Ed Macy totalise près de 4.000 heures de vol sur des hélicoptères de l’Armée britannique. C’est un spécialiste de l’Apache AH-64D, ce fameux appareil d’attaque américain, capable d’atteindre une cible de 10 cm à plusieurs kilomètres. Ed Macy est détaché en Afghanistan où il participe à des missions pour le moins périlleuses. Frissons…
Voilà un ouvrage qui laisse des frissons. « Apache – l’homme, la machine, la mission » d’Ed Macy (éditions Nimrod) est tout simplement extraordinaire. Ed Macy, pilote d’Apache, a rendez-vous avec la guerre en Afghanistan. Après des déboires, et un accident qui l’empêche de continuer sa carrière de parachutiste dans un régiment de l’Armée britannique, Ed Macy parvient – son dossier médical ayant été égaré ! – à intégrer l’escadron 656, celui qui regroupe notamment les pilotes d’Apache. Pas moins de trois ans impitoyables de formation pour parvenir à maîtriser cet hélicoptère de combat de plus de 50 millions de dollars pièce. Pourquoi l’appareil était-il aussi difficile à piloter ? Réponse d’Ed Macy : « pour faire court : en raison de la quantité inimaginable de tâches qu’il fallait gérer en parallèle. Faire voler un Apache en opération revenait à jouer simultanément à la Xbox, à la PlayStation et aux échecs, tout en étant perché dans le wagonnet des plus grandes montagnes russes de Disneyworld. » (page 34).
Ed Macy part au combat à Camp Bastion, une base britannique installée en Afghanistan, à une heure de vol de Kandahar. Et là, les missions s’enchaînent à un rythme fou. Evasan, reconnaissances, appuis aériens des Royal Marines, attaques de camps talibans… Les vols se suivent à raison de plus de 12 heures aux commandes par jour. Le lecteur est tout simplement installé aux côtés d’Ed Macy, dans son cockpit pendant les combats, aux opérations de Camp Bastion pendant les débriefings, et même dans son propre campement pendant les trop rares périodes de repos. Un moment inoubliable : la récupération d’un soldat blessé des Royal Marines à Fort Jugroom, une base protégée des Talibans où plusieurs Apaches, soutenues par une force stratégique à haute altitude (notamment un bombardier Rockwell B-1 Lancer). L’aventure est à couper le souffle : il faut imaginer des centaines de Talibans, armés jusqu’aux dents et prêts à sacrifier leur vie, retranchés dans une forteresse dans laquelle l’Apache d’Ed Macy et de son co-équipier va finir par se poser. La vie du blessé est en jeu. Suspens… On dira juste que quelques héros de cette guerre en Afghanistan, dont Ed Macy, recevront plus tard de la Reine d’Angleterre, la très convoitée « Military Cross ».
Ed Macy raconte ses missions comme s’il se confiait à un ami, un complice. Tantôt drôle lorsqu’il ose une comparaison avec Buck Danny (page 17), tantôt émouvant lorsqu’il apprend que sa tendre Emily attend leur troisième enfant (page 168). Le style est carrément direct, tel celui d’un soldat, d’un pilote : mélange de jargons aéronautiques, de check-lists et de jurons. Le lecteur n’y reste pas insensible. Le très sérieux quotidien « The Guardian » parle d’ailleurs de l’ouvrage ainsi : « des livres comme celui-ci nous rappellent que les soldats sont vraiment des hommes à part. »
Bruno Rivière
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Apache ou Apocalypse Now au cœur de l’Afghanistan
Petit message à bib57:
Les talibans et autres ennemis des pays occidentaux se sont-il posé la question de savoir si le 11 septembre et autres exactions commises dans des pays étrangers , USA, France, Grande Bretagne, Espagne, Maroc, Tunisie et autres pays d'Afrique leur attireraient l'estime de leurs victimes et des pays ainsi outragés. Ils n'imaginaient pas que leurs crimes n'entraîneraient pas de ripostes ou alors ils feraient preuve d'une grande naïveté.
C'est difficile de faire la guerre sans dommages collatéraux et les militaires qui sont envoyés en Afghanistan méritent tout notre soutien moral; ils se sentiraient sans doute mieux dans leurs foyers avec leurs familles qu'ils ne sont pas tout à fait sûrs de revoir.
Apache ou Apocalypse Now au cœur de l’Afghanistan
Est-ce que Ed MACY raconte aussi les multiples bavures des forces de l'OTAN qui ont fait des milliers de victimes parmi les populations civiles et qui expliquent notamment l'estime dont elles bénéficient localement?
Apache ou Apocalypse Now au cœur de l’Afghanistan
Bonsoir,
Il est a constaté que le parachutiste militaire n'a plus que le nom depuis la guerre d’Algérie.
Le saut en parachute est devenu un moyen de cohésion des hommes.
L'hélicoptère dans le cadre des guerres nouvelles a modifié l'utilisation des moyens humains.
Voir Chemin de mémoire parachutistes