Pour François Brévot, ce 21 mai 1988, à la Ferté-Alais, Concorde a changé sa vie. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent.
Ce jour-là, je n’imagine pas que je vais me faire » décoiffer » à vie par Concorde. Je suis en » fac « , et je me rends pour la première fois à La Ferté-Alais, avec un ami. Pour deux étudiants, c’est déjà une grande sortie. Nous effectuons le trajet entre nos domiciles et Cerny, dans une auto contemporaine du Concorde, la Renault R16, ce qui en dit long sur l’époque.
Nous assistons au ballet des hélices à l’ombre d’un conifère qui existe encore, en bord de piste. En fin de journée, le plateau aérien est consommé. Concorde est annoncé. Je suis incrédule. Mais pourquoi Air France enverrait-il Concorde dans un meeting à la campagne ?
Concorde arrive, escorté par la Patrouille de France. Le commandant de bord déverse son émotion à l’antenne sono. Le combiné Concorde – PAF vont effectuer deux passages. A l’issue du second, Concorde se sépare de la PAF avec une mémorable et odorante remise des gaz. Puis, Concorde revient. Il effectue un autre passage train sorti. Il longe le public, à quelques dizaines de mètres du sol, seulement.
Percevant un léger son de tôles, je sens l’oiseau de métal vivre son passage devant moi, et son ombre me traverser. Puis nous sommes envahis par une forme de brouillard mêlant chaleur des moteurs et effluves de kérosène. Le temps d’un dernier survol, dans son enthousiasme, le commentateur dont je découvre le nom, Bernard Chabbert, annonce qu’il a réussi à lire la marque des pneus du supersonique …
31 ans plus tard, je suis abonné aux salons aéronautiques, en Asie comme en Russie.
C’est ce jour-là, que Concorde m’a convaincu de photographier les machines les plus rutilantes partout où je le pourrai. Chaque année, je reviens à La Ferté auprès du conifère où tout a commencé. Mes enfants font les photos, mais eux n’ont pas connu le XXe Siècle, ce temps où les français pouvaient fièrement voyager dans un avion de ligne plus performant que ceux du XXIe.
François Brévot
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Ce jour-là, j’étais dans le Concorde. J’avais gagné un baptême de l’air à mon travail. Nous avons survolé l’Ile-de-France escortés par la Patrouille de France, et donc La Ferté-Alais où le Concorde a pratiquement frôlé le sol. Certains ont eu très peur, mais nous avons été rassurés par Jean-Pierre Hegneraie qui nous certifiait que le pilote savait ce qu’il faisait et que c’était un as. Cette journée a été gravée dans mon esprit. Il me reste une pochette du Concorde offerte dans l’avion à tous les passagers lors du partage du champagne.
Oui moi aussi j'y étais à la Ferte Allais ce jour là c'est une passion pour le Concorde que j'ai toujour vécue
Et J'ai aussi pu faire un vol sur Concorde après l'accident c'était un 31 décembre je me trouvais au 8ème hublot gauche et avais une vue dégagé sans l'aile.
Chose incroyable, c'était la première fois que je prenais l'avion j'ai donc fait mon baptême de l'air sur Concorde.
Pendant le vol supersonique le commandant de bord nous a invité un par un à visiter le cockpit ... impressionnant.
Ce fut un moment inoubliable le commandant à même fait voler la "machine" plus haut qu'un vol ordinaire à mach 2,04 c'était féerique de voir la bande bleu de 14 km de l'atmosphere qui permet la vie sur cette terre si fragile.
Depuis je n'ai toujours pas repris l'avion
Et après cette pandémie si je passe au travers je ferai un vol zéro G.
J'ai souvent eu l'occasion de parler avec François Brevot quand il travaillait à Versailles je le salut
Denis Guay
Oui, j'y étais. Je sent encore le kérosene !! des moments comme celui ci restent graver dans la tête toute votre vie d'aviateur.
C'est tout de même rare qu'après avoir assisté à une démonstration en vol d'un avion, on en garde certes les images, certes le son, certes les vibrations, mais aussi... les odeurs ?
Bigre...
Un moment rare...
Un très bel article au travers duquel le lecteur ressent, dans l'écriture, la passion et l'émotion de son auteur. Moi, je n'ai pas vu cette merveilleuse formation avec la PAF et ce fabuleux passage solo à la Ferté, train sorti à quelques mètres du sol, commenté par Bernard....cause maternité, mon fils est né le 26 Mai 88 !! Au final, je n'ai jamais vu ce bel oiseau en vol, juste seulement très souvent en statique, d'abord aux couleurs d'Air France ensuite à celles de la British, au musée DELTA d'Athis-Mons. Dommage pour moi! C'est pourquoi je remercie François Brevot pour ce très beau texte et pour l'évocation de ce souvenir qui lui a mis le "pied à l'étrier" pour sa carrière journalistique.
Merci beaucoup ! Cela me donne envie d'emprunter une machine à remonter le temps ...
Moi aussi j'y étais comme tous les ans depuis que je tiens debout... j'ai les larmes aux yeux quand je vois chaque année à la patrouilles de France passée sans le concorde ..
Très émouvant comme témoignage.