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Ballons et Montgolfières : aventures osées et histoires légères

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Bruno Rivière

Il faut être vraiment gonflé pour oser publier un livre aussi « léger » sur l’histoire des ballons et autres Montgolfières. C’est pourtant ce que vient de faire Jean-Claude Ragaru, un aéronaute reconnu, avec son livre « Ballons et Montgolfières : aventures osées et histoires légères » aux éditions du Petit Pavé.


Jean-Claude Ragaru, en plus de sa passion pour le ballon, revendique également son attrait pour la peinture, l’écriture, et la culture. C’est lui par exemple qui est à l’origine du musée « A l’Homme volant » installé à Sablé-sur-Sarthe, haut lieu dédié à l’aérostation, à l’endroit même où le serrurier Besnier aurait accompli, en 1678, un vol à bord d’une drôle de machine de son invention. Mais l’agrégé de l’Université, décoré du prestigieux titre de chevalier des Arts et des Lettres, se veut également… humoriste. De l’humour, en veux-tu en voilà.

Son livre « Ballons et Montgolfières : aventures osées et histoires légères » est une succession d’histoires de ballons et de Montgolfière, rédigées fort habilement, avec une (grosse) part de jeux de mots, dont on se lasse très vite au début – on pourrait parler d’humour à deux balles ! –, puis à laquelle on s’habitue au fil des pages jusqu’à adopter complètement son style plutôt insolite. L’auteur semble jouer avec les mots comme le vent joue avec les ballons !

L’humour de l’écrivain est parfois caustique. Un exemple. A propos d’un ballon biconique imaginé par Jacques Charles, à l’époque de Louis XVI, Jean-Claude Ragaru écrit : « Lancé depuis le Champ de Mars, le 27 août 1783, le globe de Charles fait un vol remarquable avant de tomber à Gonesse (déjà !) où la population réagit de manière cocasse, en agressant le monstre aérien jusqu’à ce que mort s’ensuive et qu’un cheval le promène, vaincu, dans les rues du village. A Gonesse, c’était pas la concorde. » Evidemment on aime, ou on n’aime pas…

Autre exemple à propos des premiers vols de nuit en ballon, effectués lors du siège de Paris en 1870. Un dénommé Godard, qui a mis au point des aérostats destinés à franchir, de nuit, les lignes d’occupation allemandes, aux portes de Paris, veut justifier son choix. Voici encore ce que rédige Jean-Claude Ragaru : « Ces satanés Teutons, donc, mauvais joueurs mais bons soldats, non seulement tirent à vue sur les aérostats franchissant leurs lignes, mais tirent aussi… des conclusions sur leur direction probable et préparent, grâce au télégraphe, des comités s’accueil assez peu accueillants. Ainsi Godard a-t-il la même idée que vous : qu’ils s’envolent de nuit… les Verts n’y verront que du bleu ! De quoi faire passer aux gars des nuits blanches dans la nuit noire. » Et voilà, tout le livre est de la même trempe.

Allez, encore un exemple, le dernier. Là, c’est à propos des premiers Zeppelin, baptisés LZ. Nous sommes dans les années 1908/1909 : « Ainsi, le LZ5, parti de Friedrichshafen, après un extraordinaire périple de plus de 1000 kilomètres, va heurter un poirier (la poire est un fruit à pépins ! Le maraudeur de verger est-il mort ? Tout l’avant est détruit et là, une décision surréaliste est prise : couper le nez de l’engin, abandonner les trois cellules de gaz de l’avant et un moteur, boucher sommairement le trou (pas besoin de sage-femme pour faire un nouveau nez) et rentrer à la maison dans le hangar douillet de Friedrichshafen… »

A travers cet humour (?), l’ouvrage constitue cependant une véritable petite encyclopédie des ballons et des Montgolfières. L’histoire commence en 1678 et s’achève sur le vol record mémorable et incroyable que le Suisse Bertrand Piccard effectua autour du monde sans escale, en « rozière », sorte de Montgolfière-ballon, en 1999. Pour ne pas lasser le lecteur avec son humour, Jean-Claude Ragaru a tenu à illustrer lui-même son livre. Plusieurs dizaines de planches, fort bien réussies, sont ainsi insérées dans l’ouvrage. Un ouvrage, finalement, très plaisant…

Bruno Rivière

Ferdinand Zeppelin selon l'imaginaire de l'auteur.
Le ballon du tour du monde de Bertrand Piccard
Les premiers envols en ballon
Ballons et Montgolfières : aventures osées et histoires légères
On dit qu'un ballon aurait été fabriqué avec la soie de plusieurs robes
Une histoire décalée de l'aérostation proposée par Jean-Claude Ragaru

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Bruno Rivière

Reporter photographe par passion, Bruno Rivière a assuré la rédaction en chef d’Aéroports Magazine pendant près de 25 ans. Il a également enseigné le journalisme en faculté. Spécialiste du transport aérien, il a rejoint Aerobuzz en janvier 2011. Bruno Rivière réalise des reportages et des recensions de livres.

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