Le transfert du premier Concorde de série, le 14 mars 2014, vers Aeroscopia marque une étape importante dans la construction du musée aéronautique de Toulouse-Blagnac.
Le musée de l’aéronautique Aeroscopia, que Toulouse appelait de ses vœux depuis 30 ans, commence à prendre vie. Sa construction à Blagnac est terminée, il sera officiellement inauguré plus tard dans l’année mais il abrite d’ores et déjà un premier avion, et pas n’importe lequel : le Concorde n° 1, premier exemplaire de série du supersonique franco-britannique, qui n’a pas volé en ligne mais a servi à terminer les essais en vol, notamment ceux des entrées d’air. Cet appareil est propriété de l’Académie de l’air et de l’espace, fondée par André Turcat en 1983, et dont le siège est installé depuis l’origine dans la Ville rose.
L’histoire d’Aeroscopia est déjà longue, avant même son ouverture officielle. C’est Jean Pinet, pilote d’essais et créateur d’Aeroformation (devenu Airbus Training) qui en a eu l’idée en 1984. Il estimait que Toulouse, capitale aéronautique française et européenne, devait se doter d’un musée de grande ampleur, comparable à celui justement célèbre de Washington.
Mais, peu à peu, il devint évident qu’il faudrait voir un peu moins grand et, au plan local, accorder les violons : certains voyaient le futur musée au cœur de surfaces importantes situées sur l’aéroport (là où fut construit par la suite le site A380 AeroConstellation), d’autres l’auraient préféré à Montaudran ou encore à Balma. Finalement, le réalisme a prévalu, à l’intervention de personnalités pragmatiques qui ont repris le projet de Jean Pinet, notamment Claude Terrazzoni, à l’époque directeur de la division Avions d’Aerospatiale, Bernard Keller, futur maire de Blagnac et des associations très motivées, à commencer par Terre d’Envol, les Ailes anciennes, etc.
Restait à assurer le financement de l’opération : environ 21 millions d’euros, 9.200 mètres carrés de surfaces couvertes, 5.000 mètres à l’extérieur, un plan d’eau pour recevoir des hydravions. Par ordre décroissant de leur apport, ont pris rang la Ville de Blagnac, Toulouse Métropole, Airbus, la Région Midi-Pyrénées, le département de la Haute-Garonne et l’Aérothèque. Suivront d’autres développements, peut-être une extension, notamment un centre de documentation, les bonnes volontés s’étant enrichies quand le projet a commencé à devenir réalité. Bernard Keller explique avec fougue qu’Aeroscopia va fixer l’identité aéronautique de sa ville, celle de la Région et permettre de conserver dignement et de mettre en scène des machines historiques. Les Ailes anciennes, à elles seules, détiennent 87 avions, hélicoptères et planeurs.
Le Concorde qui a fait son entrée triomphale à Aeroscopia vendredi dernier sera bientôt rejoint par d’autres pièces de choix, à commencer par un A300B (le quatrième exemplaire à être sorti d’usine) reproduisant à l’identique l’avion numéro 1. Cardete Huet Architectes a fait preuve d’un grand talent en concevant un bâtiment élégant d’une ossature très… aérienne qui ne manque pas d’allure. Une bien belle réalisation.
Pierre Sparaco
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Concorde « pré-inaugure » le musée Aeroscopia de Toulouse
Bonjour, pour y avoir été, on peut dire que de voir bouger un Concorde est un évènement qui fait chaud au cœur.
Pour éviter d'induire les lecteurs en erreur, il serait bien de reprendre les numéros de fabrication des constructeurs, en effet F-WTSB est bien le premier de la série de production, et non le premier Concorde fabriqué, il est le 5e produit dans la chronologie. Les prototypes étaient 00x, les pré-séries étaient 10x et donc les séries 2xx, la France a eu les numéros impaires et le Royaume-Uni les paires.(à l'exception de la fabrication des pré-séries). F-WTSB (tête de série française) porte donc le numéro de série 201. A cela s'ajoute les appellations d'aménagement qui vont de 100 à 103. 100 pour les constructeurs, 101 pour Air France, 102 pour British Airways, et 103 pour Pan-Am. Le F-WTSB n'a jamais été exploité par une compagnie donc pour conclure avec précision, F-WTSB est donc le 5e Concorde produit, tête de série française, aménagement constructeur : il prend donc la désignation définitive F-WTSB n° 201 modèle 100.
Concorde « pré-inaugure » le musée Aeroscopia de Toulouse
Comment cet appareil a t'il été acheminé à Toulouse ?
Concorde « pré-inaugure » le musée Aeroscopia de Toulouse
Ce Concorde est arrivé à Toulouse en 1985 ou 1986, en vol depuis Chateauroux. Il a été visitable aux Ailes Anciennes quelques mois avant d'être entreposé devant la "nouvelle" usine A330/A340. Il y est resté par mal d'années, et a été ensuite visitable via les visites de la chaine Airbus A330/A340. Quand le second Concorde est arrivé (FC), il n'a plus été visitable, les visites étant transférées à FC. Il est entré en restauration, avec le retrait d'une partie de ses équipements d'essais avant d'entrer en peinture en 2013. Il n'a eu ensuite qu'à être tracté depuis un parking A380 proche pour entrer dans Aeroscopia.
Rectificatif
Bel article, mais avec une petite erreur toutefois : ce n'est pas Jean Pinet qui est l'inventeur de l'idée de faire un musée Aéro à Toulouse, mais les Ailes Anciennes à leur création en 1980 (c'est d'ailleurs dans leur statuts originels). Bien entendu, la création de l'Académie en 1984, puis de Terre d'Envol en 1986 (par les Ailes Anciennes d'ailleurs), ont repris la ligne des "pionniers" bénévoles des Ailes Anciennes. Alors bien sur, c'est toujours plus sympa de citer "Jean Pinet" que "Jean-François Bruna-Rosso", "Gérard Boyé" ou "Daniel Hartmann", mais ce sont pourtant bien eux qui ont les premiers exposé l'idée et œuvré pour qu'elle voit le jour (en récupérant les premiers appareils de collection à Toulouse/Blagnac dès 1980). Quand l'idée d'un Musée est reprise en 1984, les Ailes Anciennes ont déjà rassemblé plus d'une dizaine d'avions de collection...
Petit ajout aussi, le premier appareil a être entré dans le hall est le Falcon 10 n°02 "Banc d'essais Larzac" des Ailes Anciennes, suivi quelques minutes plus tard par la Corvette d'Airbus puis par le Concorde de l'ANAE. Certes le Concorde est un avion emblématique, mais il serait sympa de ne pas oublier ses petits copains, ils en seraient jaloux... ;)
Dans tous les cas, merci Pierre pour vos articles !
Rectificatif
Le projet est porté par beaucoup de monde (Mairie, exploitant, Airbus, associations, etc...)... Le plus simple vu votre profil est de contacter Manatour qui exploitera le Musée dans quelques mois (ce sont eux qui gèrent les visites Airbus également) et la comm de la Mairie de Blagnac.
Infos
Bonjour Sylvain,
Vous avez l'être très au fait du jour ... je suis intéressée !
Si vous en avez la possibilité et l'envie, pourriez-vous me mettre en contact avec les personnes en charge du projet? Ayant plus de 15 ans d'expérience dans la COM et une formation ENAC, je pense que les porteurs du projet Aéroscopia pourraient avoir besoin de forces vives très motivées ...
Mon contact nfinfos@gmail.com
Merci d'avance à Sylvain ou a toute personne qui pourrait me donner une infos, un contact !