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Categories: Culture Aéro

A la gloire des Douglas AD-4 Skyraider français

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Jean Molveau

Un pavé de 412 pages illustrées de 600 photos pour retracer une vingtaine d’années de carrière du Douglas AD-4 Skyraider sous les cocardes françaises. Un travail d’historien réalisé par Sébastien Guillemin.



La passion donne des ailes, c’est bien connu. Ce très volumineux ouvrage de 412 pages au format 21 x 29,7 est en un bel exemple. Je me suis laissé dire que l’auteur pratique le beau métier de cuisinier : il n’en a pas moins mitonné avec talent un très roboratif plat de résistance aéronautique, sur le vieux Douglas AD-4 sous le drapeau tricolore. Ce livre compte d’ailleurs plus de pages que l’armée de l’Air n’a utilisé de Skyraider – 113 exemplaires, et on peut même en arriver à se demander si la démarche n’a pas été poussée « trop loin », tant le sujet n’est pas, à proprement parler, « universel »… Une vingtaine d’années de carrière plutôt obscure, certes, mais un engin mythique, presque anachronique quoique d’une efficacité redoutable lors du plus fort de sa vie opérationnelle, tel est le fameux « Spad », ainsi surnommé lors de la Guerre du Vietnam, en pleine période d’hégémonie du jet.

Bon, disons pour faire simple que tout ce que vous avez jamais voulu savoir sur les Skyraider sous les cocardes se trouve dans ce volume, et bien davantage encore. Un texte chargé au m2, archi-documenté, une iconographie riche et nombreuse – quelque 600 photos souvent issues des albums des anciens pilotes et mécaniciens – plus les traditionnels profils couleur (d’excellente facture) sont au rendez-vous.

L’auteur a retrouvé de nombreux témoins de cette épopée aéronautique, et des encadrés très vivants ponctuent le récit qui débute par la visite technique du « Sky » avant même son arrivée en France, acheminés par les porte-avions de l’époque (Bois-Belleau, Arromanches). On apprend ensuite tout sur le reconditionnement et la mise au point par la Sferma à Mérignac, avant de partir en campagne avec les escadrons de la 20e escadre de chasse, lors des derniers mois des « événements d’Algérie ».

Le temps des AD-4 ne se terminera pas pour autant à la fin de ce conflit, puisque ces formidables machines participeront à de nombreuses opérations de la période de décolonisation, Djibouti, Madagascar, et le Tchad, avant de connaître d’autres cocardes, celles du Cambodge, du Tchad et de la « garde présidentielle » du Gabon, toujours avec des pilotes français.

L’auteur, adhérent de l’Association des mécaniciens pilotes d’aéronefs anciens présidée par Didier Chable à Melun-Villaroche, termine naturellement son opus par l’évocation détaillée de la récupération des Skyraider pour leur faire connaître une nouvelle jeunesse dans le monde des warbirds, avec le devenir de chaque avion préservé. Enfin, une liste de production et des diverses affectations de tous les « Sky » Sferma clôt ce qui, s’il n’est pas un chef d’œuvre, est en tout cas bien imité. Les Anciens, mécanos et « cochers » (qui sont listés) trouveront dans ce livre un pan entier de leur vie, et les autres, les fanas d’aviation de tous poils, disposeront de l’ouvrage définitif sur la question.

Jean Molveau

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Jean Molveau

Journaliste aéronautique, Jean Molveau est le rédacteur en chef du magazine Vol à Voile dont il est l’un des fondateurs (1983). Il a également été, jusqu'en 2019, le rédacteur en chef d'Aviasport. Historien reconnu de l’aéronautique, il a signé 16 ouvrages. Il a rejoint Aerobuzz en 2009. Au sein de la rédaction, Jean Molveau traite plus particulièrement les sujets historiques.

View Comments

  • A la gloire des Douglas AD-4 Skyraider français
    En 1983, lors de mon arrivée au Tchad (Opération Manta), il restait encore quelques Skyraiders à N'Djaména ............ "empilés" au bout du parking avions.
    Il y avait des personnes qui s'affairaient à en remettre quelques uns en état.
    Il était étonnant de voir que le climat de ce pays, comme le désert américain du Mojave, était idéal pour la conservation de ces appareils. Deux, furent remis en état. Un regagna la France sans les autorisations de survol, l'autre avec son pilote connut un sort tragique .... dans le désert marocain, me semble-t-il ?

  • A la gloire des Douglas AD-4 Skyraider français
    Il existe dieu merci encore des personnes, au hazard des rencontres, ont l'eclat dans le regard, qui en une seconde, vous font comprendre ce qu'est la passion aéronautique, la vrai...Seb en fait parti...

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Jean Molveau

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