 15 minutes au Sud Est.
-Yankee Novembre de Royan quelles sont vos intentions.
– Je souhaiterais avoir la dernière de votre aérodrome.
– Vent calme, plafond indéfini, visibilité 3 kilomètres, pas d’amélioration dans les prochaines minutes.
-Yankee Novembre bien compris. Je vous rappellerai. Je vous remercie. »
Margerie sembla tendue et les parents de son amie remarquèrent une légère nervosité dans ses mouvements.
En effet, la description de cette météo en fin de parcours n’encourageait ni à la détente
ni à la décontraction. Il fallait au contraire augmenter d’attention. C’est ce que fit Margerie. Son regard perça cette ouate qui l’entourait et chercha un coin de lumière moins diffuse.
Malheureusement le soleil déclinant resta caché et fit la sourde oreille. Pas une lueur d’espoir de voir ce voile se déchirer !
Le voyage prenait des allures de mauvaise plaisanterie. La météo peu complaisante se drapait d’ombres fantasmagoriques. Margerie douta d’elle-même. La situation empirait et si proche du but il paraissait anormal de rebrousser chemin.
Pourtant l’éternel conseil « en cas de doute, la meilleure solution la plus sécurisante reste le demi-tour » fut rejeté. Il ne restait maintenant que 5 kilomètres au maximum et Margerie dans une soudaine inspiration trouva le bon réflexe : « demander un VFR Spécial et un guidage goniométrique par radio. »
Elle se sentit sauvée quand le premier cap lui fut donnée par le contrôle.
-« Prenez le 300, rappelez-moi dans 30 secondes. »
Trois caps lui furent indiqués et au troisième le contrôle l’informa que la piste était devant elle. Elle écarquilla ses paupières et découvrit avec une joie certaine deux rampes de lampes blanches bien alignées de chaque côté d’un long ruban gris foncé.
Margerie se détendit d’autant plus que la tour l’autorisait à raccourcir son tour de piste en effectuant une approche semi-directe. Elle n’eut pas la difficulté supplémentaire de trouver le bon cheminent pour tenir compte du tour de piste règlementaire.
Le DR400 paraissait content de sortir de la crasse et d’y voir un peu mieux. Aligné sur l’axe d’atterrissage, plein réduit, sa vitesse décroissait. Le tam-tam reprit de plus belle quand il roula sur le bitume.
Margerie remercia vivement la tour pour l’aide qu’il lui avait apportée.
Sur la tour de contrôle, un feu rotatif attira le DR400 jusqu’au parking pour les avions de passage.
A l’aéro-club il n’y avait que le mécanicien qui en homme de l’air n’hésita pas à inspecter le DR400 pour déterminer l’origine du tam-tam que Margerie avait entendu et qu’elle voulait éliminer. Pour l’homme de métier il lui fut facile de constater que l’enjoliveur de la roue droite avait perdu son boulon de fixation et qu’il battait au gré de l’écoulement de l’air. Une grosse rondelle fixa la partie branlante et Margerie remercia le mécanicien avec toute la fougue de sa jeunesse. L’homme ne voulut aucun dédommagement. Le contentement de Margerie lui suffisait.
Malgré la rapidité d’exécution du professionnel, l’intervention dura un certain temps qui grignota le temps de retour vers Castres.
Margerie consulta sa planche de retour et elle détermina que l’heure d’arrivée convenait aux règlements de l’Aviation Civile, 30 minutes après le coucher du soleil qui en aviation a une définition bien déterminée en fonction de la position du soleil sur l’horizon.
Margerie dit à son amie et à ses parents qu’elle aurait bien aimée rester plus longtemps avec eux mais que l’observation du temps de vol règlementaire pour le retour l’obligeait à repartir immédiatement la réparation effectuée.
L’océan n’avait pas adopté une météo clémente. Au contraire, la visibilité avait encore baissé mais à l’horizon vers le sud-est une très fine ligne claire soulignait l’horizon et donnait un espoir d’amélioration.
Margerie après avoir payé la taxe d’atterrissage remit le moteur en marche et le DR400 s’ébranla pour rejoindre timidement le point d’attente pour le voyage retour. Le vent calme ne chassait pas l’air humide qui se gonflait d’eau en agitant les vagues. Une drôle d’impression de buanderie agaçait Margerie qui se concentra sur son décollage. Un coup de manche fit bondir l’avion qui quelques secondes plus tard fut assailli par les franges des stratus qui s’épaississaient comme pour embêter Margerie et lui réduire sa vision. Le soleil avait décliné et créait un halo dans la direction de l’est comme un réverbère qui par une nuit pluvieuse trace des raies de brouillard dans son entourage. Il ne fallait pas monter bien haut pour se trouver dans la purée de pois sans visibilité. Margerie entendait la petite voix de la sagesse : « En IFR, le pilote inexpérimenté n’y reste pas plus de deux minutes. » Et l’IFR dans le jargon aéronautique signifie les conditions de vol dans lesquelles elle était. Elle réduisit aussitôt les gaz et revit l’horizon au loin mais elle devina un château d’eau qui se dressait légèrement à droite sur sa trajectoire. Très mollement mais sûrement elle inclina le DR400 à gauche et elle vit nettement les antennes radio qui assuraient le fonctionnement automatique de ce réservoir. Margerie ne pouvait pas dire qu’elle rayonnait de joie devant ces difficultés mais elle en éprouvait une certaine fierté parce qu’elle paraissait dominer la situation. La colline sur laquelle reposait cet ouvrage s’enfonça dans une large vallée qui rapidement devint une grande plaine. La hauteur la séparant du sol prenait tout de suite une valeur rassurante. Elle savait que l’estuaire de la Gironde lui offrirait une surface basse et bien plane et elle obliqua vers lui. L’eau n’avait rien de tropical et le front l’avait salie en charriant de la terre jaune dans son lit. Cette évocation d’un lit plongea Margerie dans une certaine lassitude. Seule au milieu des éléments hostiles, elle se redressa sur son siège pendant que son estomac se crispait nerveusement. Elle étira ses jambes, elle jeta un coup d’œil sur la place droite comme pour chercher la présence de son amie ou mieux l’approbation de son instructeur. La verrière sèche maintenant dégageait sa vue et elle se donna du courage en n’entendant plus le tam-tam de l’enjoliveur. Un coup de chapeau au mécanicien de Royan. Remerciement à la Gironde qui étend son cordon mouillé jusqu’à…Attention, la zone de Mérignac doit être évitée. Margerie se concentra sur la détermination de sa position exacte par recoupement des VOR de Cognac et de Mérignac. Si ce dernier bloque bien l’aiguille, il n’en est pas de même du premier et Margerie reste dans le doute sur sa vraie position. Heureusement la Gironde étalait son couloir. Malheureusement le paysage ressemblait plus à celui des limbes qu’à celui de Tahiti. Margerie décida de prendre un cap sud-est et s’y maintint en attendant le VOR de Sauveterre qui la positionna au sud-ouest de Sainte Foy. En l’air surtout par mauvais temps il est très désagréable de ne pas connaître avec précision le point où on se trouve. Pour Margerie la situation n’était pas catastrophique mais elle eût préféré savoir un peu mieux où elle était d’autant plus de le front paraissait devenir plus actif, ce qui signifiait une possibilité à venir de pluie, de turbulence, de mauvaise visibilité et de plafonds bas. Autrement dit tout pour créer un certain stress à Margerie. Sans hésiter elle perdit encore quelques pieds pour passer au-dessous de la zone d’entraînement des réacteurs militaires. Elle aurait pu demander au contrôle de Mérignac si la zone était réellement active mais elle préféra continuer et soigner sa navigation sans délaisser la surveillance de l’extérieur, un obstacle imprévu pouvant la surprendre à cette basse hauteur. Un petit souci l’inquiéta quand elle s’aperçut que l’heure avait tourné et que la nuit risquait de lui poser des problèmes à l’arrivée à Castres. Elle n’avait pas d’autre choix, au moins c’est ce qu’elle pensa, de continuer. La clarté du soleil semblait moins dense dans les basses couches. La ligne de l’horizon s’obscurcit tout à coup. Elle devait être maintenant au nord de Montauban. Les VOR de Gaillac et d’Agen lui confirmèrent qu’elle se trouvait entre Fumel et Villeneuve. Le VOR de Gaillac lui était familier et il lui promit une arrivée dans quelques 30 minutes. Elle pouvait se considérer comme arrivée. Le soleil continuait à descendre et ne s’occupait pas de cette fille un peu trop sûre d’elle à son goût. Il ne voulut pas lui donner une leçon mais il continua comme chaque jour sa descente derrière l’océan atlantique. Il commençait à y plonger quand le DR400 salua Graulhet de son aile gauche. La faible clarté qui avait envahi le ciel se transforma tout à coup en clair-obscur qui ne laissait pas de doute, la nuit aéronautique allait commencer. Margerie était en infraction. Son éducation ne l’avait nullement préparée à enfreindre la loi. Un frisson de culpabilité et de honte la fit trembler et elle ne trouva que la confession comme échappatoire à la faute.
-« Castres Tour ici Golf Delta Yankee Novembre, retour de Royan pour vos installations. Estimée dans 3 minutes.
-Yankee Novembre savez-vous que la journée aéronautique est close depuis 5 minutes.
-Oui, je confesse et vous prie de bien vouloir m’excuser.
-Je suis obligé de faire un rapport à l’Aviation Civile.
-Je comprends et vous prie de me donner les informations pour atterrir, j’ai l’éclairage de piste en vue.
– YN vous pouvez vous présenter en semi-directe pour la 14.
-Bien compris en étape de base pour la 14 main gauche.
-Continuez, rappelez après le complet. »
Le DR400 frétillait de joie, avec Margerie ils avaient rempli leur mission.
A la sortie du dernier virage, le balisage de piste alignait ses lampes à une distance qui parut lointaine à Margerie. Elle compta rapidement les feux qu’elle voyait et eut la sensation que la longueur du long ruban noir avait énormément diminué. Si elle atterrissait au début de la ligne des lampes, elle n’aurait pas la longueur nécessaire à un atterrissage en sécurité.
Elle reprit le contrôle juste avant que les roues ne touchent le sol et appela la tour.
-Castres tour de Yankee Novembre, remise des gaz parce que le balisage est incomplet. Auriez-vous l’amabilité de demander aux pompiers de définir l’entrée de piste avec leurs camions. Je refais un tour de piste.
-OK YN, répondit la tour avec un peu de gêne dans la voix. Ce sont les gens du voyage qui ont arraché et volé la moitié des balises lumineuses.
Le temps de refaire un dernier tour de piste, Margerie vit les 2 camions de pompiers, gyrophares et phares allumés, prendre place à l’entrée de la 14 et attendre le poser du YN. Elle pouvait maintenant atterrir en toute sécurité.
Margerie mit toute son habilité de pilote en éveil et le DR 400 s’ébroua de plaisir en roulant sur l’asphalte.
Leur mission était accomplie mais à quel prix de stress et d’anxiété !!
Elle comprit après ce vol qu’un voyage banal pouvait devenir très difficile et qu’en aviation l’attention ne doit jamais se relâcher.
Fin
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– « Elle reprit le contrôle juste avant que les roues ne touchent le sol. Leur mission était, certes, remplie. Mais à quel prix ! »
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Palmarès :
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