« Des héros sans importance du Bomber command et de la résistance toulousaine », dernier livre de Bernard Bacquié (éditions Latérales) est le récit de deux pilotes anglais abattus par la chasse allemande au-dessus de la France. Sains et saufs, Jim Alderdice et David Jones parviendront néanmoins à rejoindre l’Espagne, puis à regagner l’Angleterre après un périple de plusieurs mois à travers la France occupée, avec l’aide de « helpers ».
L’ouvrage de Bernard Bacquié « Des héros sans importance du Bomber command et de la résistance toulousaine » mérite une attention particulière, notamment en cette période de commémoration du débarquement. Le livre, en effet, s’intéresse aux acteurs souvent méconnus, voire oubliés, de la dernière guerre : les équipages, non pas des prestigieux chasseurs alliés, mais des lourds bombardiers qui, souvent de nuit, effectuaient des raids en territoires ennemis pour pilonner les infrastructures stratégiques allemandes… et qui ne revenaient pas toujours. Le livre s’intéresse aussi à ces résistants anonymes, discrets, qui au péril de leur vie ont permis aux plus grands réseaux de résistance d’accomplir leurs missions. Parmi ces « héros sans importance », les « helpers », qui durant toute la guerre sont venus en aide aux alliés échoués en France pour organiser leur exfiltration vers l’Espagne. C’est grâce à ces « helpers » que Jim Alderdice et David Jones seront sauvés.
Mais ce livre mérite aussi une attention spéciale parce que Bernard Bacquié n’est autre que le fils du couple de « helpers » qui a hébergé Jim Alderdice et David Jones à Toulouse durant l’été 1943. Du coup, le récit prend une tournure plus véridique, plus réelle, truffé d’anecdotes que seuls ceux qui ont participé à l’histoire peuvent raconter.
L’histoire débute au 51 Squadron de la Royal Air Force de Snaith (250 kilomètres au nord de Londres) dans le Yorkshire. On trouve ici une flotte de plusieurs centaines de bombardiers quadrimoteurs HP57 (Handley Page), plus connus sous le nom de « Halifax ». Un soir d’alerte, le 16 avril 1943, pas moins de 327 « Halifax » et « Lancaster » (autres bombardiers quadrimoteurs construits par Avro) doivent effectuer une mission de bombardement au-dessus de Plzen, en Tchécoslovaquie. L’équipage du Flight engineer Jim Alderdice ne rentrera pas.
L’avion est descendu par un Junker JU88 allemand au-dessus de la France, à proximité du terrain (occupé par la Luftwaffe allemande) de Laon-Athiès (Aisne). Des sept membres de l’équipage de ce « Halifax », seuls trois seront retrouvés par la RAF, dont Jim Alderdice, et son mitrailleur de queue David Jones. Alors que l’appareil ne dispose plus que de deux moteurs, que ses réservoirs d’ailes fuient, Jim Alderdice ordonne l’évacuation de l’équipage. On imagine l’angoisse de l’équipage, sautant en parachute en pleine nuit, au-dessus d’une France occupée, accueilli par la Flak allemande (défense anti-aérienne). Mais Jim et David se retrouvent. Marches de nuits, planques, trains, et même péniche, les deux fugitifs parviennent à rejoindre Toulouse puis l’Espagne. C’est au sein de la Ville rose qu’ils sont accueillis par les « helpers » Bacquié…
Rédigé tel un thriller, « Des héros sans importance du Bomber command et de la résistance toulousaine » est illustré par des photos d’époque, qui donnent au récit un réalisme extraordinaire : on suit à la trace l’équipage depuis la salle de briefing jusqu’au cockpit de l’avion. Puis c’est le combat aérien avec les Junker allemands, la fuite en France, les « helpers » rencontrés… Des images d’archive que Bernard Bacquié a su retrouver après une longue investigation en France, en Angleterre… Un bien bel hommage à ces héros à qui les Français doivent leur liberté.
Bruno Rivière
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Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
@Mr Nivet,
Sur 8 lignes, seules 2 sont en rapport avec l'article.
J'en conviens que vous convenez bien mais à l'avenir ces étonnements sans importance puissent-ils se faire avec un minimum de plomb, non dans l'aile, mais dans l'utilité.
@Mr Tenneguin, entièrement d'accord avec votre commentaire, toutefois, à en croire ma bibliothèque, c'est son 6ème livre.
Bien cordialement.
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
Merci à Monsieur Michel Mouton, c'est joliment dit.
Merci aussi aux deux Thierry. Mais j'ajoute ceci :
au premier, c'est mon huitième livre;
au second, heureusement que je ne ressemble pas à Jim Alderdice !!!
Vivent les aviateurs, ma mère !
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
Ce Bernard est en train de devenir notre Saint-Exupéry d'aujourd'hui. Après une brillante carrière comme pilote chez Air France il ne cesse maintenant de nous écrire des jolis livres dont celui-ci est je pense le 5ème. Merci à toi Bernard pour ces moments de rêve ; j'ai hâte de lire ce dernier sur un sujet si grave à la fois et plein d'exemples à suivre.
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
toute plume, qu'elle s'envole dans les airs, ou qu'elle glisse sur le papier, a une origine. j'ai l'impression que c'est dans cette rencontre extraordinaire qu'est née la double passion de cet auteur pas ordinaire. je suis impatient de lire ce livre pour vérifier cette intuition.
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
Bon, alors si BB ressemble à son Père, je devrais le reconnaître vendredi à St Yan.
Clt
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
Dis donc Bernard, tu ressembles à ton papa.
À vendredi à Saint Yan
Bernard Bacquié, témoin de l'exfiltration de deux pilotes de la RAF en 1943
Bonjour Monsieur Rivière,
je suis surpris par le titre de votre article : BB témoin de l'exfiltration ... En effet, BB est né le 06 novembre 1945 ... Alors, sans doute témoin indirect ...
J'ai un grand respect pour toutes ces personnes courageuses et droites ayant aidé tous ces aviateurs alliés. Je tenais à vous part de mon étonnement mais, tout cela est bien sans importance j'en conviens.
Très cordialement. Jean-Claude Nivet