Je m’appelle Kayla. J’ai dix-sept ans. Je suis Malienne . Je n’ai que peu de souvenir de mes parents de sang : ils sont décédés dans un accident d’autocar lorsque j’avais trois ans. J’ai eu la chance d’être accueillie par un couple de Belges qui vivent en Afrique et aiment mon pays. Industriels du textile installés au Mali depuis bien longtemps, ils se sentent plus Maliens que Belges, même si leur couleur de peau ne laisse que peu de doute sur leur origine, surtout comparée à la mienne. Mes parents adoptifs sont adorables et m’ont considérablement aidé dans ma démarche aéronautique. Mon « papa Belge », que je surnomme affectueusement « papou », est passionné lui aussi d’avions. Il m’a mis dans la tête que je pouvais être capable de devenir pilote… Maman n’aime pas cette idée, car elle a peur de quitter le sol… Papou a un ami à l’aéroclub de Gao qui est instructeur.
Marc, ses Ray-Ban accrochées à sa poche de chemise, m’attend patiemment assis sur un fauteuil de jardin en PVC blanc à l’ombre bienfaitrice du bâtiment du club house. Le Cessna 172 qui a déjà bien vécu, mais qui est bien entretenu par Djibril -notre mécano- est prêt. Le plein est fait, et Marc se lève en voyant arriver sur sa mobylette orange, poursuivie par un nuage de poussière « la belle Kayla » comme il m’appelle…Toujours en retard… on ne se refait pas !
Marc doit avoir une trentaine d’années, et il a tout du stéréotype du pilote instructeur. Cool, ne s’énervant jamais, il donne l’impression de toujours tout anticiper et maitriser totalement les différentes situations. Avoir toujours une longueur d’avance comme il dit… sur l’avion pas de problème, mais ses copines il ne les garde jamais longtemps…et qu’elles soient de jolies blacks locales ou des Européennes de passage elles ont toutes un point commun, elles sont belles « comme le coucher de soleil sur la piste 25 de l’aéroport de Gao»… Oui il est poète à ses heures quand il est amoureux notre « Flight Instructor » !
Il fait chaud en ce vingt décembre deux mille seize, et mon sac à dos, outre mon casque David Clark, contient une bouteille d’eau, mes lunettes de soleil, ma casquette, une carte routière sur laquelle j’ai pris quelques notes. Nous n’avons pas de carte aéro aussi détaillée que celles qu’on peut trouver en Europe ou aux US. J’ai aussi la copie papier de la dernière carte d’approche VFR de Gao Korogoussou (GAGO). C’est une longue piste, une 07-25 avec une approche préférentielle en 07 car il y a un PAPIPAPI : Precision Approach Path Indicator, système visuel d’aide lumineux qui indique la pente de descente, un NDBNDB : Non Directional beacon, système d’aide à la navigation de moins en moins utilisé et remplacé par les VOR (souvent en panne) et un VORVOR : VHF Omnidirectional Range, aide à la navigation qui permet d’avoir une route magnétique en direction et en éloignement (VOR DME), lui aussi assez souvent aléatoire dans son fonctionnement.
Mon sac comporte également mes papiers d’identité, même si les contrôles au sol sont assez rares à Gao. Il arrive que certains militaires fassent une pause dans leur sieste pour sortir dans un grand nuage de poussière leur beau Nissan Patrol et jouer les cowboys ! On voit alors leur 4×4 arriver dans un tunnel de sable avec les sous-officiers accrochés dans le pickup en essayant de garder leur casquette sur la tête malgré la vitesse toute relative du bolide improvisé…
Comme les hangars de l’aéroclub sont coté nord-est par rapport à la tour de contrôle, on essaie, sauf vent fort, de demander un décollage en piste 25 pour nous éviter de remonter la longue piste de deux milles cinq cents mètres. C’est souvent accordé par le contrôleur, et je vais ainsi pouvoir diriger notre Cessna immatriculé TZ-GABTZ GAB se prononce Tango Zoulou Golf Alpha Bravo, les avions au Mali sont immatriculés TZ, comme en France ils sont immatriculés en commençant par la lettre « F » = Foxtrot (on prononce Fox tout simplement) directement vers le point d’arrêt.
En juillet 2014, date à laquelle le terrible crash aérien était survenuAccident survenu dans la région de Gossi (Mali) le 24 juillet 2014 à l’avion McDonnell Douglas DC-9-83 (MD-83), immatriculé EC-LTV , exploité par Swiftair SA, vol AH 5017, les militaires, les équipes du BEA et celles du NTSB avaient déjà demandé du calme autour de la zone, le temps que l’enquête sur l’accident du vol AH 5017 et que la collecte des débris du MD83 de Swiftair aient été totalement achevées. Nous avions d’ailleurs reçu des consignes de sécurité à suivre, car la zone de Gao n’était pas si loin des incursions de ces foutus islamistes d’Al-Qaïda. Tout s’est calmé depuis, et le Mali est relativement épargné depuis que la Syrie, et le conflit Iran – Arabie Saoudite a totalement relocalisé la guerre Sunnites – Chiites sur une autre zone du Globe !
-Alpha Bravo, on est au point d’arrêt de la 25 et on est prêt au décollage, deux à bord, autonomie cinq heures, pour du local secteur nord-est.
-Alpha Bravo vous pouvez aligner, autorisé au décollage piste 25, le vent nul … comme l’instructeur… petite pointe d’humour de la contrôleuse, Naba, avec laquelle Marc mon Top Gun d’instructeur a passé quelques mois… comme avec quatre-vingt-dix pourcents de la population féminine de moins de trente ans de l’aéroport de Gao…
– On aligne, on décolle Alpha Bravo
Malgré la mise en puissance et le cran de volets, la chaleur et le plein complet n’aide pas le bon vieux 172 à son envol… et j’attends pratiquement les 60 nœuds au badin pour tirer sur le manche. Rotation, un palier d’accélération, on monte gentiment.
-Si tu avais un avion à train rentrant tu annoncerais « vario positif, rentrée du train », me rappelle Marc qui veut toujours m’en apprendre plus qu’il n’en faut pour passer mon PPL.
Comme l’avion est relativement bien équipé, un ADF et un VOR, Marc a pris soin de régler l’ADF sur la fréquence de TZI la balise NDB qui est au bout avant la piste 07 (fréquence 364) et également le VOR sur la fréquence de GAO (112,30 Mhz) de façon à m’expliquer comment utiliser ces deux appareils.
-On fera une approche VOR au retour sur GAO tout à l’heure tu verras en prenant un radial 065° on va pouvoir s’aligner sur la piste (pour peu que Naba nous accepte pour une approche en 07)
Il est 17h, nous naviguons depuis presqu’une heure et avons fait pas mal d’exercices de maniabilité. Je commence à fatiguer un peu, et Marc reprend un instant les commandes en place droite le temps que j’attrape ma bouteille d’eau… Plus très fraiche certes, mais bon Cathy, ma maman adoptive, insiste beaucoup pour que je m’hydrate…alors… je fais un effort !
On n’est plus avec la tour de Gao, on est trop au nord-est et pas tout à fait assez haut pour être avec le contrôle en vol.
Parfois Marc m’apprend des techniques de bush pilote, on se pose sur une route en terre battue, en faisant un passage basse hauteur avant pour bien voir que tout est clair, pas d’animaux, pas de gamins en vélo ou en moto, puis on se pose sur la route ainsi transformée en piste improvisée le temps d’un complet ou d’un « touch and go »…
Aujourd’hui on reste vers deux milles cinq cents pieds et on enchaine : le vol à basse vitesse pleins volets, les décrochages, les virages à forte inclinaison, et autres réjouissances du pilotage. Marc a sa casquette « Boeing », sa chemisette blanche avec des épaulettes à boutons (mais sans galons pour l’instant !) et ses inséparables Ray Ban.
Moi je suis en jupe noire et petit haut à bretelles orange, casquette et lunettes de soleil, mon David Clark tenant le tout sur la tête et me faisant transpirer à grosses gouttes sur le front (ou bien est-ce l’effet des manœuvres successives demandées par mon instructeur qui estime que je suis bientôt prête pour le brevet… alors qu’il ne m’a toujours pas laché solo !)
-Allez on va faire demi-tour, tu prends un cap au 230, deux trois zéro précise t’il comme il est d’usage, dans un premier temps puis on suivra le fleuve. Utilise aussi ton NDB pour te repérer et manipule un peu la molette du VOR pour voir si tu peux trouver un cap plus direct.
J’entame mon virage par la gauche car je suis en train de faire route plein nord et pendant mon virage je perds deux cents pieds environ.
-Attention, ton altitude Kayla !
Ces mots à peine prononcés, je perçois un choc sur ma droite. Marc incline sa tête gentiment sur la gauche et vient poser son écouteur sur mon épaule.
-Arrête de déconner chef (j’adore l’appeler « chef » , ou « Captain » !).
Je sens de l’air sur la droite : la vitre est cassée coté co-pilote et un trou au plancher laisse passer de l’air. La panique m’envahie totalement telle une vague de chaleur intense quand je vois un filet rouge couler sur la belle chemise blanche du « Captain ».
-Marc !!!! Marc !!!
Je lâche le manche ce qui provoque une violente embardée du Alpha Bravo… Fréquence de Gao: 118,10 MHz. Elle est déjà pré-affichée sur la radio je n’ai que le bouton à pousser pour basculer les fréquences.
-Mayday ! Mayday, Alpha Bravo, on vient d’être touchés par un projectile.
Je secoue alors Marc et lui donne une claque. Rien, pas de réaction, sa tête bascule vers l’avant et son corps aussi. Il n’a que sa ceinture ventrale, et le poids du corps inanimé de mon instructeur pousse sur les commandes co-pilotes vers l’avant nous faisant perdre rapidement de l’altitude. Je n’ai même pas la réaction de réduire les gaz, la vitesse augmente, je tire de toutes mes forces sur le manche de gauche…
Panique à bord, on va se planter c’est un fait…
Du calme, respire Kayla, j’attrape alors Marc par le col de sa chemise et le tire brutalement vers l’arrière. Le Cessna fait ce qu’il veut, mais arrête enfin de plonger vers le sol. Je peux alors tirer sur le manche en réduisant (ressource souple, manche au centre, et on remet les gaz ensuite progressivement)… La voix imaginaire de Marc me revient en mémoire ou bien est-ce lui qui me parle en ce moment ?
Non, ses lèvres sont entrouvertes mais figées et un mini fleuve rouge vif s’en écoule lentement. J’ai envie de crier, de hurler… et mon sang se glace lorsque je vois à mes cotés un helico (un Bell couleur “militaire ») porte latérale ouverte, une mitrailleuse pointée sur moi, et un panneau « follow me » jaune tendu au bout des bras d’un militaire qui ne me parait pas plaisanter.
Ils ne sont pas loin du bout de mon aile, et j’ai l’impression que les pales du rotor de leur gros bourdon vont toucher notre petit Cessna.
Le militaire retourne son panneau, et je vois des chiffres 123,45. Pas de doute c’est une fréquence. Je l’affiche sur le bendix et pousse des boutons un peu au hasard.
-Tango Zulu Golf Alpha Bravo you copyYou copy ? = Vous me recevez ? ?
Oh putain, que faire… que faire ? Mon cerveau fait des nœuds, j’ai l’impression que la température dans l’habitacle de l’appareil a encore brusquement augmentée. Rapide coup d’œil sur les instruments, pression et température d’huile sont dans le vert. Au moins rien n’est touché coté moteur.
M’échapper, c’est la seule solution ! Allez savoir pourquoi, mais je décide soudainement de pousser le manche en tournant sur la gauche. L’helico étant à ma droite se retrouve immédiatement hors de mon champ de vision, mais je suis encore plus bas et plus à gauche pour eux…Une cible Ô combien facile ! Une rafale de balles traverse le flanc droit de mon appareil sans attendre, la vitre arrière éclate, et en tournant la tête à droite je peux voir des trous au niveau du siège arrière. Le flanc de l’avion est totalement déchiqueté.
-Alpha Bravo, suivez-nous immédiatement ou bien on vous shoot. La prochaine rafale dans les réservoirs et le moteur, c’est compris ?
-copy Alpha bravo . Les sanglots qui suivent ne laisse plus aucun doute à mes agresseurs, je suis une fille à la voix fluette. Une proie facile. Une mauviette en train de chialer et d’appeler sa mère…
-Vous allez poser l’avion à un endroit qu’on va vous indiquer, ok ?
-Je ne peux pas, je suis élève, mon instructeur est touché. Je ne sais pas si je vais pouvoir.
L’helico prend un peu d’avance, mais reste à ma droite.
-Alpha bravo suivez-moi, sans entrer dans mon sillage rotor, je vous montre une aire à poser. Faites un complet, un véhicule vous rejoindra, ne tentez rien pour vous échapper, OK ? Ça parle lentement, les mots sont détachés, le français est correct mais avec un fort accent.
-OK… Plus laconique tu meurs… mais pas le temps de discuter il faut PILOTER !
Il en a de bonne ce con, j’ai jamais posé un avion seule moi. Ils ne parlent pas très bien Français, sauf un, mais parfois la voix change et l’accent est plus anglais me semble-t-il. Ils sont armés, et ont l’air extrêmement hostiles. Pas de doute, il s’agit bien de djihadistes, même si cela faisait maintenant quelques années qu’on était tranquilles dans cette zone. Marc est toujours inanimé et je comprends à l’instant qu’il le restera à jamais.
Je ne parviens plus à stopper les larmes qui coulent sur mes joues. Mes mains tremblent. Je suis terrorisée et me dis qu’à dix-sept ans, seule dans un Cessna au dessus du désert attaquée par un Helico… J’ai connu mieux ! Maman va maudire mon père de m’avoir poussée à faire de l’avion. Il me passe par la tête des tas de pensées qui n’ont pas forcément un lien avec l’avion, et je me dis aussi que le mécano du club va avoir beaucoup de boulot pour le réparer cet avion…
Pas le temps de s’apitoyer sur ton sors ma belle Kayla, maintenant tu dois poser cet avion…Je continue de suivre pendant environ quinze minutes cet helico au dessus du désert. Cela me parait une éternité. On fait un cap vers le nord. J’aperçois enfin deux véhicules militaires en bas, au loin. L’hélico plonge vers le sol et l’un des deux véhicules se met à rouler plein gaz dans un nuage de poussière qui pourrait dessiner d’un trait droit une piste improvisée.
-Alpha Bravo les deux 4×4 vont se mettre à chaque bout d’une piste. Procédez à un atterrissage entre les deux véhicules, compris ?
-Oui… je …
A quoi bon négocier, je réduis, je descends puis rappelle à la radio.
-Je procède à une intégration standard ?
-Bien reçu on vous suit dans vos onze heures, on tire à la moindre tentative.
-Oui bein doucement sur la gachette, car c’est mon premier atterrissage seule !
Je me surprends à être un peu agressive à la radio, et c’est bien perçu par mes assaillants car aussitôt ils se font plus calmes…
-Prenez votre temps, downwindDownwind = vent arrière gardez Mille quatre cents pieds QNH unité zéro unité quatre, Heading QNH pression équivalente au niveau de la mer Unité Zéro Unité Quatre= 1014 hPa la pression atmosphérique standard etant 1013. Heading = CAP Heading 2 7 0 veut dire = faites cap au 270° Deux Sept Zéro, on vous dira quand passer sur une base legBASE LEG= Branche de base ou étape de base, branche perpendiculaire à la finale. La Finale est ensuite la dernière phase dans l’axe de la piste avant l’atterrissage.
Lui aussi doit paniquer un peu car son français est de moins en moins assuré.
Je collationne, et annonce que je prendrai 80 nœuds avec un cran de volets. Je ne perds pas de vue « la piste » et au bout d’un moment j’annonce à mes accompagnateurs en Helico que je passe en Base.
-OK réduisez un peu, garde un cran de volets.
-Alpha Bravo vous me recevez ? Ici Gazelle de l’armée Francaise ?
Qu’est-ce que c’est que cette blague ? Je scrute avec attention mes radios… et je comprends assez vite mon erreur pour une blonde… (blague de mon papou Belge qui me dit parfois que je suis une blonde…). J’ai appuyé sur COM 1 et sur COM 2 en même temps. Aussi depuis le début, tout ce que j’ai dit à la radio à mes assaillants sur COM 1 réglé sur la Fréquence 123.45 MHz est passé aussi sur GAO… et Gao a aussitôt compris ce qui n’allait pas… Je coupe donc COM 1 et n’envoie le prochain message que sur COM 2, réglé sur la fréquence de GAO.
-Oui je vous reçois, Alpha Bravo, je ne sais pas où je suis, mais …
-On vous a en visuel, continuez à faire votre base et finale on s’occupe de tout, repasser sur l’autre fréquence pour ne pas éveiller les soupçons.
-OK
Je repasse sur COM 1, en espérant que les autres tarés ne m’ont pas contacté entre temps
-Alpha Bravo vous recevez ?
-AffirmEn langage aéro on dit Négatif pour non et Affirm pour oui de façon à éviter toute confusion dans les deux mots
-You have a radio breakdown ? Je veux dire une panne Radio ?
-Non je crois que j’ai paniqué au dernier virage. Si je faisais un peu semblant de pleurer… je reprends à sangloter et je donne quelques coups de manches de droite à gauche pour leur montrer comment j’ai peur… « Kayla, tu devrais faire actrice plutôt que pilote me dit ma maman »… elle n’a peut-être pas tort …
-Je n’y arriverai pas, je suis en finale, Alpha Bravo.
Je vois alors dans mes dix heures le Bell de mes terroristes commencer à prendre feu pratiquement au même moment où j’entends un BOUM caractéristique … Ils ont pris une Roquette… et je vois aussitôt la Gazelle de l’armée Française plonger vers les deux pickups au sol… il ne faudra pas longtemps pour voir également deux explosions dignes d’un des plus beaux feux d’artifices genre 14 juillet au Trocadéro… et moi je fais quoi ???
COM 1, car je ne crois pas qu’il y ait désormais grand monde sur la fréquence de mes accompagnateurs précédents…
-Remise de gaz, Alpha Bravo. J’ai assez de fuel pour revenir à Gao
-Roger, on vous accompagne pour le retour… c’est la Gazelle SA 341 équipée d’un canon de 20 mm qui m’épaulera jusqu’au VOR de GAO, mais il reste encore une chose à faire… poser le Cessna toute seule comme une grande…
Le retour se passera sans encombre, réglage du VOR sur 065° et Cap sur le NDB, mes collègues dans la Gazelle me donneront quelques corrections de cap et surtout me parleront régulièrement, mais une fois arrivée dans le secteur de Gao, la pression revient… vent arrière, un cran de volet, puis la base, et enfin la finale, le PAPI… je vois l’hélico, cette fois-ci « ami » à mes coté qui fait un plan parallèle à ma descente …
-le plan est bon vous réduirez à proximité de la piste en arrondissant…
Je ne réponds rien, je suis concentrée, je ne vois même pas les véhicules de secours qui ont été déployés aux abords de la piste 07… La piste est longue et le posé pas si compliqué que cela…
J’avais même l’impression comme au cours des nombreux atterrissages précédents avec Marc que c’était lui qui pilotait l’avion… et pas « la blonde »… pourtant la blonde, et bien elle reprit le contrôle juste avant que les roues ne touchent le sol. Leur mission était certes remplie. Mais à quel prix !
Marc en avait payé de sa vie.
L’appareil était de retour à la base et en entier. Avec quelques trous et vitres brisées…
Tout dans sa tête se mélangeait … cocktail de pression, de passion, d’émotion, mélange subtile de joie et de tristesse, de peur et de courage, de fierté et de déception, d’envie de continuer et de tout arrêter…
-Alpha bravo, au parking on quitte la fréquence, au revoir.
C’est presque mécaniquement qu’elle prononça ces derniers mots. La foule qui l’attendait à l’ouverture de la porte pilote du Cessna 172 l’envahie aussitôt. Elle y reconnue sa maman, son Papou, le Mécano, et toute une foule de jolies filles venues de toute évidence pleurer la mort de Marc….
Il lui fallu quelques temps pour reprendre les commandes d’un avion, puis passer son PPL, mais c’est en l’honneur de Marc qu’elle décida finalement de tenter son CPL puis de postuler comme FI à l’aéroport de Gao.
Les élèves ne savent pas la moitié de la vérité de cette histoire pourtant vraie… mais tous la surnomment « la Blonde »… alors que …
Fin
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Le thème :
– « Elle reprit le contrôle juste avant que les roues ne touchent le sol. Leur mission était, certes, remplie. Mais à quel prix ! »
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Palmarès :
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Lâchée Solo
Superbe histoire! j'adore!