L’armée de l’air française a-t-elle failli au printemps 1940 ? Les aviateurs français sont-ils en partie responsables de la débâcle ? C’est à ces questions que répond l’historien Patrick Facon, faits à l’appui, soixante-dix après la défaite de juin 1940.
Après des mois d’attente à l’ombre de la rassurante ligne Maginot, la foudre s’est abattue sur les militaires français. En six semaines, l’armée française présentée alors comme l’une des plus puissantes de la planète, a été anéantie par le rouleau compresseur allemand. Avant même que le cessez-le-feu n’entre en vigueur le 25 juin 1940, l’armée de l’air était accusée d’avoir contribué à cette humiliante défaite. C’est oublier que cette arme a perdu 40% de ses officiers et 20% de ses sous-officiers et hommes de troupe navigants entre le 10 mai et le 24 juin 1940.
A l’occasion du 70ème anniversaire de la défaite du printemps 1940, l’historien Patrick Facon a voulu rendre justice à l’armée de l’air française : « nier que les aviateurs ne partagent en aucune manière la responsabilité des événements dramatiques de cette campagne de six semaines serait évidemment aberrant. La politique aéronautique de la nation, ses carences industrielles, les erreurs et les échecs du réarmement, des errements doctrinaux regrettables, une organisation détestable, l’absence de prévisions dans la formation du personnel sont autant de facteurs qui expliquent l’impuissance aérienne de la France ou du moins sa criante infériorité face à la Luftwaffe allemande. La domination de cette dernière, au moins en termes numériques ou techniques, ne doit pas pour autant faire oublier que, du 3 septembre 1939 au 25 juin 1940, les aviateurs français n’ont cessé de se battre, la plupart du temps avec l’énergie du désespoir ».
L’historien fait remonter les causes de la défaite aux mois qui ont suivi la fin de la première guerre mondiale. L’industrie aéronautique française qui fut la première du monde pendant la Grande Guerre se débat alors pour écouler les stocks du conflit. Pendant une décennie, elle en oublie, selon Patrick Facon, toute capacité d’innovation. « Des cinquante constructeurs et sous-traitants de 1918, à peine une douzaine sont encore en activité à la fin des années vingt. Les méthodes de fabrication à la chaine sont encore à peine explorées et les effectifs sont passés de 183.000 lors de l’Armistice au chiffre inquiétant, pour ne pas dire ridicule, de 3.700 en 1921 ». L’industrie aéronautique française ne retrouvera un niveau satisfaisant de production qu’en… 1939. Les avions qui sortent des usines françaises sont pour la plupart obsolètes. Les tiraillements entre les chefs militaires sur l’utilisation de l’arme aérienne et l’inconséquence des pilotes font qu’au déclenchement de la guerre, le 3 septembre 1939, l’armée de l’air est sous-équipée et désorganisée. La « drôle de guerre » ne permettra que partiellement de combler le fossé avec la Luftwaffe.
La démonstration de Patrick Facon s’appuie sur des faits, des chiffres et des prises de paroles de l’époque. Elle est remarquablement étayée et c’est ce qui en fait tout son intérêt. Il en ressort que les aviateurs français se sont battu héroïquement jusqu’au sacrifice, même si la gloire est allée aux seuls pilotes de la RAF et de la Luftwaffe.
Gil Roy
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Batailles dans le ciel de France mai-juin 1940
Avec un père qui a volé comme observateur sur un potez 63/11 en mai 1940... je suis impatient de lire ce livre ! Ci aprés la citation qu'il a reçu:
"Officier observateur de classe, d'un allant maginifique et d'une rare conscience professionnelle, ayant toujours réclamé l'honneur d'accomplir les missions les plus périlleuses, en ayant tiré le maximum, tant par l'audace de son exécution. Chargé le 31 mai de renseigner le Commandement sur les mouvements et intentions de l'ennemei dans la région d'Ulm Friedrischaffen ( frantière Suisse), confiant dans ses qualités de navigateur, n'a pas hésité à partir, malgré les circonstances météorologiques défavorables, l'obligeant à franchir la "Foret Noire" en PSV. Effectuant ensuite en vol rasant 350 km en térritoire ennemi,
a rapporté des renseignements d'une précision indiscutable"
( Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne Juin 1940)
Batailles dans le ciel de France mai-juin 1940
Bonjour Flo,
Je suis à la recherche d'éléments concernant un observateur sur Potez 63-11, du GR II/33 et se nommant Andréva ( capitaine )
Auriez-vous des éléments pouvant m'intéresser ?
Cordialement
Gigibe06