Le chef-pilote du Centre d’Instruction des Equipages de Transport (CIET 340) de l’armée de l’Air se souvient de sa découverte de l’A400M Atlas. Entre mythologie et nostalgie, Jean Barbaud a longuement hésité…
J’étais loin de m’imaginer le 11 décembre 2009, alors chef pilote sur C160R à l’ET 2/64 « Anjou », que l’avion que je regardais décoller à la télévision avec mes collègues au bar de l’unité, allait être ma nouvelle monture quelques années plus tard et que j’allais me retrouver aux commandes du MSN008 le 31 décembre 2013 à Gao.
Ainsi, après avoir rejoint le CIET 340 en qualité de chef-pilote, j’ai été sélectionné pour faire partie des premiers équipages à voler sur ce nouveau fleuron de l’Armée de l’Air destiné à remplacer la bête de somme du transport aérien militaire le vénérable Transall. Après une formation débutée en avril 2013 à Toulouse sur simulateur A380 puis à Séville, vint l’heure du premier vol, instant rare qui reste toujours gravé dans les mémoires. Ce fut en août 2013, en compagnie d’un des deux pilotes d’essais ayant fait le vol inaugural de Séville : la boucle était bouclée.
Avec l’A400M, fini l’équipage à 4 avec le vaillant mécanicien-naviguant chargé de surveiller la santé des moteurs, fini le cockpit patiné par des années passées à avaler la poussière aux confins de l’Afrique, fini les vibrations caractéristiques de Pollux lorsque le Tyne délivre sa pleine puissance égale au quart de celle de l’Atlas, place à un cockpit moderne et feutré avec une ergonomie éprouvée pour fonctionner en équipage à deux.
Ici, la mise en route des moteurs est imperceptible, la conduite de ceux-ci souple et les commandes de vol particulièrement réactives à tel point que l’on oublie presque que l’on est aux commandes d’un avion de plus de 100 tonnes.
Ces quatre dernières années à voler sur Atlas ont été fantastiques car contribuer à la mise en service d’un nouvel appareil est un privilège rare. J’ai pu participer aux expérimentations des premiers vols logistiques longue distance, à la mise au point des premières procédures tactiques ou encore à l’écriture des premiers cours de formation des équipages sur ce nouveau vecteur.
Alors que les derniers mois de ma carrière opérationnelle s’égrènent, je regarde avec envie les jeunes pilotes fraichement sortis d’Avord qui vont vivre des missions fantastiques sur cet aéronef dont le potentiel est exceptionnel. Pour le moment, ce sont des pilotes à l’instruction avides des conseils de leurs anciens mais j’en suis persuadé que dans quelques années, ils seront des commandants de bord aguerris aux commandes d’un avion capable de décoller d’Orléans, de larguer 25 tonnes en BSS puis de revenir en métropole via un ravitaillement en vol au retour tout en étant pleinement conscient de la situation aérienne générale grâce à la liaison 16.
Lieutenant-Colonel Christophe Piubeni
© Dessin : Jean Barbaud / Animation : Martin Roy
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