Germain Chambost est décédé dans la nuit du 28 au 29 octobre 2021, à l’âge de 86 ans. Jusqu’au dernier moment il a signé des articles sur l’aviation, toujours aussi passionnés. C’est un humaniste qui tire sa révérence.
La veille de son décès, je lisais dans le magazine Piloter de novembre-décembre 2021 son nouvel article. Il avait choisi de mettre à l’honneur l’aéro-club Les Ailerons d’Enghein-Moisselles. Impossible de savoir évidemment que ce serait le dernier. Il est mort le stylo à la main, en plein ciel. L’aviation et le journalisme auront rempli sa vie jusqu’à son dernier souffle et c’est le mieux que nous pouvions imaginer pour ce personnage attachant qu’était Germain Chambost.
Il aimait la vie. Il était fidèle en amitié. Il avait le souci de la transmission. Le temps n’avait pas de prise sur sa capacité à s’enthousiasmer. Nous l’imaginions éternel. Son gentillesse va nous manquer.
Germain Chambost a eu plusieurs vies. Il a d’abord été pilote militaire pendant la guerre d’Algérie d’où il reviendra avec 269 missions sur B-26. Il quittera l’armée de l’air en 1968, avec le grade de capitaine, pour devenir reporter de guerre pour Sud-Ouest. Quand il arrêtera de voler sur avion d’arme, cinq ans après avoir quitté l’uniforme, il deviendra instructeur en aéro-club.
En 1972, il publie son premier essai, De Mermoz à l’ordinateur, qui reçoit le prix Louis Castex de l’Académie française. Une bonne vingtaine d’ouvrages suivront. Des romans, des récits, des biographies et même de la poésie. L’aviation est omniprésente dans son oeuvre, comme dans sa vie.
Il n’a jamais cessé d’écrire. Les articles qu’il signait dans le magazine Piloter ne sont que la partie émergée de sa collaboration avec les éditions JPO. Il relisait les manuscrits que Jean-Pierre Otelli avait choisi d’éditer. La plupart du temps, la relecture relevait du sauvetage. Peu de ceux qui se définissent aviateurs sont de bons auteurs. Germain savait sauver les apparences, tout en restant en retrait. Il était éditeur au sens le plus noble de ce magnifique métier.
Pilote de guerre. Grand reporter. Editeur. Auteur. Académicien (de l’air). Germain Chambost était avant tout un homme humble. Et c’est une chance d’avoir pu partager des moments avec lui.
Gil Roy
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Lors de la prochaine Séance solennelle de l'Académie qui aura lieu le vendredi 26 novembre 2021 à la Salle des Illustres, Toulouse, (et en visio pour le public) il sera rendu un hommage à Germain Chambost, membre de l'Académie de l'air et de l'espace.
Les obsèques de Germain Chambost auront lieu le samedi 6 novembre 2021, à 10h30, dans son village natal de Sain-Bel (Rhône) où il sera ensuite inhumé.
Le cercueil de Germain est exposé, jeudi 4 novembre 2021, de 10h30 à 18h, dans la maison funéraire, 7 boulevard de Ménilmontant, dans le 11ème arrondissement de Paris.
Un hommage sera rendu à Germain Chambost, à Paris, en début d'année prochaine.
Bon vol, Germain ! Il y en a qui t'attendent pour reprendre quelques conversations inachevées. Je pense surtout à Pierre Sparaco, mais aussi à mon ami Jean Sarrail. Vous êtes maintenant tellement nombreux là-haut qu'on peut se demander si vous pensez à garder quelques places pour ceux qui sont encore de corvée à expédier les affaires courantes ici bas.
Germain Chambost fut un ami, un pilote, un grand reporter, un homme de lettres et un un honnête homme reconnu par ses pairs.
Je me souviens du "Tour aérien des jeunes pilotes" où il était l'attaché de presse. Très souvent nous naviguions ensemble dans un même avion et il m'a beaucoup appris en matière d'aviation et d'instruction.
Très doué comme journaliste, mais aussi comme homme de lettres, il avait une palette très large comprenant des articles scientifiques sur l'aéronautique, des ouvrages plus personnels et des recueils de poèmes montrant sa grande sensibilité. Lors de la remise des prix littéraires de l'Aéroclub de France de cette année, Germain était absent car souffrant. Il a reçu un prix pour un ouvrage que j'ai lu : "Algérie d'amour et de guerre", Ed. JPO. Il s'agit de l'origine du fil de sa vie et c'est pour moi un testament.
Germain, tu nous manqueras, en particulier le 3eme vendredi de chaque mois au TOMATO.
Michel Cupa
Un Ami très cher nous quitte. J'ai rencontré Germain il y a 35 années sur le Tour de France aérien des jeunes pilotes. Il était le commissaire presse mais aussi l'instructeur qui était de bon conseil vers nos jeunes pilotes. Il m'a souvent conseillé durant mes 12 années à la présidence de la FNA/FFA.
Dirigeant de son aéroclub, instructeur, il continuait de visiter les associations pour ses articles dans le magazine PILOTER.
Un grand Ancien toujours actif .
Merci Germain
Un vieux compagnon et l'un des rares journalistes ayant une vrai carrière d'aviateur à l'appui et comme socle de ses connaissances. Au cours des années 1970 avec un Jean-Claude Bordenave qui n'est plus,(il en existe un autre, aviateur également) et qui était aveugle suite à un accident sur le chemin de l'aérodrome, nous avons testé les capacités d'un homme privé (récemment) de la vue à piloter un avion. A Sarlat. Ce fut une expérience très positive et notre ami de La Réole Floudès est descendu d'avion après l'avoir brillamment piloté sur nos seules indications verbales. La porte était ouverte aux Mirauds Volants et à l'horizon artificiel sonore qui fait son chemin ... Germain était instructeur. Moi pas encore. J'écrivis un article dans Aviasport de Jean Eyquem. Et lui dans Sud-Ouest.
Germain fut un grand Président de l'AJPAE, avec force et caractère, assisté de sa fidèle Annette qui fut longtemps l'assistante de l'Association de Journalistes de la Presse Aéronautique et de l'Espace. Un pilote Instructeur qui consacrait beaucoup de temps à demeurer un pédagogue et à poursuivre ses vols, jusqu'au jour où il m'a dit : l'heure est venue. Je cesse de voler.
Salut mon vieil ami. Que tes enfants soient fiers tous les deux d'avoir eu un tel Papa. Bon vol.
Michel.
Capable de vous parler de décrire des épisodes glaçants de la guerre d'Algérie vue du ciel, de vous dédicacer un ouvrage de poésie (non aéronautique !) et de raconter la vie des aéro-clubs... vole en paix, Germain.
Une grande tristesse ! Germain, toi le pilote méticuleux, le fou de l’air, l’amoureux des machines volantes, le journaliste scrupuleux : je pensais même que tu étais immortel ! Eh non ! Il me faudrait un livre entier pour revivre mes vols avec toi : et notamment ces tours de France « rêves de gosses ». Je doute que Gil Roy accepte de passer ces trop longs papiers !
Tu as été mon ami et nous nous sommes connus, il y a presque 40 ans, lorsque je débutais comme journaliste. Quel personnage ! Humble oh oui, et puis tellement gentil (c’est le mot qui me vient), je veux dire tellement à l’écoute, à t’intéresser aux autres.
Une page se tourne, tu es maintenant au plus haut de ce firmament que tu as toujours recherché. Et puis merci, merci Germain si cher, pour tout ce que tu as été.
RIP