Germain Chambost est un aviateur engagé et généreux. Depuis longtemps, il a démontré des qualités d’auteur. Son dernier livre « Algérie d’amour et de guerre », un roman autobiographique qui ne dit pas son nom, en est peut-être la plus belle preuve. Un livre attendu.
Nous sommes loin de « Missions de Guerre » et de « Pilotes » et d’autres ouvrages aéronautiques de Germain Chambost, où il nous emmenait au combat ou aux essais en vol, au son des réacteurs et des turbo propulseurs. La langue est toujours maitrisée et parfois somptueuse pour nous offrir sous la forme d’un roman (pourquoi ne pas avoir écrit « roman » sur la couverture ? ). De même la photo de couverture est un peu trompeuse, comme celles de la quatrième de couverture, car ce n’est pas de bruit et de fureur dont Germain nous entretient, mais bien plutôt, de nostalgie, d’amitié, de premiers émois amoureux, en pleine guerre d’Algérie.
Disons tout de suite, que j’ai été pris par la qualité de la langue, par ce ton retenu et malicieux, qui correspond si bien à la tonalité des conversations avec l’auteur. Surprise du prologue : après la couverture très « combinaison de vol et marche assurée sur l’aile d’un B26« , on se retrouve dans la sacristie d’un petit village Montigny-le-Haut avec un enfant de chœur qui en sait beaucoup sur la liturgie, mais qui s’inquiète de ses premières « pollutions nocturnes« .
Rien de coquin, rien de salace, mais ces interrogations sur la sexualité accompagneront notre héros, jusqu’à son mariage, puceau, après trois ans de guerre comme pilote de bombardier. On est loin des gaudrioles d’escadrille. Simultanément les « Confessions de St. Augustin » sont présentent dans chaque chapitre, d’autant plus qu’une large partie de l’action militaire se déroule à Bône en Algérie, à 4 km d’Hippone.
Un prêtre, plein de sagesse et de bonhomie, va encourager Louis le héros dans toutes les phases de ses engagements et de ses doutes. On suit les débuts d’un pilote de bombardier, on prend de l’assurance avec lui, on vit les drames de mitraillages involontaires de civils. On s’interroge avec lui sur le bien fondé d’une guerre qui ne dit pas son nom, qui militairement gagnée, ne peut être que politiquement perdue. Et tout ceci avec l’évocation pudique de la fiancée reliée seulement par le courrier.
Il y a l’ami, Abel, un bourguignon à l’accent, qui va épouser une « pied noir« . Je sais, parce que Germain me l’a dit, en cours d’écriture, que c’est lui qui était par la pensée à côté de l’auteur. Lui qui de retour en France avec sa femme va se tuer aux commandes d’un Vautour, je crois.
Voila un ouvrage où l’amour et la mort ne sont jamais loin, mais où toutes les situations, tous les doutes, toutes les opinions sont exprimés avec finesse, comme avec des clins d’œil. On ne s’attendait pas à lire la guerre et l’amour exposée de cette façon.
Merci Germain d’avoir eu le courage de nous partager la nostalgie de l’auteur.
Jean Ponsignon
Commander le livre Algérie, d’amour et de guerre
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J'ai un peu honte , je ne reconnais ni le pare brise ni la verrière de l'avion dans lequel est assis Mr. Chambost .
Merci à celui qui me dira .
R.Diemer
DH Vampire biplace, à Nangis sans doute.
Merci Frédéric , ça correspond à ce que je m'imaginais .
Roland