En ce 11 novembre 2013, la France entre dans le centenaire de la Première guerre mondiale. Au-delà de l’effroyable machine à broyer des vies humaines, ce conflit de 14-18 a donné naissance à l’industrie aéronautique française.
Les célébrations du 11 novembre, au-delà de l’hommage de la nation à ses combattants, à ses héros, conduisent tout naturellement à évoquer les enseignements de ce conflit meurtrier, à commencer par l’entrée en scène de l’aviation. Une innovation spectaculaire aux conséquences multiples qui a mis en évidence le rôle pionnier et décisif de la France, dès les balbutiements de l’arme aérienne.
En 1918, dernière année de la Grande Guerre, la France a produit 24.600 avions militaires, permettant à ses constructeurs un essor spectaculaire, donnant aux pionniers de la première heure, des artisans, une stature d’industriels à part entière, notamment Blériot, Breguet, Farman, Voisin et, pour les moteurs, Anzani, Gnome, Renault et plusieurs autres. Des acteurs nouveaux sont apparus, dont certains demeurent aujourd’hui des noms familiers, par exemple Latécoère, tandis que des délocalisations, voulues par la volonté de s’éloigner du front, vont conférer une vocation aéronautique durable à Toulouse et Bordeaux.
L’historien Patrick Facon cite le général Joffre qui, en novembre 1914, a dit ceci : « l’aviation n’est pas seulement, comme on avait pu le supposer autrefois, un instrument de reconnaissance. Elle s’est rendue, sinon indispensable, du moins extrêmement utile pour le réglage du tir de l’artillerie ». Et d’ajouter que d’autres applications très variées se dessinent.
Tout a commencé très tôt, bien avant la guerre. Clément Ader a travaillé dans le plus grand secret sous les auspices du ministère de la Guerre, 13 ans avant les premiers vols contrôlés des frères Wright et est rapidement devenu le premier théoricien de l’arme aérienne, publiant dès 1908 « L’Aviation militaire ». Il est soutenu, notamment, par Charles de Freycinet, président du Conseil et ministre de la Guerre, qui réclame un avion « entièrement contrôlable » capable de voler à 55 km/h et d’atteindre une altitude de plusieurs centaines de mètres.
Dès 1910, l’avion apparaît dans le cadre de manœuvres militaires, rattaché à la direction du Génie qui, elle-même, compte les aérostiers parmi ses responsabilités. La même année, des photographies aériennes illustrent éloquemment les grandes possibilités de l’avion en matière de reconnaissance. Il est d’autant moins étonnant que l’avion trouve instantanément sa place dans le conflit, dès 1914, bien que 130 appareils seulement soient alors disponibles et consacrés uniquement à la reconnaissance. Mais, peu après, les Allemands bombardent Lunéville, une action qui annoncent d’autres développements opérationnels, prélude à « des ressources parfois insoupçonnées ». Les constructeurs se surpassent, on voit apparaître, par exemple, le Caudron G3 qui n’est frêle qu’en apparence, et qui sera produit en grande série.
Les premiers combats aériens ont bientôt lieu et, le 5 octobre 1914, le Voisin du sergent Joseph Frantz et du mécanicien Louis Quénault signe la première victoire aérienne en abattant un Aviatik. Bientôt, les aviateurs accumuleront les titres de gloire, dans un environnement qui n’exclut pas les gestes de chevalerie et quelques noms passeront à la postérité, à commencer par celui du légendaire Georges Guynemer, mort au combat en 1917, qui fera plus tard l’objet d’une impressionnante biographie signée Jules Roy. Ou encore René Fonck, Charles Nungesser et Jules Védrines tandis qu’en face s’illustrent Manfred von Richthofen ou encore Ernst Udet.
La guerre 1914-1918 a joué un rôle très fort d’accélérateur de progrès, a conduit à la création d’appareils spécialisés répondant aux exigences de missions clairement délimitées, loin des seuls réglages d’artillerie mais la plupart du temps en support des forces terrestres. L’autonomie, l’indépendance, l’armée de l’Air, viendront plus tard.
Pierre Sparaco
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14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Il convient de rappeler également le rôle essentiel, dans le développement de l'aéronautique militaire à partir de 1906, du Général Pierre Auguste ROQUES. Il déclara notament dès 1910 : "Les aéroplanes sont aussi indispensables aux Armées que les canons et les fusils. C'est une vérité qu'il faut accepter de bon gré, sous peine d'avoir à la subir de force".
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Le 22 ocrobre 1910 il fut nommé par le Ministre de la Guerre "Inspecteur permanent de l'aéronautique" et il sera le tout premier à occuper ce poste. Le 29 novembre 1911 il décida que tous les aéroplanes militaires s'appelleront désormais "avions", en hommage à Clément Ader, avec qui il entretenait une correspondance régulière, et que les "établissements d'aviation" prendront le nom d'"escadrilles". Il créa par ailleurs, à partir du 1er janvier 1912, le "carnet d'emploi du temps", encore en vigueur aujourd'hui sous le nom de "carnet de vol" de tous les pilotes.
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Enfin, le 29 mars 1912, li fit voter la première Loi portant organisation de l'aéronautique militaire.
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14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Je vous recommande le musée de la Grande Guerre de Meaux qui présente de manière très pédagogique la génèse du conflit, son déroulement et ses conséquences. L'aviation y est bien mise en valeur. A faire en famille.
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Nous avons pour projet sur Epernay Plivot LFSW de faire un meeting en 2015 sur le thémes premiére guerre mondiale. Nous avons dèjà des avions, une trentaine de figurants en costume, un taxi. Plus nous aurons de machines volantes ou répliques sur ce théme, plus nous serons heureux. Tous ceux intéressé merci de me contacter à gillesmarguet@wanadoo.fr .
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
mon père était poilu dans les tranchées de Verdun, engagé volontaire à l'âge de 18 ans.
Mon beau père créait l'industrie aéronautique de Toulouse, après avoir été envoyé loin des combats, par ses supérieurs pour fabriquer les armes de guerre.
Ainsi va la vie, chacun apporte le meilleur de sois même pour l'honneur de notre patrie.
j'y pense particulièrement aujourd'hui 11 novembre.
Marie Vincente Latécoère
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Erreur, Pierre.
L'industrie aéro française a produit, pendant la Première Guerre mondiale, 52000 avions et 92000 moteurs.
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Ah! la précision du S.H.A.A.
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
Tout à fait d'accord avec le commentaire de XD. Je suis aussi à la recherche de tous documents et photos sur la période de captivité de Roland Garros en Allemagne, outre ceux cités dans l'ouvrage de Jean-Pierre Lefevre-Garros, "Roland Garros, Pionnier de l'Aviation".
14-18 a confirmé la réalité militaire de l’aviation
J'aurais bien aimé que Roland GARROS soit cité.
Cordialement