Dans son Lightning en perdition, à quelques instants de l’impact fatal, l’âme de l’aviateur se sépare de son écorce charnelle. C’est le moment où une vie défile, mais les flashback ne portent que sur un passé assez récent, dominé par la guerre où le pilote se trouve écartelé entre l’action et la contemplation, l’émerveillement et l’horreur, qui, à 10 000 mètres d’altitude, ne voyais plus les hommes, mais l’humanité. C’est le thème d’une nouvelle pièce de théâtre pensée par Laure Definod et finalement écrite à quatre mains avec un certain Antoine de Saint-Exupéry.
Laure Definod, devenue metteuse en scène et actrice, a un lien particulier avec l’aviation puisqu’elle est aussi pilote de ligne. L’appel des feux de la rampe n’a donc pas totalement supplanté celui des feux de la rampe d’approche. Elle a donc aussi un lien particulier avec l’auteur le plus emblématique qu’est Saint-Ex.
L’œuvre qui est présentée au Théâtre Douze, dans le XIIe arrondissement, est atypique et particulière. Le texte, joué par quatre acteurs (Gauthier Battoue, Fabian Hellou, Raphaël Mathon et Marc Schapira) pour six personnages, est constitué d’extraits d’ouvrages d’Antoine de Saint-Exupéry (essentiellement Pilote de Guerre et Vol de Nuit ainsi que différents courriers qu’on peut retrouver notamment dans « Écrits de Guerre ») qui éclairent la trajectoire et la pensée de l’aviateur confronté aux affres du conflit, de la solitude, de la polémique et du devoir. C’est un portrait un peu (trop ?) sombre de l’écrivain qui ressort de cette représentation courte (un peu plus de 45 minutes), à la mise en scène astucieuse et très contemporaine.
Elle fait parler Saint-Ex loin des extraits ressassés à l’excès, offrant un autre point de vue sur l’humaniste qu’il était et sa fascination du vol, ce qu’il pouvait aussi découvrir du monde, ou de lui-même, dans ses périlleuses missions à 10 000 mètres d’altitude et des raisons qui l’ont entraîné à reprendre le combat alors que rien ne l’y obligeait.
On en sort un peu dérouté, surtout par une fin assez abrupte, mais n’est-ce pas, là aussi, une forme d’allégorie de la trajectoire interrompue de l’aviateur ?
Frédéric Marsaly
« De là-haut, je regarde les hommes »
Théâtre 12, 6 rue avenue Maurice Ravel – 75012 Paris.
du 17 au 27 novembre 2022, du jeudi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h30.Informations complémentaires sur le site : Théâtre Douze
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