Entré en service à la fin des années 60, le C160 Transall a effectué sa tournée d’adieu, au printemps 2022, après 59 ans au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace française. Frédéric Lert et Alex Paringaux racontent ces années au service de la France.
« Dans la fournaise de Djibouti, dans l’humidité de la forêt tropicale ou le froid glacial de l’Asie centrale, le Transall répondait toujours présent. Il en va des avions comme des êtres vivants, seuls les plus exceptionnels deviennent des légendes de leur vivant. Le Transall était de ceux-là… ». Les lecteurs d’Aerobuzz.fr auront reconnu le lyrisme de Frédéric Lert, spécialiste Défense d’Aerobuzz.fr, et co-auteur avec son inséparable complice, le photographe et éditeur, Alex Paringaux, d’un livre-hommage au Transall.
« Mené de main de maître par ses équipages, il fit toujours bonne figure lorsqu’il s’agissait de faire mordre la poussière et de rouler des mécaniques sur les terrains les plus improbables. » Ensemble, ou séparément, au cours des 35 dernières années, les deux auteurs ont eu à maintes reprises l’occasion d’utiliser les services du Transall dans le cadre de leurs reportages sur les forces françaises à travers le monde. Ils ont noué des relations privilégiées, avec les équipages, mais aussi les femmes et les hommes des différents escadrons qui ont mis en œuvre le bimoteur. Cette proximité transparait dans la manière de raconter l’histoire du Transall en mettant en avant ceux qui étaient à son service, sans oublier personne. C’est leur marque de fabrique.
Ce qu’est peut-être moins connu, est la contribution du Transall à la construction d’Airbus. Cet avion est le fruit d’une coopération franco-allemande. A quelques mois d’intervalle, début 1963, Nord Aviation fera voler un premier prototype à Melun-Villaroche, et WFB, un deuxième à Brême. Un troisième prototype, produit par un troisième partenaire, en l’occurrence l’allemand HFB, décollera en 1964 d’Hambourg. A cette époque, les coopérations industrielles dans le domaine aéronautique étaient sur la retenue. Concorde, n’a pas fonctionné autrement. Il y a eu deux prototypes, un en France, l’autre en Grande-Bretagne, et par la suite deux chaines d’assemblage final, pour produire au total une vingtaine d’appareils, prototypes compris. Le Transall sera assemblé à Bourges, à Lemwerder et à Hambourg. 214 avions seront produits.
Ces programmes ont permis aux industriels européens de travailler ensemble et notamment de toucher du doigt les limites de ce type de partenariat. Quand il s’est agi de construire un avion de transport de passagers pour rivaliser avec les Américains, Français, Allemands et Britanniques se sont mis d’accord pour que l’A300B soit assemblé à Toulouse et pas ailleurs. C’est d’ailleurs ce que racontent Gérard Maoui et Philippe Jarry dans la série de podcasts qu’ils consacrent à la naissance d’Airbus.
Le successeur du Transall est l’Airbus A400M, « l’héritier talentueux » pour Lert et Paringaux, qui de toute évidence garde un attachement particulier au C160, comme tous ceux qui l’ont servi au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace.
Gil Roy
Commander le livre : C160 transall
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