René et Maryvonne Gaudart ont réalisé un remarquable travail de recherche historique sur Géo et Jacques André, père et fils, deux athlètes de haut niveau qui entre 1908 et 1948 ont participé, chacun à leur tour aux Jeux Olympiques. Ils ont également pris part au développement de l’Aviation Populaire pour le premier, et à la guerre au sein du Normandie-Niemen, pour le second. Dominique André présente ici le livre que R. et M. Gaudart ont consacré à son père et grand-père.
Jacques André, mon père, né en 1919, breveté pilote de planeur à 15 ans dans l’Aviation populaire et brillant athlète international d’avant et d’après-guerre. Quatre fois champion de France sur 110 m haies, 400 m haies et 4×400 m en 1937 et 1938 ; 3 fois vice-champion de France ; 10 fois en sélection nationale notamment aux championnats d’Europe 1938 et aux J.O. de Londres 1948 pour atteindre les
demi-finales, et 2è meilleure performance européenne sur 400 m haies en 1939.
Egalement talentueux dans les airs, il devint pilote de chasse et se distingua durant la dernière guerre mondiale dans la célèbre escadrille française Normandie-Niemen qui combattait sur le terrible front germano-soviétique intégrée à l’Armée Rouge. Sur les 100 pilotes de ce régiment, quatre revinrent auréolés de la rare distinction de Héros
de l’Union Soviétique. Mon père était l’un de ces quatre. Depuis, un seul occidental, le spationaute français Jean-Loup Chrétien, premier européen à être allé dans l’espace, a reçu cette distinction.
Géo André, mon grand-père, né en 1889, était le porte-drapeau de la délégation française aux derniers J.O. en France, en 1924, et avait prononcé le serment olympique. Il se distingua sur les stades d’Europe et d’outre-Manche, en athlétisme et au rugby. Par l’étendue de ses talents, c’était le premier Kevin Mayer français. 23 fois champion de France, il participa à quatre J.O., de Londres 1908 à Paris 1924. Médaillé d’argent à la hauteur en 1908 et de bronze sur 4×400 m en 1920 à Anvers, il était aussi
populaire en son temps que Jean Bouin, et plus grand Athlète complet français d’avant guerre.
Premier sportif français décoré de la Légion d’Honneur, il fut aussi un redoutable trois quarts aile du XV de France et marqua des essais d’anthologie. Egalement passionné d’aviation, l’un des premiers fous volants du temps de Blériot, il fut, en qualité de sécrétaire général de la Fédération Populaire des Sports Aéronautiques, l’un des pères de l’Aviation populaire dans l’entre-deux guerres, aux cotés de Pierre Cot l’illustre ministre de l’Air et d’aviateurs comme Bossoutrot et Sadi-Lecointe.
Le lecteur les accompagne dans leurs longs périples, sur les stades, aux J.O., par les guerres et dans les airs, dans leur époque et la vie de leurs contemporains jalonnée de grands événements. Dans la perspective des prochains grands événements sportifs mondiaux ( J.O. de Paris 2024 et Coupe du monde de rugby 2023 en France), leur histoire évoque aussi celle de grands du sport et de l’aviation qu’ils avaient côtoyés.
En première partie c’est l’immense carrière sportive de Géo André, ses années de guerre 14-18, le militant de la cause sportive dans les Années folles et les années 1930,
l’ascension fulgurante de Jacques, son fils, sur les stades européens avant-guerre, mais encore père et fils en acteurs importants d’une aviation en plein essor, avec Géo André l’une des chevilles ouvrières de l’Aviation Populaire en France.
La deuxième partie commence pour nos deux héros en Afrique du Nord, puis
est largement consacrée à la guerre, notamment aérienne pour Jacques André sur le plus terrible des fronts de la guerre 39-45, à savoir le front germano-soviétique, pour ensuite revenir avec lui sur les stades puis dans d’autres aventures du ciel dans l’Armée de l’Air française.
C’est comme un film des temps que Géo et Jacques André ont vécu intensément et marqué de leur empreinte, où l’on découvre aussi l’intérêt que suscitaient leurs passions chez leurs contemporains.
Bien sûr, on y trouve des pages de résultats sportifs et tous ces champions oubliés, peut-être trop nombreux ? A qui la faute, à l’époque, à l’Histoire, à Géo ou à Jacques ? N’auraient-ils pas pu penser que le rythme de leur vie allait nous essouffler ? Ils ont vraiment été sans pitié pour les auteurs qui bien des années plus tard allaient accomplir le tour de force de faire rentrer une grande partie de leurs vies en un seul livre.
Fallait il choisir de ne rendre compte que d’une épreuve sportive quand Géo en une seule journée participait à 6 et en gagnait 4 ! Et passer sous silence, par exemple cette journée du 16 février 1945, il y a 77 ans presque jour pour jour, où mon père descendait en flamme cinq avions allemands. Fallait-il de ce livre témoignage de la vie d’hommes d’exception et dans une époque terrible, faire un roman, au risque de dénaturer la vérité et la rigueur historique ? Je ne le crois pas.
La vie de mon père et celle de mon grand-père, leur engagement, leur courage, leur générosité, leur intégrité ont fait d’eux des symboles, des exemples pour tous ceux qui croient en ces valeurs, à un moment où l’on ne sait plus vers qui où vers quoi se tourner. Géo et Jacques nous inspirent.
Dominique André
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