Cette vue été réalisée par Artur Sarkisyan sur un MiG-29 UB Fulcrum biplace qui appartient à l’usine Sokol de MiG, à Nizhny Novgorod. Lors de cette sortie, l’avion est monté à 19.000 m d’altitude, aux frontières de la stratosphère.
Ce MiG-29 UB est employé lors des vols commerciaux vendus aux civils ; un ticket en place arrière, pour la haute altitude ou l’initiation à la voltige. Cette vidéo a été prise avec deux caméras Go Pro à l’occasion d’un vol. Au cours de cette ballade stratosphérique, une autre caméra, de type Samsung, tournait des plans sphériques, pendant que ces deux Go Pro enregistraient ce film, sous deux angles différent.
Artur Sarkisyan raconte. « J’ai fabriqué moi-même, un boitier pour y loger une caméra Samsung filmant à 360°. Puis j’ai intégré cette « box » sur un mini conteneur photo que j’avais déjà conçu plusieurs années auparavant. C’est un conteneur destiné à être fixé sur les empennages verticaux des MiG-29 ; il intègre aussi trois boîtiers. Chacun contient une caméra Go Pro ». Chaque Go Pro filme sous un angle différent. C’est une Go Pro orientée vers l’avant, qui a pris l’image fixe qui est tirée de cette vidéo, pendant que l’autre Go Pro filmait aussi, vers l’arrière ».
Artur a commencé la photo aérienne dans les années 80, avec son appareil Zenit, alors qu’il était pilote de chasse en Allemagne, sur MiG-23 MLD. Il a ensuite travaillé pour la société MiG. Avec l’apparition sur le marché, des caméras numériques filmant en pleine action, il s’est lancé dans la confection de « pods », ou de petits boitiers (box), afin de fixer des caméras – et appareils photo – sur tous les types de cellules d’avions russes. Son objectif a toujours été le même : réaliser des images sortant de l’ordinaire.
Artur a donc conçu des supports « customisés » pour les cellules de MiG-29, pour les Su-27 des Russian Knights, et même pour les MiG-31, ces intercepteurs qui opèrent à Mach 3, et à plus de 21.000 m.
En atteignant 19.000 m, ce MiG-29 est exposé, ce jour-là, à de très fortes températures qui échauffent la cellule de l’avion : « mon boitier est optimisé pour protéger les équipements de prise de vue, de la chaleur. Au départ, ce n’était qu’une simple expérimentation de ma part, mais très vite, mes inventions ont été exploitées sur ces vols commerciaux ». Ce bricolage s’est transformé en business pour les agences spatiales, avec « … la création de boîtiers similaires, pour travailler dans l’espace sur l’ISS ».
Cette photo incarne l’aboutissement de toute la vie d’un photographe et vidéaste unique au monde, qui s’est inventé lui-même. En 2020, Artur Sarkisyan dirige son propre service technique de prises de vue aux sein du bureau d’études Ilyushin. Il continue à usiner, à bricoler, et innover, pour repousser les limites de la photographie.
François Brévot
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Ce qui est incroyable, c'est que ces appareils dont l'aérodynamique a été étudiée "aux petits oignons", et pour laquelle le moindre détail compte, semble se comporter comme un charme avec ces petites excroissances.
Peut-être est-ce dû au talent du photographe-bricoleur (aucune péjoration ici, je ne sais pas comment le qualifier exactement), à celui des ingénieurs des bureaux d'étude, ou bien des deux...
De bien belles images en tout cas.
Presqu'aussi bien que Félix et ses 38 969,4 m !