Inauguré le 13 janvier 2015, Aéroscopia a ouvert ses portes au public, le 14. 110.000 visiteurs sont attendus cette première année. Pour les associations qui ont apporté l’essentiel du contenu, il s’agit aussi d’un nouveau départ.
D’un point de vue esthétique, le musée Aéroscopia est un magnifique écrin métallique sombre. Face à l’étincelant hall d’assemblage A380, de 500 m de long et 40 m de haut, il s’étire tout en courbe, sur un arc de cercle de 143 m de long. Le pari architectural est réussi. A lui seul, le bâtiment signé par l’agence Cardete Huet Architectes, qui a également réalisé le Hall D de l’aéroport Toulouse-Blagnac, vaut le détour. Et même si la surface a été réduite d’un tiers pour rester dans l’enveloppe budgétaire, il ferait presque oublier les obstacles et les rebondissements qui ont entravé la longue gestation de ce projet, devenu enfin réalité.
Cela fait une trentaine d’année que l’idée d’un musée aéronautique a été lancée. Beaucoup aujourd’hui en revendiquent la paternité. Beaucoup aussi, en particulier dans la classe politique locale, ont cherché à l’empêcher. Quoi qu’il en soit, au moment où Aéroscopia accueille ses premiers visiteurs, l’important est de regarder devant, plutôt que derrière.
Au final, le musée aura coûté 21,5 millions d’euros financés en grande partie par les collectivités locales, mais aussi par Airbus qui a mis 3,5 millions d’euros au pot. Pour leur part, les associations ont offert leurs trésors. Parce qu’avant que Toulouse prenne conscience de la nécessité de préserver son passé aéronautique, plusieurs associations de conservation du patrimoine aéronautique s’y étaient attelées. C’est le cas notamment d’Aérothèque et des Ailes Anciennes de Toulouse, impliquées dans le projet, et qui aujourd’hui doivent trouver une nouvelle place, à côté du musée, pour continuer à exister.
Au cours des trois dernières années, Aérothèque s’est investie dans le projet Aéroscopia. Elle a réalisé la grande fresque historique de 58 m de long par laquelle débute la visite. Elle a également fourni une quarantaine de maquettes originales au 1/25ème qui retracent les grands moments de la production industrielle toulousaine, des années 1920 à nos jours, des modèles d’avant-guerre produits par Emile Dewoitine (D.1 C1 et D.520), à l’A350 XWB, en passant par Caravelle. L’association a également apporté 100.000 euros sur ses fonds propres. Aujourd’hui, maintenant que la mission qu’elle s’était assignée en 1988 à sa création est remplie, elle envisage d’aller à la rencontre des scolaires et des périscolaires.
Pour les Ailes Anciennes de Toulouse aussi, Aéroscopia constitue un véritable défi. Pendant des décennies, cette association de collectionneurs, ne s’est pas contentée de récupérer des aéronefs en plus ou moins bon état, et de les restaurer pour les présenter au public. Elle a organisé des événements et des visites guidées qui ont constitué jusqu’à ce jour, une source de revenus importants. Aéroscopia devrait logiquement tarir ce filon d’autant que les plus belles pièces de la collection des Ailes Anciennes sont désormais exposées dans la grande galerie du musée.
Son point fort étant de dénicher des trésors en péril et de les rendre présentables, l’association s’est naturellement imposée comme l’atelier d’Aéroscopia. Il a toutefois fallu que l’idée fasse son chemin avant qu’elle soit acceptée. Ce nouveau rôle qu’elle a proposé d’endosser va lui permettre d’avoir enfin le hangar dont rêvaient depuis toujours les membres des l’association. La construction doit débuter en février prochain. Il accueillera à partir du printemps les chantiers de restauration.
Outre le fait qu’elle va pouvoir continuer à récupérer et restaurer des machines volantes dans de meilleures conditions, les Ailes Anciennes envisagent d’ouvrir au public cet atelier. Les visiteurs pourront ainsi prolonger leur venue à Aéroscopia, par la découverte des chantiers de restauration. Ils auront également l’opportunité de voir le reste de la collection des Ailes Anciennes, notamment les nombreux chasseurs à réaction de toutes origines.
Aéroscopia donne de nouvelles ailes aux collectionneurs de Blagnac, et d’une manière générale aux associations réunies au sein de Terre d’Envol, porteur du projet muséographique. Le passé a désormais droit de cité à Toulouse, et c’est une belle récompense, une reconnaissance aussi, pour tous ces passionnés, qui depuis le début des années 80, ont contribué à la préservation du patrimoine aéronautique. Sans leur engagement et leur savoir-faire, Aéroscopia n’existerait pas. Et sur ce point, tout le monde est d’accord !
Gil Roy
Les avions d’Aéroscopia
Avion de légende : la réplique du Blériot XI
Aviation commerciale : Sud-Aviation SE 210 Caravelle, Sud-Aviation-British Aircraft Corporation Concorde 201, Sud-Aviation-British Aircraft Corporation Concorde 209 , Airbus Industrie A300B
, Aero Spacelines Super Guppy SGT 201
, Société des Avions Marcel Dassault Falcon 10
, Aerospatiale SN-601 Corvette
Aviation de tourisme, de sport et de loisirs : VJ 01 Gringo
, Wassmer WA28 Espadon, Best Off Sky Ranger, SNCAN Nord 1101 Noralpha
Aviation scientifique :Fairchild Swearingen SA226-AT Merlin IVA
Aviation militaire : Republic F84 Thunderjet, Mikoyan-Gurevich MiG 15BIS, Lockheed F104 G Starfighter, Saab J35 Œ Draken, Générale d’aviation Marcel Dassault – Mirage IIIC, Vought F-8E (FN) Crusader, Sepecat Jaguar A, Cessna 337 Super Skymaster “Push Pull“, Morane-Saulnier MS760 Paris IR, Potez-Air Fouga CM 170 Magister, Airbus Military A400M (prochainement)
Voilures tournantes : Aérospatiale Westland SA 340 Gazelle, SNCASE Alouette II Marine
Drone : Nord Aviation CT 20
++++Infos pratiques
Musée Aéroscopia – 6 rue Roger Béteille – 31700 Blagnac
Ouvert toute l’année (y compris dimanches et jours fériés).
En période de vacances scolaires (zone Toulouse) de 9h30 à 19h. Hors période de vacances scolaires de 9h30 à 18h
Tarifs individuels : 11,50 €, réduit : 9,50 €, moins de 6 ans : gratuit
Possibilité de combiner visite du musée avec une visite guidée Let’s visit Airbus
www.musee-aeroscopia.fr
++++Les associations
Sans le savoir-faire de centaines de passionnés et sans leur ténacité, Aeroscopia n’existerait pas. Autour de ce projet, chaque association est venue apporter sa pierre à l’édifice en mettant ses connaissances et compétences au service de cette réalisation. Elles sont regroupées dans l’association Terre d’Envol, l’interlocuteur du projet.
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Aéroscopia ouvre ses portes
Bonjour,
Connait on l' immatriculation de la Caravelle super 12 air inter exposée sur le tarmac?
Merci pour le renseignement
Aéroscopia ouvre ses portes
Ah oui il a raison le soir, au fond, Desbois, et Nico aussi dont je subodore l'identité (NDL ?). De grands hangars capables de loger toute la collection des Ailes Anciennes et mettre beaucoup plus en exergue notre magnifique Concorde, ça aurait été chouette et ça n'aurait pas coûté plus cher... Mais n'existaient-ils pas à Montaudran, ces hangars ? En 2003 encore quand Air France s'en est allée ?
Évidemment, aujourd'hui, Toulouse, c'est Airbus.
Alors pfffut Montaudran ! On va avoir bien du mal à y faire un bel espace mémoire, même si M. Moudenc affiche une belle volonté pour ce faire.
Espérons dans l'avenir une belle entente entre Aeroscopia et La Piste des Géants (nom donné à l'espace mémoire de Montaudran). Et dans les géants, avec Latécoère et Mermoz, et Guillaumet, et Saint-Exupéry, j'espère qu'on y mettra... Dieudonné Costes.
Mais, je maintiens mon "léger" Nul n'est prophète en son pays. Même si Salès à désirer !
Aéroscopia ouvre ses portes
Un hangar pour les Ailes? début des travaux en février? Comment sera-t-il financé?
Ah oui, ce sont encore les Ailes et leurs bénévoles qui vont cracher au bassinet et trimer pour le construire!
Aéroscopia ouvre ses portes
À Madame Salès,
Me voici ravi, Madame, que vous ayez eu ma réponse. Je suis encore plus heureux que Monsieur André Turcat eut abondé dans mon sens. Mais j'en profite pour enfoncer le clou : oui, il y a la place pour mettre un portrait de Dieudonné Costes sur la partie dédiée à la traversée de l'Atlantique. Et, je le répète, ma remarque n'était au départ qu'une critique positive qui ne visait personne en particulier.
Pour ce qui concerne votre participation à cette fresque, je suis tombé sur un article de la Dépêche du Midi qui vous est consacré. Il y est textuellement écrit : "Sa dernière actualité est la rédaction d'une fresque historique sur l'histoire mondiale de l'aviation avec l'association aérothèque du Musée Aéroscopia". Vous me direz encore qu'il faudrait s'entendre sur le mot "rédaction", qu'on pourrait aussi ironiser à propos de "fresque historique sur l'histoire", et que la Dépêche du Midi, en matière aéronautique, ce n'est pas Aerobuzz...
Mais, comme je ne sais pas bien lire, peut-être me suis-je encore fourvoyé. Je vous prie de m'en excuser.
Bernard Bacquié, aviateur-écrivain, mais aviateur d'abord.
Aéroscopia ouvre ses portes
Entièrement d'accord avec Gérard ! Plus de 20 millions d'€ pour un hangar à peine capable d'accueillir 20 avions, des petits avions suspendus à perpette en hauteur, à peine quelques panneaux devant les machines et quasi aucune lumière naturelle dans la halle. Certes c'est joli (quoi que...) mais ça bouffe les budgets. Au final, pas 1 centime pour les collections (toutes apportées par des associations qui ne sont quasiment pas citées et qui n'en tirent rien du tout). Que dirait-on si le Louvre ou un Musée national consacrait 100% de son budget pour le bâtiment et 0% pour les collections ? Et si seulement le projet avait contenu un atelier comme dans tous les musées aéro du monde, les avions seraient achevés et les bénévoles qui œuvrent depuis 35 ans (pas 25 comme lu dans la Presse) verraient leur travail reconnu ! On ne les écoute pas, on ne les respecte pas et on les oblige à payer leurs expositions (Aérorecherche par exemple qui a un super ilot, mais entièrement financé par eux, pas un centime du Musée ! Idem pour Cap Avenir Concorde...). Un seul mot : DOMMAGE...
Aéroscopia ouvre ses portes
Bravo d'abord bien sûr pour ce magnifique hall. Constatons que Concorde est bien éclipsé, ne serait-ce qu'à cause de sa taille, et parce que le progrès est fonction du diamètre.
Et puisque Bacquié regrette l'absence de Costes, je regrette celle d'Armand Lotti, tout de même le premier "traverseur" français, même s'il n'arriva qu'à Bilbao à cause d'un clandestin!
Aéroscopia ouvre ses portes
Bonjour,
Bon, eh bien puisqu'on m'a signalé une réponse pas très gentille de Madame Salès, je me sens obligé de me défendre, même si ma réponse ne lui parviendra jamais. Elle insinue que je ne sais pas lire un panneau, mais avoue ensuite que les gens n'ont pas le temps de lire complètement les inscriptions sur lesdits panneaux. Ce que je critique, c'est évidemment de ne pas avoir mis le portrait de Costes, l'enfant du pays, dans l'évocation de la traversée de l'Atlantique, entre Lindbergh et Mermoz. D'ailleurs, si je me souviens bien, il y a la place pour ça. J'espérais bêtement que ma remarque serve à réparer l'oubli et non pas se cabrer. Aujourd'hui, j'en apprends un peu plus. Il semblerait que la réalisation de cette fresque a été dirigée par Madame Laure Salès, certainement d'une grande compétence puisque géologue, auteur de livres sur la Terre, l'Espace... CQFD.
Aéroscopia ouvre ses portes
Bonsoir,
Et vous trouvez que ma réponse n'était pas très gentille !?
Vous mettez tout simplement en cause mes compétences professionnelles, ce que je ne peux pas accepter. Par ailleurs on vous a donné des informations fausses. Je n'ai en aucun cas "dirigé" la réalisation de la fresque.
Mon métier est la médiation scientifique et technique, entre des spécialistes d'un sujet et des publics plus ou moins curieux de ce même sujet. Il y est donc préférable de ne pas être soi-même spécialiste ! C'est un domaine de compétence encore peu connu, mais tout à fait professionnel et, oh combien, passionnant !
Laure Salès
Aéroscopia ouvre ses portes
13 janvier 1908 : première boucle de 1 kilomètre en circuit fermé officiellement contrôlée à Issy les Moulineaux sur un avion Voisin piloté par Farman.
13 janvier 2005 : l'ouverture d'Aéroscopia est un bel hommage anniversaire.
Aéroscopia ouvre ses portes
Il me semble avoir lu que ce musée devait "héberger" un Junkers Ju 88... savez-vous ce qu'il en est ?
Mon père a terminé la guerre au sein du G.B. I/31 "Aunis" équipé de Ju 88.
Merci par avance pour votre réponse.
Salutations aéronautiques !
Yves Donjon
Aéroscopia ouvre ses portes
En fait il s'agit d'un Messerchmitt Bf 109 prété pour 6 mois par Airbus Allemagne .
Ce serai un 109 espagnol a moteur RR merlin dont tout le nez a été reconstituė pour recevoir a nouveau un moteur Messerchmitt .
F.C.
Aéroscopia ouvre ses portes
J'espère que dans ce musée que je compte visiter bientôt personne n'a oublié de citer l'industriel et ingénieur Pierre-Georges Latécoère (1883-1943) qui est l'initiateur de l'Industrie aéronautique de Toulouse pendant la guerre de 1914-1918.